Focus sur Le commerce à Blois, ça se discute ?


Nouvelle association de commerçants, optimisme du maire Marc Gricourt, projets en cours… A l’heure où l’e-commerce est prégnant et où la taille des porte-monnaies se réduit comme peau de chagrin, les rangs s’organisent sur le territoire blésois. On fait le point dans nos colonnes avec les principaux intéressés.

Marc Gricourt, sans langue de B(l)ois ?

Trois projets, trois questions. Et des réponses. Entre communication et information, le maire de Blois s’exprime dans nos colonnes sur des sujets qui concernent le quotidien des Blésois et dessineront leurs commerces de demain.

Monsieur le maire, bonjour. Comment se profile le dossier Carré St-Vincent ? Que ressort-il par exemple de la dernière réunion conférence citoyenne au château de Blois ? Ensuite, le projet reste plus ou moins bien accueilli. Le président de la CCI, Yvan Saumet, pense par exemple que les boutiques à l’essai constituent une meilleure option pour redynamiser le centre-ville. Une réaction ?
« Bonjour ! Le dossier Saint Vincent suit son cours normal. Un nouveau permis de construire a été déposé le 16 mars dernier, il est en instruction et ne fait pas l’objet de communication pendant cette période. L’esprit reste le même, mais pour des raisons de préservation du patrimoine, l’option retenue a été de construire le futur parking en ouvrage sous l’actuel parking Saint-Vincent plutôt qu’en élévation aux abords du collège Saint-Charles. Par ailleurs de nombreux travaux partenariaux entre tous les services de l’État, de la Ville, de la SEM et du promoteur nous permettent de bien avancer. Les réflexions de la conférence citoyenne viennent enrichir ce travail tout particulièrement sur la question des aménagements des espaces publics extérieurs et la liaison entre le cœur de ville et l’extension de celui-ci que constituera le Carré Saint-Vincent. J’écoute toujours avec attention les propositions du président de la CCI. La préservation, mais surtout le développement du commerce en ville résulte d’actions concertées, sur tous les fronts. Les boutiques éphémères, pourquoi pas, les boutiques écoles, pourquoi pas, l’amélioration des espaces publics, nous l’avons fait, l’accompagnement des commerçants en difficulté, nous y contribuons, soutenir l’association des commerçants nous le faisons et ferons davantage, promouvoir notre ville sur les différents salons professionnels, nous avons Amandine Billy, manager de commerce dont c’est une des missions… Nous travaillons, nous nous inscrivons dans les partenariats portés par l’État comme Action Cœur de Ville, en attendant d’y voir plus clair et avec des précisions au-delà des effets d’annonce du gouvernement… Bref ce dossier est au centre de mon action et de celle de mon équipe. »

Concernant le site des Haras de Blois, où en êtes-vous à l’heure actuelle ?
Des logements ainsi qu’une résidence hôtelière sont-ils toujours prévus in situ ?
« Ce projet est porté par un promoteur privé. A notre connaissance, oui… »

Autre Saint, le clos Saint-Saturnin. Un recours gracieux vous a été récemment adressé, soutenu par le collectif Blois Vienne, opposé au projet tel que présenté sur le papier (Cf. notre encadré). Où en êtes-vous d’abord dans l’avancée de ce chantier, quel calendrier ? Et ensuite, comment gérez- vous ces opposants ?
« Ces recours sont en cours d’instruction et nous communiquerons prochainement. La ville s’est engagée, notamment financièrement dans l’acquisition du foncier, les fouilles et les recours ont eu leurs effets, mais je compte aller jusqu’au bout dans l’intérêt du quartier, de son développement et dans le respect des finances publiques engagées dont je rappelle qu’elles sont le produit des impôts des nos concitoyens. »

En somme, quelle est votre vision du commerce à Blois ?
« Les centres-villes sont en souffrance, ce n’est pas un secret, à Blois comme ailleurs depuis quelques années, du fait d’extension commerciale en périphérie, de baisse du pouvoir d’achat des consommateurs et également de l’évolution des modes d’achat avec le e-commerce. Il faut s’adapter à ces nouvelles attentes. De plus, Blois est placée entre deux métropoles, Tours et Orléans, mais nous ne sommes pas n’importe quelle sous-préfecture ni n’importe quel département. Nous avons des atouts notamment en termes d’attractivité touristique : Chambord, Cheverny, Chaumont, château royal de Blois, maison de la magie, maison de la BD, Fondation du doute… Les gens qui viennent dans notre ville doivent consommer sur place en retour. Nous avions refusé l’extension d’Auchan car nous pensons qu’il faut graduer et conserver un équilibre, et notre priorité demeure le centre-ville de Blois. Certes, des commerces disparaissent mais d’autres ouvrent, certes, la topographie particulière du centre-ville historique ne nous aide pas toujours avec des grandes surfaces indisponibles pour attirer de grandes enseignes. Mais il existe plus de 800 logements vides au-dessus de commerces, des aides peuvent être débloquées pour soutenir les propriétaires et reconquérir les façades. Des habitants, donc de la consommation. Nous possédons aussi un déficit dans l’hôtellerie haut de gamme, nous réfléchissons à des projets, peut-être sur l’Hôtel-Dieu qui est propriété de la ville ; l’impact estimé est chiffré à 800 000 euros de chiffre d’affaires supplémentaire pour le commerce en centre-ville. Nous figurons, je le répète, parmi les dix premières villes qui ont été retenues sur 222 par les services de l’Etat pour bénéficier du plan national Action Cœur de Ville. Nous devons nous adapter aux attentes et surtout tirer avantage de tous nos atouts pour contribuer à un développement économique. »

