Controis-en-Sologne : Dites-le avec des fleurs…


Des assises du fleurissement se sont déroulées à Contres le 30 septembre. Un moment important d’échange sur des enjeux tout aussi considérables, notamment en termes économiques et climatiques, accrus avec la crise sanitaire.
“La relance économique des filières du paysage et du tourisme.” La thématique de la 26ème édition des assises régionales du fleurissement n’était pas anodine, après une année 2020 plus que compliquée, chamboulée par un virus farceur mais pas drôle du tout. L’évènement était bien prévu l’an dernier à Contres, puis avait été annulé de ce fait de santé. Une tentative avait été remise dans le parterre à Joué-lès-Tours, en vain. Annulation également. Cette année 2021 est la bonne. La manifestation a bien eu lieu, faisant voir en dépit de quelques nuages encore grisés la vie en vert au Controis et à son maire, Jean-Luc Brault ! Un stand d’exposants et de matériels divers et variés (dont un appareil de désherbage thermique, donc travaillant avec de l’air chaud, et efficacement, justement sans brasser de l’air!), a rythmé la journée du 30 septembre, ainsi que quatre tables rondes en présence entre autres de l’édile de Saint-Cyr-en-Val, également président de l’ARF (association régionale pour le fleurissement et l’embellissement des communes) Centre-Val de Loire, Christian Braux, réunissant professionnels et experts du secteur dans la salle des fêtes et le gymnase Cerdan de la commune. “Pépiniéristes et horticulteurs, paysagistes, acteurs du tourisme, agents et élus de nos collectivités locales se sont réunis les 29 et 30 septembre. Ce sont près de 800 personnes qui se sont déplacées pour échanger, exposer, présenter les innovations pour un fleurissement toujours plus durable et plus respectueux de l’environnement,” a expliqué Élodie Péan-Norguet, élue au Controis-en-Sologne et conseillère départementale du canton de Montrichard Val de Cher. “Ces journées furent également l’occasion de valoriser notre territoire et ses acteurs autour d’un programme exceptionnel lors des pré-assises le 29 septembre : visite de l’atelier saint Michel, découverte des jardins du Domaine de Chaumont-sur-Loire, des serres Simier, des caves Monmousseau avant une visite et un dîner dans le cadre exceptionnel du dôme équatorial du zoo de Beauval.”

Une profession qui a malgré tout le vent en poupe
Alors, au final, que s’est-il vraiment dit sur place ? Si les participant(e)s ont à plusieurs reprises exprimé de vive voix leur joie de se retrouver enfin en présentiel après moult frustrations, les discussions étaient elles aussi teintées de positivisme. Des chiffres ont été rappelés : en Centre-Val de Loire, sont comptabilisés 200 horticulteurs et pépiniéristes (50% localisés dans le Loiret), avec 1 200 emplois et un chiffre d’affaires de 90 M€ liés. Cette région est la deuxième de France en termes de production de jeunes plants de pépinière. Aussi, plus de 300 communes dans ce même coin de France affichent le label villes et villages fleuris; les municipalités de Châteauroux (4e fleur; la 22e du Centre-Val de Loire) et Montargis (fleur d’or) viennent particulièrement cette année d’éclore au palmarès. Après les nouvelles fleuries, pour tous et toutes, à écouter les débats à Contres le 30 septembre, la pandémie de 2020, qui fut un choc violent notamment du fait de deux confinements subis et de plants jetés à la benne, est surtout révélatrice d’une profession et de végétaux parfois inconnus et pourtant essentiels au vivant et à la vie (les plantes, êtres sensibles, permettent de réduire la chaleur, de capter le CO2, de gérer les eaux fluviales, de diminuer et contenir ruissellement et inondations, etc.). La demande végétale avait déjà bondi de 7,5 % entre 2018 et 2019. La crise sanitaire a accéléré davantage et confirmé la donne. Des trous existent dans la pelouse car il faut du temps aux producteurs de faire grandir des plantes, mais la dynamique semble lancée, en particulier avec un autre label, celui de Fleurs de France garantissant une origine française, sans oublier une charte d’achat local existante en Centre-Val de Loire pour les collectivités. Les Français citadins ont soit déménagé en province pour un accès plus direct aux espaces verts, soit ajouté une cinquième pièce à leurs habitations, c’est-à-dire un jardin ! L’herbe n’est pas forcément pas plus verte ailleurs, mais de petits gestes simples peuvent parfois nourrir de grandes causes comme la préservation de la biodiversité, du climat, de la planète et de ses résidents de tous acabits. Le tourisme vert tout comme l’attractivité économique des villes ne sont pas non plus étrangères à la motivation paysagère. En résumé, les ingrédients paraissent réunis; des graines qui ne demandent plus qu’à germer….

É.R.