Des scrutins, vipères au poing


Il était une fois… qui n’est pas coutume: notre propos va laisser ici exulter les humeurs des autres. La guerre fait rage en Ukraine, tandis qu’à Blois, tombent des obus politisés, à l’aube de scrutins à enjeux nationaux d’imbrication locale, sur fond de vieilles rancunes et jets de venins propres à la planète élus. Chez Les Républicains de Blois, ainsi, rien ne paraît plus fonctionner et les péripéties continuent. Rebelote ! Pour bien saisir, énième replay pour adultes avertis : le navire vaguait du fait de tribulations pécuniaires signées Nicolas Perruchot, ex-président du Département 41. En toute vraisemblance, il chavire depuis la levée d’ancre du député Guillaume Peltier, affublé d’une couronne d’épines d’utilisation présumée de fonds publics, chez le polémiste Zemmour. La création d’une association loi 1901 à Blois, face à un vase LR localement, majoritairement fracturé, envenime les pinces de ce panier de crabes. Et comme il s’avère ardu « d’apprendre au crabe de marcher droit » (Aristophane), les spectateurs ne sont pas au bout de leurs surprises ! À l’approche d’élections législatives, les appétits particulièrement s’aiguisent. Pour preuve : une ixième série de rebondissements, plus violente qu’une piscine à remous. Plus âpre qu’un cocktail d’agrumes sans sucre. C’est parti pour les auto-tamponneuses, et le manège redémarre donc ce mois de mars avec l’introduction de nouveaux personnages. En hérauts, Catherine Fétilleux et Michel Géant confirment une entité associative baptisée “Les Républicains de la première circonscription de Blois”. Qu’est-ce donc encore ? La question est doublement légitime : les cartes se déchirent frénétiquement ces derniers épisodes au sein du bureau LR 41, et par ailleurs, notons le profil singulier du duo d’anciens conseillers municipaux d’opposition précités qui s’invitent au générique. La première a été investie pour la députation de 2017 avant de renoncer, avançant « des difficultés de conciliation des vies publique et professionnelle » ; le second a rallié la force obscure présidentielle “Z” fin 2021 avant de rentrer au bercail. Aïe. M. Géant assume. D’une première charge, fleurie. « Cela ne veut plus rien dire d’être LR, nous sommes au ras des pâquerettes. Ce qui me plaisait chez Zemmour, c’était son idée de la France. Mais au comité 41, je me suis retrouvé avec Jean-Yves Narquin qui ne parle que de Roselyne Bachelot, sa soeur… et Guillaume Peltier que je ne porte pas dans mon cœur. C’est ce dernier qui a tué LR41 ! Lorsqu’il y a eu un changement (d’appui) de candidatures pour les municipales 2020 à Blois, il n’a guère répondu présent. » Comprenez quand M. Perruchot a lâché Malik Benakcha, candidat LR officiel, pour soutenir Franck Prêtre, autre postulant autoproclamé « alternative pour la droite ». Ou comment tomber en quenouille. Ouille. Si vous n’êtes pas initié, vous êtes peut-être déjà largué, relisez. Mais c’est le jeu politisé compliqué du grand huit. Un univers féroce de quelques dames, moult rois contre rois, et son lot de pions. La procession pique, écrasante pour les fourmis sous un pas de Géant. «M. Benakcha ? Oui, j’ai participé à sa campagne. Nous avons bossé pour lui, puis nous avons été jetés comme des citrons ! » L’expression Michelesque est assurément emplie de zeste, et possiblement d’amertume ? Quasiment des Feux de l’amour en bord de Loire, où Nikki est mariée avec Victor qu’elle trompe avec Rick, etc. etc. La récente partance de la déléguée LR de Blois, Corinne Marchand, divorçant et cédant aux sirènes “Z”, aura fini de presser l’acide boxon. C’est bien connu, les vautours aiment se repaître de fétides lambeaux. Catherine Fétilleux – laquelle au passage réexprime en 2022 des appétences pour les législatives, tout comme M. Benakcha, tiens tiens hein – dément. « Nous ne sommes pas des dissidents ! L’idée de notre association est de reconstruire parce que non respect des militants. Impression de petits arrangements entre amis. Certains tueraient père et mère pour se garantir un salaire. Tout est sujet à manipulation. Nous souhaitons des élections internes, pour plus de loyauté.» C’est à cet instant que le vaudeville drama queen se corse, et introduit l’infidèle. Un patronyme est en effet mis en exergue : Joël Rutard, maire de Cellettes, désigné remplaçant délégué de cette tant convoitée première circonscription, à la place de Mme Marchand. Or, ce LR semble partager en sus un pageot avec l’association républicaine du duo à part susmentionné ! La kyrielle devient pittoresque et, en weekend à Châtelaillon-Plage (17), l’édile Rutard n’escamote pas l’orgie de fruits trop mûrs. «Nous étions une quinzaine de LR chez Michel (Géant), je fais partie de leur groupe associatif mais je n’en suis pas fondateur. J’espérais qu’ils m’écouteraient. J’avais alerté les instances de l’urgence de ne pas laisser de poste vacant, car certains en profiteraient pour mener un jeu solo… Nous passons pour un parti de notables qui a du mal à monter sur la première marche. Peut-être que comme le PS, nos réunions bientôt se passeront dans une cabine téléphonique ! Plus sérieusement, j’ai accepté cette délégation temporairement, des élections internes auront lieu.». Une convergence, tout est bien qui finit bien entre pugilistes ! Vous suivez, sans céphalée ? Que d’épopées sans fin, avec faims, où il manque des héros à poigne. Vivement la suite de ces aventures de serpents qui se mordent la queue…

Émilie Rencien