Pour sa dix-huitième expo annuelle consacrée aux métiers d’art, Josette Gauzentes a fait sortir des pièces exceptionnelles du musée de l’éventail de Paris.
Une autruche rose et un vautour vert font office de comité d’accueil à l’entrée de la salle des fêtes du château des Planches à Saint-Maur. Le volume de leurs plumes fait un peu penser aux parures des girls du Lido, il s’agit pourtant d’éventails : deux des cinquante modèles exposés jusqu’au 28 septembre.
Cinquante petites merveilles d’habileté, de savoir faire de goût, de subtilité… et de patience. Car un éventail, comme nous l’enseignent les panneaux de l’exposition, c’est une monture et un décor.
La monture elle peut-être de nacre, bois, écaille, ivoire, corne de vache. On a même inventé l’un des premiers produits plastiques à la fin du XIXe siècle, la galalite (en traitant au formol de la caséine pure) devenue le produit de base du support. Tous ces matériaux réclament une kyrielle d’interventions : découpage, ponçage, perçage avant que l’on ne passe à l’assemblage, à la pose du décor de peau, dentelle, papier, ou de plumes on l’a vu. On a même inventé un moule à plisser pour mettre en forme ces décors. Ensuite seulement l’élégante pourra l’exhiber lors des soirées théâtrales ou des réceptions estivales. Enfin, avant…
Désormais c’est surtout le cinéma qui perpétue la tradition. L’éventail rouge du film «Ridicule» et l’une des très belles pièces de l’exposition.
Tous ces éventails sortent du Musée de l’Eventail d’Anne Hoguet, maître d’art, qui perpétue la fabrication de cet accessoire hautement symbolique dans l’atelier familial.
Anne Hoguet donnera une conférence sur son art le 21 septembre à15h à Saint-Maur.
Pratique. «Un bijou pour les mains, l’éventail» exposition jusqu’au 28 septembre au château des Planches à Saint-Maur (aux portes de Châteauroux). Ouvert tous les jours de 14h30 à 18h30. Entrée Gratuite.
