Gérard Larcher, président du Sénat et maire avant tout


 

Il était l’invité de la rencontre annuelle des maires du Loiret, le 26 janvier.  Le second personnage de l’Etat a fait grande impression, tant par son franc-parler que par son indéfectible attachement aux maires de France.

Gérard Larcher, lui qui fut maire de Rambouillet, président des maires puis sénateur des Yvelines, connaît bien cette amertume qui envahit les édiles. Il s’est montré encourageant : « La commune est la Petite république dans la grande, dit-il. Ce qui tient, ce sont donc ces 35 000 communes qui s’appuient sur les départements et les régions. Ce trio est la République ». Du Perchoir du Sénat, Gérard Larcher est un observateur éclairé : « Face à la mondialisation, ajoute-t-il, il y a une formidable envie de proximité. Cela passe par un exercice d’écoute et de concertation. Il faut que nous retrouvions un cap. On ne peut pas laisser des valeurs de la République se faire balayer ».  Et le président de citer Victor Hugo : « souvent la foule trahit le peuple ». Nous devons être très vigilants sur ce point.

Aussi, grand maître des institutions

Impressionnant par la connaissance et la maîtrise des institutions, le Président du Sénat a répondu aux questions de l’assemblée des maires. En réponse à la question sur la réduction du nombre de sénateurs, de députés et de fonctionnaires, Gérard Larcher rappelle que « le bicamérisme français est garant de la démocratie. A l’origine était la volonté de stabiliser et d’apaiser. Aujourd’hui le Sénat représente les collectivités, et donc les citoyens. Nous avons une grande liberté politique, car nous ne sommes pas, comme l’Assemblée Nationale, élus en « discipline » au Président de la République. Nous vivons à un autre rythme politique ».  Gérard Larcher appelle de ses vœux une « nouvelle décentralisation, basée sur la confiance, et pas uniquement sur l’architecture. Basée sur la subsidiarité, ce que nous faisons de mieux. Le rôle du Parlement est alors d’assurer l’unité du pays ». Mais attention : « Il faut distinguer déconcentration et décentralisation. Nous sommes le pays qui dépense le plus de son PIB pour son fonctionnement. Notre dette va devenir insoutenable. Faut-il traiter tous les territoires de la même façon » ?  Et sinon, le RIC, Référendum d’initiative citoyen, ça se discute ? « La parole du peuple, oui, on l’écoute mais encore faut-il la respecter, insiste Gérard Larcher. Souvenons-nous de Notre Dame des Landes qui fut un « RIC RAC ». Quand il y a référendum, il faut faire en sorte que les citoyens répondent en fonction de la question, et non de la personne qui l’a posée ».  Eric Doligé, ancien maire, président du conseil départemental et sénateur, s’inquiète des contours parfois trop rugueux de la loi NOTRe : « Ne pourrait-on pas la repenser dans certains points » ? « Nous pouvons reprendre un certain nombre d’éléments. Concède le Président du Sénat. Il faut qu’on trouve le moyen de faire fonctionner les choses. Il y a en France près d’une intercommunalité sur deux qui fonctionne « moyen ». Il faut être capable parfois de revenir en arrière et faire des ajustements pragmatiques ».

 

Stéphane de Laage