Événement : Chambord au cinéma, d’après Laurent Charbonnier


1519-2019. En septembre 1519, débute sous l’impulsion de François Ier la plus stupéfiante construction de la Renaissance en Val de Loire. Ainsi naquit le château de Chambord aux péripéties multiples racontées sur grand écran à la rentrée.

Hier, symbole du royaume de France confronté à la folie des hommes, le château de Chambord est aujourd’hui fierté de la République qu’on visite en famille. Ce géant de pierre planté au milieu d’une gigantesque forêt, qui a connu la vie et la mort, fête cette année 2019 son cinq centième anniversaire et n’a pas pris une ride. Depuis cinq siècles, l’Histoire avance pendant que la nature poursuit sa route, immuable. Le cinéaste animalier Laurent Charbonnier a su saisir cette beauté faunistique et floristique. Son long-métrage baptisé « Chambord, le cycle éternel » (*), que nous avons vu en primeur, mêle images d’animaux, visuels historiques animés et points de vue sur l’architecture du fameux château. L’ensemble, commenté par la voix sensible et délicate de la comédienne Cécile de France, parvient à transmettre l’émotion des lieux au spectateur installé dans une salle obscure. Sans tout dévoiler, le public ne devrait pas bouder son plaisir lors de la sortie du film le 19 septembre 2019 en avant-première à Cap’Ciné à Blois par exemple, avant un lancement national le 2 octobre, en partenariat avec le Domaine national de Chambord et le Conseil départemental de Loir-et-Cher bien évidemment, ainsi que la Communauté de communes du Grand Chambord et la Fédération départementale des chasseurs notamment. En attendant la confrontation des avis des petits et des grands après diffusion, mais aussi d’éventuels retombées économiques et touristiques inhérentes, le producteur Jean-Pierre Bailly (MC4) était tout sourire à Blois vendredi 28 juin. « Ce film événement va être un formidable vecteur de communication pour le Loir-et-Cher. Ce sera également un outil de découverte pour les écoles par exemple. » Laurent Charbonnier, qui a tourné à Chambord entre avril 2018 et avril 2019, s’est confié lui aussi content du résultat de longs mois d’un travail de patience. Certaines scènes dans la forêt sont en effet incroyables ; tantôt, on sourit, tantôt on s’attendrit devant cerfs, biches, chevreuils, renards, ballet d’oiseaux de toutes espèces, blaireaux… « C’est toute une organisation. Rassurez-vous, aucun sanglier n’a chargé ! (Rires), » explique l’intéressé à la caméra. Quelques petits trucs et astuces auront tout de même été nécessaires pour faire traverser un rideau de pierres à un endroit précis à un groupe de suidés. Aussi, des rats auront été invités à se dégourdir les pattes dans un escalier de marches royales (puis ensuite tous récupérés, a priori!) tandis qu’un martin pêcheur, volatile au vol extrêmement vif et fugace, aura été attiré par un aquarium à poissons, mais chut… Laurent Charbonnier et son équipe sont des experts aguerris du domaine de Chambord. Depuis le milieu des années 1980, le cinéaste, Solognot de lignée de naissance, a réalisé bon nombre de documentaires sur place – dont le célèbre Tant qu’il y aura des cerfs, première monographie consacrée au roi de la forêt en 1984. « Chambord, le cycle éternel » représente toutefois son premier long opus. C’est également le premier film qui lie de façon uniforme l’histoire du château avec celle de la faune et de la flore l’environnant. Contrairement aux précédentes et nombreuses captations, cette œuvre audiovisuelle signée Laurent Charbonnier n’est pas seulement filmée à Chambord ; elle parle de Chambord, de son identité conjuguée au passé, présent et futur.

Un film, un livre également

Cette année 2019, l’opportunité est donc offerte de (re) feuilleter les pages de cette histoire qui continue d’inspirer et de fasciner. À travers cinq siècles, le château de Chambord aura en effet survécu à toutes les épreuves et nous le connaissons aujourd’hui sous son meilleur aspect. Si le public ne devrait pas bouder son plaisir dans les salles obscures en septembre 2019 grâce à Laurent Charbonnier, l’immersion filmée est complétée par un livre associé, co-écrit par la journaliste Émilie Rencien et l’auteur Georges Brown, qui sortira aux éditions Vilo, à la rentrée également. Que l’histoire dans l’Histoire soit développée à l’écran ou sur le papier, le cycle de Chambord demeure éternel… lement émerveillant.
Émilie RENCIEN

(*) Depuis l’écriture ces lignes, la production du film a changé le titre en un sobre « Chambord ».

 

L’avis de Clémence Gasquet, notre stagiaire

“Ce film est intéressant car il met en lumière le château de Chambord, accompagné de son immense parc. Les animaux, détenant le rôle principal, permettent de donner du dynamisme et de la vie au film. De plus, ce dernier transmet une partie de l’histoire de France à travers le château de Chambord, symbole de la royauté mais aussi plus tard comme lieu de résistance. Le film fait le lien avec les 500 ans de la Renaissance en rappelant les idées de Léonard de Vinci qui ont constitué la base des projets de construction du château. On ressent le contraste du lieu, à travers le temps qui défile, la vie animalière qui évolue et le château qui demeure, occupé ou abandonné.”