Le Bâtiment inquiet pour l’avenir


Arrêt des chantiers pendant le confinement, surcoûts sanitaires supportés par les entreprises, crise économique qui pèse sur les ménages… La Fédération française du bâtiment présente un plan de relance au gouvernement pour sauver les entreprises.
« Nous voulons relancer rapidement l’activité de nos professions car nous attendons 18 à 20 % de baisse d’activité sur l’année à cause de la crise sanitaire et nous n’avons pas de visibilité sur le dernier trimestre », indique Frédéric Théret, président de la Fédération française du bâtiment Loir-et-Cher (FFB 41). Et d’ajouter : « Presque tous les chantiers tournent aujourd’hui mais pas à plein régime, puisque 22 % se trouvent en activité réduite et 5 % toujours à l’arrêt, principalement à cause de la limitation de la co-activité et la prise en compte des mesures barrières ». La Fédération aurait dû créer 10 000 emplois cette année mais s’attend à une perte de 120 000 emplois. Elle est donc mobilisée au niveau national, régional et départemental pour présenter son plan de relance au gouvernement. Ses propositions sont les suivantes : l’annulation des charges sociales patronales du BTP pour une année à titre de compensation du surcoût général de 12 milliards d’euros, le rétablissement du taux de la TVA à 5,5 %, un retour du Crédit d’impôt transition énergétique (CITE) en l’ouvrant à l’ensemble des contribuables, ainsi qu’aux résidences secondaires en zones de revitalisations rurales, mais aussi la création d’un crédit d’impôt « surcoût » égal à 10 % des rémunérations effectivement versées entre le 15 avril et le 31 décembre 2020 (pour la réalisation des chantiers en cours à compter du 15 mars). « Nous avons besoin que ce soit mis en place dès le mois de septembre car nous avons du travail aujourd’hui mais de nombreux surcoûts liés à la crise sanitaire et nous avons réduit nos marges », souligne Frédéric Théret. Par ailleurs, la crise économique qui s’amorce menace les différents marchés du secteur du bâtiment : les ménages et la rénovation, les marchés publics des Bâtiments et infrastructures du fait du décrochage brutal de la commande publique, ainsi que celui du logement privé avec une baisse de 30 % de la commercialisation dans l’immobilier. « Nous demandons simplement que l’État comprenne qu’il faut que ça reprenne vite pour notre avenir », ajoute le président de la FFB 41. En Loir-et-Cher, le secteur du bâtiment a réalisé 606 millions de chiffres d’affaires en 2018 et comptait plus de 2 400 entreprises (5 000 salariés et plus de 400 intérimaires).
C. C.-S.