Des maisons fissurées, des élus interpellés


 

Ain, Vendée, Cantal… La liste est longue, et le Loir-et-Cher n’échappe pas à la règle. Les facéties du climat ont de plus en plus raison de la stabilité des constructions. A Cour-Cheverny, les habitants s’organisent, de surcroît face au dialogue de sourds avec le ministère concerné.

« Dossier rejeté ». Si les fissures lézardent de plus en plus les logements en province ici et là, les refus d’indemnisations semblent également devenir légion depuis Paris. C’est le cas à Cour-Cheverny, commune au sol argileux, où les dossiers ne cessent de s’accumuler. En vain car ils sont à chaque fois placés au pilori. Aucune raison invoquée, officiellement. Des motifs un peu bancals, officieusement, telle une perception de la météo et de la sécheresse totalement différente de celle vécue in situ par la population impactée. Et du coup, ça coince. «Les fissures, très importantes notamment sur les parpaings de mon garage, ne mentent pourtant pas depuis 2015 !» explique Nelly Debenne, à la tête d’un collectif d’habitants courchois, aux côtés de Bertrand Auger. «Dès que j’entends un craquement, je sursaute. C’est l’angoisse en permanence car les fondations bougent, travaillent à cause de l’argile qui se rétracte en fonction du temps. Il y a aussi des soucis d’humidité en conséquence, des carrelages se fendent, des faïences également dans les salles de bains, des murets, des portails, etc. Selon des professionnels du bâtiment, le montant des travaux à entreprendre serait compris entre 50 000 et 100 000 euros. Dans certaines situations, les maisons ont perdu 50% de leur valeur et on nous dit parfois qu’il faudrait pratiquement raser pour tout reconstruire ! J’ai pour ma part déposé un dossier en 2015, 2016, 2017… Mais c’est un « non » continuel de la part du ministère de l’intérieur. En 2017, 150 dossiers ont été constitués, ce n’est pas rien ! » Depuis, d’autres maisons se sont ajoutées à la liste, portant le nombre d’adresses sinistrées à Cour-Cheverny à 200. Alors, la mairie a décidé de soutenir ses concitoyens et de tenter de trouver une issue favorable en faisant appel à un avocat administratif, après avoir rencontré sénateur et député du territoire. «Nous vivons le même désarroi que des victimes d’inondations, certains ont parfois travaillé une vie et leur bien part progressivement en morceaux. La commune nous épaule et c’est super. Tous seuls, nous ne pourrions payer de tels frais, » insiste Nelly Debenne. Un recours vient d’être déposé au tribunal administratif d’Orléans. Réponse escomptée d’ici la fin février. A suivre.

E. Rencien