Propos recueillis par Emilie Rencien


Amandine Billy dicte sa feuille de route

La manager du commerce de Blois est prête à rendre sa copie. Toute une liste de propositions, assez concrètes, pour dynamiser le centre-ville. Elle nous dévoile les grandes lignes de sa feuille de route avant sa présentation officielle le 23 avril prochain.
Pour le constat, il suffisait de demander aux commerçants du centre-ville. D’ailleurs, c’est ce que la manager du commerce Amandine Billy a, entre autres, fait depuis son arrivée en septembre 2017. Un bilan donc sans véritable surprise qui révèle « la nécessité d’un travail coordonné, le besoin d’une alchimie entre les acteurs », explique-t-elle. « Une synergie devra être trouvée entre la ville, l’agglo, les chambres consulaires (CCI, CMA), l’Office de tourisme, Initiative Loir-et-Cher, la BGE Ismer, l’Observatoire de l’économie et les associations de commençants Vitrines de Blois et Rive Gauche », plaide la manager. Ce sont ces dix « partenaires » qui signeront la feuille de route le 23 avril prochain et s’engageront dans une direction commune.

Une quarantaine de propositions
L’étude conduite par Mme Billy a abouti à une quarantaine de propositions concrètes destinées à infléchir la courbe de la désaffection et des fermetures de boutiques dans le centre. Et cela en mettant en place de nouveaux moyens et en s’appuyant sur les technologies actuelles.
« Les grandes lignes de l’action pour le commerce apparaissent avec clarté » appuie-t-elle en spécialiste. « Celles-ci s’articulent autour de l’implantation de l’Observatoire du commerce, de l’aide aux porteurs de projets, des actions de promotion du territoire, notamment dans les salons et auprès des enseignes nationales, et enfin du développement de l’animation commerciale (programme de fidélisation, décoration de vitrines, communication…) ». Et si elle garde la main sur les trois premiers volets, l’animation commerciale a été confiée à l’association de commerçants « Les vitrines de Blois ». C’est à cette nouvelle entité qui revient le recrutement d’un animateur de commerce. Ce poste, aux responsabilités commerciales et de communication, sous l’autorité du manager, avait été projeté par la mairie. Finalement, la municipalité transfère cette compétence à l’association, mais s’engage dans un premier temps à subventionner une partie de son salaire, soit 12 000 euros pour le second semestre 2018. Un retour en arrière, car la ville avait cofinancé naguère la salariée de Blois Shopping…

Un plan global « ficelé » pour le cœur de ville
« Bien qu’elle dispose d’un budget propre dont elle feint ignorer le montant, revitaliser le centre n’est pas qu’une question de gros sous », rappelle Mme Billy. Pour autant, sa feuille de route pourra bien s’appuyer sur le plan « Action cœur de ville » et sa manne financière. En effet, Blois fait partie des 222 villes de taille moyenne à avoir été retenues pour bénéficier du plan gouvernemental dont le but est de ramener des habitants et des commerces dans les cœurs de ville désertés. « Il vise notamment à acquérir et à réhabiliter des logements, à améliorer leur performance énergétique et à développer une nouvelle offre commerciale en centre-ville. Le tout en rééquilibrant les conditions d’implantation avec la périphérie », expose Franck Heyde Betancourt. Pour le directeur de cabinet du maire de Blois, « la mise en œuvre reste encore floue, l’enveloppe allouée à chaque ville, sur les 5 milliards d’euros prévus sur cinq ans, dépendra de la nature des projets ». Alors que pour la plupart des villes retenues la phase d’initialisation pourra durer jusqu’à dix-huit mois en fonction de l’avancement des études, Blois est déjà sur les starting-blocks. La municipalité se dit prête à déployer, dès la signature des conventions avec l’État, son projet « cœur de ville » d’avance bien ficelé. On y trouve pêle-mêle des ébauches d’amélioration de la mobilité urbaine, la construction d’un établissement hôtelier haut de gamme et de grande capacité, ou encore, le plus abouti centre commercial à ciel ouvert du Carré Saint-Vincent.
ARP


