Etats Généraux du sport féminin en équipe : Pour une reconnaissance concrète et efficiente


 

Le sport féminin en équipe est de plus performant en France. Les femmes portent avec succès des qualités et des valeurs qui les placent sans discussion  au haut niveau sportif.
Photo-pour-la-UneC’est donc une première, initiée par le Bourges Basket qui sait combien la médiatisation par exemple est déséquilibrée en faveur du sport masculin. Ces états généraux réunissaient au palais d’Auron les acteurs les plus variés concernés par cette thématique :
Pourquoi le sport féminin en équipe est méprisé en France ?
Le Bourges Basket est évidemment bien placé, légitime et crédible pour s’engager dans cette cause de reconnaissance du sport féminin. L’objectif de cette manifestation dixit le Président du Bourges Basket Pierre Fosset était de « connaître la nature, l’ampleur, les causes du mépris dénoncé et d’identifier les actions qui le neutraliseront et libéreront le sport féminin en équipe… » Un premier combat qui devrait aux dires des organisateurs, perdurer sur du long terme en fédérant toutes les énergies. « On sera sur du concret… » proclamait Pierre Fosset  et c’est bien ce qu’on attendait d’une telle concentration de « bien disant ». La manifestation com-
mençait néanmoins sur une note quelque peu nuancée quant au concret à venir. En effet, la brochure de présentation annonçait ces états généraux sous le haut patronage de la ministre des sports Valérie Fourneyron. Que nenni, les invités présents n’eurent la ministre qu’en visioconférence, retenue nous disait-on par des occupations européennes. L’assistance avait droit à un discours qui dénonçait le déséquilibrage entre sport féminin et masculin notamment au niveau des subventions. La ministre souhaitait que toutes les fédérations signent des conventions concernant un plan de féminisation. Il aurait été judicieux d’avoir des pistes gouvernementales précises sur le sujet. Il nous a semblé que la ministre n’avait pas grand chose à proposer et que ses moyens en la matière étaient inexistants. La ministre des droits des femmes présente elle, revenait sur ce plan de féminisation qui sera mis en place avant fin 2013. Un équilibre médiatique notamment sur les chaînes de télévision publiques. Que les femmes prennent plus de responsabilités dans les fédérations. Elle apprenait à l’assistance qu’il y avait en France « plus de footballeuses que de danseuses… ». Elle maintenait que le sport est un « vecteur social très important… ». Venaient ensuite des ateliers thématiques  sur ces deux jours : Les manques de moyens financiers des clubs féminins, ou, à quand l’égalité de statuts entre les sportives et sportifs de haut niveau ? En 2011, les hommes au basket percevaient en moyenne 9760 euros net mensuels alors que les femmes avaient un salaire moyen de 3 600 euros. Que dire des écarts entre les footballeuses et leurs homologues masculins qui prennent des dimensions pharaoniques. En équipe de France, seules les Fédérations de hand-ball et de basket ont mis en place la parité et l’égalité des primes. Au rugby, les Françaises n’ont toujours pas droit à des primes de matchs lors du tournoi des VI nations. Pourquoi de tels écarts et quels sont les freins à leur réduction ? A quand le professionnalisme pour les filles ? C’était la réflexion de François Dumon représentant la région Centre, lui même en charge du sport : « Pourquoi parle t-on de semi professionnalisme pour les femmes ? C’est un statut professionnel qui doit être mis en place un point c’est tout. Il ne doit pas y avoir de demi mesure. Dans nos subventions régionales, nous avons diminué les subventions vers les sports d’équipe hommes et stabilisé les aides au sport féminin.Nous maintenons notre effort envers le sport féminin , il faut également que la volonté politique soit ferme sur certaines décisions comme le pourcentage de La Française des Jeux accordé au sport féminin ». Du pain sur la planche pour tous ceux qui souhaitent un réel engagement des autorités compétentes en faveur du sport féminin car concrètement, le machisme existe et il est présent dans les structures nationales qui devraient pourtant être au top de cette reconnaissance pour l’égalité.

J. Feuillet