Le loisir dans l’expectative


Si de nombreux secteurs sont évoqués lors des différentes conférences de presse gouvernementales, il en est un qui est systématiquement oublié, celui des activités de loisirs. Escape game, laser game, accrobranche, paint-ball… ces activités nombreuses, qui animent nos territoires, n’ont, à ce jour, eu aucune information sur une date de réouverture ou les mesures de sécurité à appliquer. Suspendus aux lèvres du Premier ministre mardi 28 avril, ils espéraient un signe, un délai, ils n’auront eu que le silence. À l’approche de la haute-saison touristique, ils attendent plus d’informations et restent pour l’instant dans l’expectative.

« Nous n’avons aucune information », voilà en une ligne résumé le sentiment d’inquiétude des gérants des activités de loisirs. « Nous entendons beaucoup parler de la réouverture des hôtels-restaurants, des bars, des salles de sport, des plages… mais rien concernant notre secteur. Pourtant, si les touristes reviennent il faudra leur proposer des loisirs. Le tourisme, c’est un ensemble, pas simplement des hébergements », explique Jérôme Dumont, gérant d’un escape game à Romorantin. « Le problème est qu’à la différence des hôteliers et restaurateurs nous n’avons pas d’organisation professionnelle pour nous représenter. Nous n’arrivons donc pas à faire entendre notre voix. Nous avons pourtant besoin de réponses, d’un calendrier, d’un guide des mesures à mettre en place pour le respect des gestes barrières… et cela de manière urgente car si nous voulons assurer la saison, il faut recruter mais nous n’allons pas le faire sans certitude de réouverture. Le secteur du loisir est un générateur important d’emplois mais son activité est saisonnière. » Même son de cloche pour Aurélie Gautier, propriétaire avec son mari d’un accrobranche dans le Cher à Nancay, « on ne sait pas dans quel cadre on rentre, on ne sait pas quand nous pourrons rouvrir, le 11 mai, le 2 juin, mi juillet ? On ne connaît pas non plus les conditions de réouverture. Nous nous tenons prêts à ouvrir mais il nous faut un minimum de temps pour nous organiser. J’avais prévu d’embaucher mais j’attends de voir ce que l’on va nous annoncer. Je me doute que les autorités ont énormément de choses à régler mais on a besoin de réponses pour se projeter. » Un point positif dans tout cela, le soutien financier. Aurélie reconnaît qu’elle a reçu rapidement les aides dont elle pouvait bénéficier avant de nuancer malgré tout, « le report des charges, c’est bien mais il va falloir les payer un jour… ».
Contacté par mail sur toutes ces questions, la préfecture du Loir-et-Cher a précisé que « d’après les informations connues à ce jour, les entreprises de loisirs seront fermées au moins jusqu’au 1er juin. » Un premier indicateur, léger, en espérant que les prochaines semaines permettront d’y voir plus clair. D’autant que si les Solognots sont invités à passer leurs vacances près de chez eux, il est important que les opérateurs du loisir soient en situation de les accueillir.

F. Rose