Les Vitrines de Blois sont nées


Blois Shopping, c’est terminé ; la dissolution a eu lieu mardi 3 avril. Une autre association de commerçants voit le jour dans la foulée. Nouveau nom, nouveaux projets.
Communication, innovations, esprit d’équipe, respect, bonne humeur, accueil, conseil service, proximité, professionnialisme… Les mots sont clairs, nets et précis, imprimé sur la feuille de route des « vitrines de Blois », toute nouvelle association de commerçants du centre-ville présidée par la chef d’entreprise Marie Jolly, à la tête de l’enseigne « Au coureur des bois » (cf. encadré). Face aux difficultés traversées, la question est elle aussi simple : comment relancer la machine pour faire (re) venir les clients en centre-ville ? C’est là où se situe le défi des « vitrines de Blois ». « Il faut réinsuffler de la vie, mieux communiquer et être unis, tous ensemble » a martelé Marie Jolly. L’union fait la force, selon l’adage, (les vitrines de Blois vont travailler avec les commerçants de Blois – Rive Gauche – BRG)et les projets peuvent aider. Dans la boîte à idées, la création d’un site internet répertoriant l’offre de centre-ville et d’être présent sur les réseaux sociaux, de mettre en place des chèques cadeaux et des partenariats (avec la ville, Agglopolys, la chambre de commerce et d’industrie, la chambre de métiers et de l’artisanat, les Rendez-vous de l’Histoire, des lyres d’été et d’hiver, et cetera). Sans oublier un calendrier d’animations qui est en bonne voie d’élaboration et de structuration pour cette année et la suivante : fête des voisins le 25 mai à 19 h 30 place des Orfèvres, braderie de rentrée vendredi 7 septembre, fête du sport samedi 8 septembre, et même une brocante sur le pont dimanche 9 septembre en collaboration avec les commerçants de l’association Blois-Rive Gauche ; ouverture deux dimanches en décembre ; projet d’un « village » (vente de produits régionaux, restauration, etc.) en 2019 sur le macadam de Blois, réflexion sur une garderie de Noël et une chasse de lutins l’an prochain… Diverses discussions sont en cours ; la question d’ouvrir les boutiques de centre-ville avant 10 heures le matin, en observant une journée sans interruption entre midi et 14 heures ; est par exemple débattue. La motivation est palpable, reste à pas de la théorie à la pratique ; le recrutement d’ici le mois de mai d’une animatrice de commerce, dont la mission sera complémentaire à la manager de commerce déjà en place, Amandine Billy, y contribuera sans doute ? L’avenir le dira…
E. Rencien


Des vitrines… et 11 personnes engagées

• Marie Jolly (Au coureur des bois), présidente.
• Benoît Lefe (Capillia coiffure), vice-président.
• Sandra Bougerolles (Bougerolles optique), secrétaire.
• Anne-Cécile Bourven (Société Générale), trésorière.
• Jean-Jacques Adam (théâtre Monsabré BRG), administrateur.
• Philippe Bahu (Diagonale BRG), administrateur.
• Charley Couton (Run Blois), administrateur.
• Olivier Labbé (librairie Labbé), administrateur.
• Leila Maalaoui (Jennyfer), administrateur.
• Estelle Seguret (Arthur Lloyd), administrateur.
• Franck Senee (les Arcades), administrateur.


La « petite mort » de Blois Shopping

Archives ARP : Lancement de l’application Blois Shopping pour Smartphone Blois Shopping avec de gauche à droite (Bruno Queste, Sophie Malapert et Louis Buteau).

L’assemblée générale extraordinaire de Blois Shopping de mardi 10 avril devrait entériner la dissolution de l’association de commerçants de centre-ville.
« Après la démission en bloc des dirigeants en octobre 2017, nous avions accepté la demande de la mairie, de la CCI et de la CMA, de prolonger provisoirement notre mandat en attendant l’arrivée d’une nouvelle équipe », affirme Bruno Queste. Et au président de détailler : « depuis, nous avons assuré la gestion financière et administrative notamment la demande et obtention de la subvention 2 018 de 15 000 € de la mairie (N.D.L.R., non versé à ce jour). Nous avons garanti la continuité du programme de fidélisation Blois Shopping et nous avons procédé au remboursement des chèques cadeaux auprès des commerçants. » Malgré ses efforts et celui de son conseil d’administration, Bruno Queste regrette que les créateurs de l’association « Les vitrines de Blois » n’aient pas repris Blois Shopping. « Même si nous avons eu des contacts, pour des raisons a priori de calendrier et certains doutes sur notre situation économique, la nouvelle équipe n’a pas donné suite. » Pourtant, pas de surprises sur la gestion financière. « Le bilan comptable 2 017 de Blois Shopping est au vert avec une trésorerie positive de 8 500 € » confirme le président. Avant de conclure : « cet excédent permettra de payer les dernières factures, résilier l’ensemble du programme de fidélisation Blois Shopping et régler les frais juridiques et administratifs de dissolution. Le solde sera versé aux trois organisations caritatives qui soutiennent le commerce blésois depuis trois ans, Les Virades de l’Espoir, Debra et la Cordée du Val de Loire ».
ARP