Benjamin Rabier en huit totems, quatre stations pédagogiques, quinze panneaux d’information, douze signaux et plus de cinquante étiquettes, c’est le nouveau sentier qu’offre aux randonneurs la communauté de commune d’Ecueillé-Valençay.
Benjamin Rabier est Berrichon, son père était originaire de Langé et il a eu très longtemps une maison à Lye, maison qu’il a vendue au décès de son fils. Il est décédé à Faverolles voici tout juste quatre-vingts ans dans la maison de son gendre. Trois raisons suffisantes pour que les amis de Benjamin Rabier aient l’idée de créer un chemin de randonnée reliant les trois cités. Seulement ces trois communes ne sont pas voisines, Langé en particulier, à l’autre extrémité du canton. Il a donc fallu mettre les autres communes dans le coup… et sérieusement allonger la route des randonneurs qui auront quatre-vingt-dix kilomètres pour faire connaissance avec l’oeuvre de Benjamin Rabier et les paysages qui ont inspiré le dessinateur aux multiples talents: caricaturiste, créateur d’ouvrages pour enfants, publiciste, auteur de dessins animés à qui l’on doit également des pièces de théâtre. Un dessinateur animalier dont deux personnages ont traversé tout le vingtième siècle ; le canard Gédéon, vedette d’une dizaine d’albums et la célèbre vache aux boucles d’oreilles reproduisant à l’infini son portrait: la Vache qui Rit.
Dix communes associées
Lye, Villentrois, Faverolles-en-Berry, Luçay-le-Mâle, Jeu-Maloches, Gehée, Langé, Vicq-sur-Nahon, Veuil et Valençay accueilleront les marcheurs de cette randonnée permanente. Un parcours que l’on peut effectuer en deux ou trois étapes. On part d’où l’on veut et l’on retrouve la même signalétique d’un bout à l’autre. La carte ci-jointe détaille les distances entre chacune des communes. L’idéal est de prendre le départ au pied d’un des huit totems installés sur le parcours. Des points de repères privilégiés des marcheurs sur le sentier qui récapitulent l’information spatiale du sentier en présentant sa carte synthétique, et donnent des éléments de contexte pour trouver aisément son chemin (routes, boucles, etc.). Au fur et à mesure de leur progression les randonneurs auront un maximum de possibilités d’apprécier les paysages traversés et de mieux connaître l’oeuvre de Benjamin Rabier grâce aux quinze panneaux d’information installés sur le parcours mais également aux douze signaux dont l’objet est d’apporter au randonneur un éclairage singulier du milieu traversé. Enfin cinquante signaux attirent l’attention du marcheur et lui confirme qu’il circule bien sur un sentier conçu pour satisfaire sa curiosité en plus de solliciter sa condition physique. Car la vallée du Nahon n’est pas particulièrement plane! Pour l’association des Amis de Benjamin Rabier un autre élément doit assurer la pérennité de leur sentier: l’entretien sera assuré par la communauté de communes, ce qui assure une unité de traitement et permet aux marcheurs de trouver sans problème sa route.
Quatre années de travail
En présentant le sentier, à l’occasion d’une conférence de presse tenue à la Médiathèque de Valençay (qui renferme une belle collection d’ouvrage du dessinateur), William Guimpier, président de la communauté de communes Valençay-Ecueillé… et marcheur a remercié ses collègues pour leur mobilisation. « Ce sentier est le résultat de quatre ans de concertation.» Pour sa directrice des services, Alice Caillat, il s’agit de la première pierre d’un développement touristique de son territoire «au delà de la première année et de l’effet découverte.» Un projet aussi ambitieux doit effectivement attirer des clubs de marche à Valençay. A cet effet la carte du tracé met en évidence la présence de la ligne ferroviaire Valençay-Luçay le Mâle qui peut permettre aux marcheurs au cours d’un week-end de parcourir le sentier en deux étapes de quarante-cinq kilomètres en étant hébergés à Valençay qu’ils regagneraient à chaque fois à bord du train touristique. Si les particuliers s’entichent du sentier, on peut évidemment assister également au développement des chambres d’hôtes dans les communes du parcours. En attendant de savoir si le tableau de Machiavel découvert au château est bien de Léonard de Vinci, Valençay peut déjà compter sur un dessinateur berrichon à redécouvrir pour asseoir son image touristique.
Pierre Belsoeur