La presse nationale aime nos élus


La presse nationale aime les élus du Loir-et-Cher, et ceux de Sologne en particulier. En 2020, on se souvient du maire de Theillay, Gérard Chopin, qui avait eu les honneurs de Charlie hebdo et de France info.fr pour sa gestion de la vidéo-surveillance en ses terres communales. Et, en 2021, d’autres connaissent cette gloire.
On se rappelle des déboires politiques sur fond d’écoutes privées, et des problèmes de financement immobilier – une villa de 240 mètres carrés dans le golfe de Calvi- de Nicolas Perruchot, le président du conseil départemental de Loir-et-Cher, largement évoqués par le Canard Enchaîné et Marianne. 2021 a bien débuté puisque Jeanny Lorgeoux a, voilà peu, été épinglé, lui aussi, pour des frais de bouche – la coupe de Ruinart, à 30€, même rosé, ça craint- certes validés par ses conseils municipaux et communautaires, mais largement au-dessus du tarif pour un casse-croûte lambda. Et voilà que le petit jeune de la politique départementale, Alexandre Avril, fait aussi les choux gras de la presse hexagonale. Tous ont pour point commun de vouloir faire de leur territoire leur propre royaume où ils pourraient régner en maître, avec l’aval de leurs conseils respectifs. Un point de divergence cependant, si les trois premiers cités ont été soit moqués, soit dénoncés, soit titillés par des journalistes d’investigations, le quatrième voit décidément toutes les planètes s’aligner. L’élu salbrisien est présenté sous un meilleur jour que ses collègues du Loir-et-Cher, par Valeurs Actuelles.com. Précisons que l’émanation sur la toile du magazine de la droite du bout, ou du bout de la droite, s’appuie sur une même ligne éditoriale, que l’on peut considérer comme conservatrice, sur la toile, que Cnews, sur le réseau de la TNT. Ceci explique peut-être cela…
On a bien, pour faire croire que le sujet est peu ou prou connu, quelques approximations mais c’est tellement bénin que le lecteur benêt n’en sera que plus bénaize. « L’objectif affiché par le maire Divers droite est de soutenir des commerces durement touchés par les restrictions et pour qui le risque de dépôt de bilan est une réalité. C’est également une façon de retisser des liens humains puisqu’il invite les habitants à venir échanger directement avec lui à cette occasion. « Je vous propose un barathon de 6 heures, je serai avec mes adjoints à votre disposition pour échanger. » est-il écrit dans cet article en totale symbiose avec l’approche de la déontologie journaliste voulue par ces élus qui ne conçoivent pas la moindre critique.
En ce jour de ré-ouverture des terrasses, l’idée peut sembler bonne. La preuve, même Emmanuel Macron et Jean Castex ont pris un caoua en face-à-face sur une table de bistrot ce jour-là. À Salbris, on en attendait pas moins. Quand on a participé, avec 106 autres auteurs de 12 nationalités différentes, à l’écriture d’un dictionnaire du populisme, mettre en application ce qu’on a lu est, sinon signe d’intelligence, du moins preuve d’une bonne assimilation et une excellent compréhension de texte. C’est déjà pas si mal direz-vous. Tout le monde n’a pas cette faculté.
Trois petits hic pourtant, même pas dû au trop plein de boissons: trois bistrots seulement, pour un barathon, c’est petit joueur et discriminant pour les autres troquets de la commune ; six à la même table, pour une réunion avec des invités surprises, cela peut paraître un peu juste ;et enfin, choisir, pour dernier rendez-vous, un dernier bar fermé pour cause de changement de propriétaire, c’est quand même fort de café.
F. S.