La cosmétique, « fard » de la région Centre-Val de Loire


Le salon international Cosmetic 360° s’est tenu à Paris les 16 et 17 octobre au Carrousel du Louvre. Les plus grandes entreprises du secteur étaient présentes. Parmi elles, le Japonais Nippon Shikizaï France, qui conçoit des produits de maquillage pour les plus grandes marques du monde, à Saint-Cyr-en-Val.
Le secteur cosmétique représente 250 000 emplois en France, dont 6 000 dans notre région. La cosmétique est le 1er exportateur au monde, et le second contributeur à la balance commerciale de la France après l’aéronautique. La Région Centre Val de Loire, siège du pôle de compétitivité Cosmetic Valley, avait un stand commun pour y présenter une vingtaine d’entreprises de la cosmétique et de la recherche appliquée. Réputé pour ses établissements de production de maquillage, parfums et produits de soin de marques mondialement connues (Dior, L’Oréal, Shiseïdo…), mais aussi pour son tissu de sous-traitants industriels de grande qualité, le territoire régional a profité de l’occasion pour faire briller ses entreprises. François Bonneau, son président reconnaît néanmoins que « le territoire et la filière cosmétique ne sont pas encore suffisamment identifiés. C’est pourtant dans l’ADN de notre région, dit-il, c’est une valeur du territoire qui complète ses valeurs culturelles ».

Quand les japonais investissent en France
Nippon Shikizai est le leader japonais de la formulation de produits de maquillage et de soin. Le groupe fait un chiffre d’affaires de 110M$ et s’autorise une croissance à deux chiffres depuis 5 ans. Il a créé cinq sites dans le monde dont trois au japon. En France, il est présent en Normandie depuis bientôt vingt ans, et s’est implanté à St Cyr en Val, il y a deux ans en rachetant Orléans Cosmetics. L’entreprise est spécialisée dans la fabrication de maquillage, de produits coulés à chaud et de dérivés parfumés. Nippon Shikizaï France produit des poudres en vrac pour les grands faiseurs, mais compacte aussi les fards et les blushes. Nombre d’étapes de fabrication se font manuellement, et la validation des teintes est faite à l’œil. Il n’existe pas de machine fiable pour cela, un peu comme la création des parfums, avec des « nez » qu’aucune machine ne remplace encore !
Si la production des 2/3 de pigments se fait en Mandchourie, c’est bien avec les deux unités françaises que Nippon Shikizaï France entend devenir incontournable sur le secteur. « Notre force, explique le président de l’entreprise, c’est la quarantaine d’ingénieurs investis en recherche et développement. Avec les deux sites français, nous savons faire tous les produits de maquillage ».
Si Orléans Cosmetics était en difficulté lors de son rachat, Nippon Shikizaï France récupère avec elle une quantité importante de grandes marques clientes, mais aussi de main d’œuvre très qualifiée. Elle y a transféré la technologie japonaise et s’est engagé dans un programme important d’investissement de plus d’un million d’euros, notamment en machines automatisées.

Un marché mondial en croissance
Le maquillage est un segment de marché mondial en forte croissance. L’Orléal, LVMH ou Chanel sont d’ailleurs engagés dans un programme à Chartres, siège de la Cosmetic Valley et lieu d’accélération des technologies, dont la cosmétique a besoin pour aller plus vite et plus loin, avec de forts investissements. « L’idée est de faire en sorte que toutes les entreprises puissent tester, innover et progresser », précise le directeur de la Cosmetic Valley Christophe Masson. C’est là que se crée actuellement le « Buty Hub ».
« La tendance est aux produits naturels », poursuit le président de Nippon Shikizaï France. Quant à la question de naturalité et son écoconception, la France est en avance, et s’efforce de créer des filières d’approvisionnement vertueuses ».
Force est donc de constater que la cosmétique est encore et toujours un secteur d’avenir, qui mise sur la recherche et le développement de nouvelles technologies, y compris connectées et personnalisées.

Stéphane de Laage