Engrillagement : nouvelles entraves sur Chaumont/Tharonne et Saint-Viâtre


En période de confinement, comment mieux comprendre l’engrillagement de la Sologne… François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire, et Nicolas Vanier, cinéaste-réalisateur, enfoncent le clou et dressent un énième constat alarmant dans un courrier adressé à Élisabeth Borne, ministre de la transition écologique et solidaire.

La région Centre-Val de Loire, avec ses paysages classés au patrimoine mondial de l’Humanité, est fière de son exceptionnel patrimoine naturel et touristique. Mais ce merveilleux patrimoine est directement menacé par l’engrillagement qui se développe à marche forcée, particulièrement en Sologne, qui compte aujourd’hui plus de 4 000 km de clôture et multiplie les espaces fermés allant jusqu’à 4 000 hectares. Parce que de superbes territoires sont de plus en plus menacés par ce phénomène d’engrillagement qui s’apparente à une véritable privatisation des espaces naturels de notre région et favorise la pratique de chasse sur des animaux prisonniers, la Région, les élus locaux, les associations, aux côtés de Nicolas Vanier, ont interpellé Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire.  Une première étape a pu ainsi être franchie avec la publication en janvier 2020 d’un rapport des ministères de l’environnement et de l’agriculture sur l’engrillagement et ses effets, pointant les risques majeurs que cette pratique génère sur la biodiversité, les paysages, le tourisme, la gestion de la forêt, l’éthique de la chasse, l’urbanisme, la sécurité incendie. De son côté, la Région a voté en décembre 2019 son Schéma (SRADDET) qui fixe les orientations d’aménagement du territoire régional pour tous les niveaux de collectivités, et permet désormais d’interdire l’installation de ces grillages de grande hauteur qui défigurent la Sologne, condamnent le tourisme, menacent la biodiversité, tout cela pour des pratiques de chasse totalement illégales.  Malgré la mobilisation de l’État, de la Région, des collectivités locales et des associations de randonneurs, de chasseurs, de protection de l’environnement, et des textes votés, les pratiques d’engrillagement continuent à se développer et même à s’intensifier dans la période de confinement que nous vivons. En ce moment même, des propriétaires profitent du confinement pour installer de hautes clôtures. François Bonneau, président du Centre-Val de Loire, et le cinéaste Nicolas Vanier remontent au grillage dans un courrier adressé à Élisabeth Borne, ministre de la transition écologique et solidaire, lundi 27 avril 2020, afin que les textes interdisant ces pratiques soient appliqués pour que la mobilisation et les décisions prises ne soient balayées. Ils expliquent : « Malgré tout cela les pratiques d’engrillagement continuent à se développer de manière massive au coeur de la Sologne sans aucun respect des règles énoncées. En lieu et place du respect de la loi, plusieurs propriétaires accélèrent la mise en place de grillages craignant que cela devienne plus difficile à l’avenir. Nous constatons en ce moment même : sur la commune de Chaumont-sur-Tharonne, propriété privée Tranchant, grillage de 2 mètres en cours de pause, avec un enfouissement de 20 cm; sur la commune de Saint-Viâtre, propriété de chasse Provost, grillage dont la pause vient d’être achevée, Sur la commune de Chaumont-sur-Tharonne, propriété privée Loiseau, grillage de 2 mètres en cours de pause sur une surface de 30 hectares.  Face à ce constat, sans réaction rapide des responsables de l’État, les nouveaux textes interdisant ces pratiques, comme les décisions prises seraient définitivement balayées. Aussi nous demandons, qu’à partir des lois et des règles existantes et en s’appuyant sur le rapport qui a été élaboré concernant la Sologne, une intervention immédiate soit mise en oeuvre par l’État pour stopper sans délai les travaux d’engrillagement engagés.  Après tant de mobilisations associant l’action du Ministère, du Parlement, de la Région, des Collectivités locales et des associations nous ne pouvons accepter que ces pratiques délictuelles se poursuivent en pleine impunité. » En cette époque sanitairement impactée par un virus coriace, la lutte n’est pas oubliée en ce 1er mai; celle contre l’engrillagement qui continue donc et se durcit même. Un combat qui doit devenir viral …