Éco-défis, l’artisanat à la manœuvre


La première édition des Eco-défis, associant les commerçants et les artisans, vient d’être lancée dans la métropole orléanaise. Le label valorise les bonnes pratiques des artisans en faveur de la protection de l’environnement.
En chiffres, 650 artisans en région Centre sont déjà labellisés Éco-défis ». Les métiers de bouche sont cette fois particulièrement associés. Même si l’Agglo avait en son temps pris le sujet à bras le corps, il y a près de douze ans déjà, et même si bon nombre de citoyens et de chefs d’entreprises avaient pris la mesure du défi, il semble bon de relancer la dynamique. C’est par la signature d’un partenariat entre la collectivité et la chambre de métiers et de l’artisanat que débute cette édition.
« Malgré les efforts et la bonne volonté du plus grand nombre, le bilan reste le même, observe Thierry Cousin. Le vice-président de la métropole, en charge de la gestion des déchets ménagers, regrette que nous ayons toujours plus de déchets, alors que les centres de tris ne cessent de se moderniser ». La question est donc de savoir comment réduire cette quantité de déchets, et en particulier les organiques. « C’est à la fois un problème écologique et une question économique », poursuit-il.
Les bonnes idées en ce sens ne manquent pas : déchetterie et ressourceries fleurissent dans les 21 communes de la métropole, pour réparer et récupérer tout ce qui peut l’être. On constate aussi que le résultat de récupération des tissus et vêtements est très efficace, pour les emplois qu’il crée, et les boutiques qui s’ouvrent.

Les métiers de bouche en ligne de mire
Pour l’artisanat, Aline Mériau, Présidente de la CMA Centre-Val de Loire, rappelle que « le bâtiment recycle depuis longtemps déjà. Les chefs d’entreprises sont aussi des citoyens engagés », dit-elle. Mais les TPE ont parfois des difficultés à trouver des partenaires pour recycler, ne serait-ce que le papier par exemple. Les quantités sont trop faibles et n’intéressent pas les industriels du recyclage. « Des palettes brûlent encore sur les chantiers, convient aussi Aline Mériau, et l’accès aux déchetteries est parfois trop rigoureux ». Une entreprise de Faye-aux-loges par exemple, n’a pas toujours accès à une déchetterie de la métropole. Pour les commerçants, la question se porte essentiellement sur les emballages carton. Une solution de réemploi se dessine dans la métropole par un système de consigne. Reste semble-t-il à porter l’effort sur les métiers de bouche et la restauration. 390 entreprises ont été présélectionnées et sont prêtes à s’investir dans ce processus. La restauration est le premier producteur de bio-déchet. Dans notre vie quotidienne, ils représentent 30% du contenu de notre poubelle. Depuis 5 ans, la métropole favorise le compostage de quartier. Pas toujours simple quand on parle de « villes-centre » avec peu de jardins. Une association ne baisse pas les bras et propose une collecte de bio-déchets à vélo, en lien avec des maraichers. Une idée qui boucle la boucle, puisque la matière organique est collectée de façon écologique, et retourne finalement au sol. « On travaille déjà avec des restaurateurs, les métiers de bouches et les fleuristes, explique sa représentante, on démarche maintenant les autres ».

Cercle vertueux
Au total, 390 professionnels de bouche ont donc reçu le courrier leur signifiant le début de cette nouvelle campagne. La métropole espère une première salve d’une trentaine de volontaires pour choisir les défis qu’ils accepteront de relever. Les participants seront accompagnés et aidés par la Métropole, et seront mis à l’honneur lors de la cérémonie de remise des labels au mois de juin.
« Une chose est sûre, conclut Thierry Cousin, il est indispensable d’entrer dans ce cercle vertueux, car dans les années à venir, nul doute que les bio-déchets seront contingentés et que les dépassements seront fortement taxés ».
Il faut y aller, il semble que l’on n’ait pas le choix !
Stéphane de Laage
Pour en savoir plus : Amélie LIVINAL, Conseillère Environnement de la CMA / 02 38 65 40 16 et Hélène PEROCESCHI, Chargée de mission Réduction des Déchets pour la Métropole : 02 38 56 90 00.