Jonathan Lambert, dictateur… de l’humour


L’artiste sera sur la scène du Carroir à La Chaussée-Saint-Victor le samedi 4 mai dans le cadre de la deuxième édition du festival d’humour, « les Joyeuseries », avec un one-man show sur les dictateurs qui ont marqué l’Histoire. Confidences au bout du combiné, avant le grand soir.

En préambule, votre spectacle s’appelle « Looking for Kim ». Il semble y avoir de plus en plus de comiques français qui choisissent des titres en anglais. Nous nous souviendrons de notre échange avec Ary Abittan et son spectacle « My story ». Est-ce une mode ?

« Il n’y a pas d’intérêt particulier. Pour ma part, je trouvais juste qu’avec le thème, décalé, que j’aborde, l’idée d’une sonorité pop collait. Un peu jingle des années 80. Cela me plaisait beaucoup. J’aime cette alitération des sons. »

On vous a sûrement posé la question mille fois, mais pourquoi cette idée de parler des dictateurs ?

« Pas 1 000, mais 708 fois maintenant (rires).  Plus sérieusement, j’ai vu un parallèle entre un seul-en-scène et un dictateur. Un dictateur, c’est un look, une signature, une égomanie, une mise en scène, un show en soi ! Par exemple, même si on l’a oublié, Pol Pot (le chef sanguinaire des Khmers rouges, ndrl) portait toujours un éventail. Et c’est bien connu, les petites histoires font la grande. Même avec un sujet noir tel que celui-ci, le but est toujours de faire rire les gens. »

Justement, cela fait deux ans que vous tournez avec « Looking for Kim » sans lasser le public. Cela signifie-t’il que l’on peut finalement, vraiment, rire de tout, même du pire ?

« L’univers est très dramatique. Encore une fois, le sujet est assez particulier, nous savons que ce sont des monstres. La liste est non exhaustive, car j’aborde 40 à 50 dictateurs dans mon spectacle. Il s’agit d’apporter des choses légères dans ce sombre cadre, de réfléchir et de tourner en dérision. On peut bien se foutre de leur gueule, non ? C’est le minimum ! Pour répondre à votre question, si vous êtes dans l’intention de partager, et je voulais partager cette idée qui me faisait rire, il n’y a pas de problème. Si vous êtes dans une attitude de provocation, c’est autre chose. Le palais fou de Ceausescu à Bucarest, 30 églises pour construire le deuxième plus grand bâtiment au monde, 350 000 m2… Alors, à quoi bon vivre dans un 300 ? Vous voyez, ça fait rire ! »

À La Chaussée-Saint-Victor, vous participerez à un festival, donc appréhendez-vous cette date différemment d’une autre ?

« Au fil d’une tournée, on voit forcément des gens et des âges différents, des salles différentes, des ambiances différentes. Alors, le 4 mai, non, je ne jouerai pas différemment. Et puis, un tel spectacle sur les dictateurs est intemporel, je n’ajoute pas d’éléments de l’information de nos jours, il sera encore d’actualité dans 10 ans.”

Sinon, outre la scène, quels sont vos autres projets ?

« J’aime sauter d’un genre à un autre. Bien que j’endosse à nouveau le rôle d’un autre dictateur ! Je serai César dans « Péplum » (série lancée en 2015, ndlr) qui sera prochainement de retour sur M6, diffusée peut-être avant l’été, le temps d’une soirée. Avec Éric Elmosnino, Michèle Laroque, etc.  Ensuite, ce sera le temps de la tournée avec la pièce de théâtre « le prénom » (nomination au Molière 2019 de la comédie, ndlr), de septembre 2019 à février 2020, et qui sait, je reviendrai peut-être dans le Loir-et-Cher ! »

Émilie Rencien

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