Les filles de George Sand ont du talent


TALENTS Une centaine de nouvelles, venues du monde entier ont concouru pour le Prix de La Nouvelle George Sand de Déols. Un concours exclusivement féminin qu’ont remporté Marie-Hélène Moreau et Fanny Orth.

Pierre Belsoeur

Les lauréates en compagnie des organisateurs et de Jean-François Piaulet (au fond à droite). L’industriel Déolois dote ce concours depuis sa création. Il a reçu en remerciement la médaille de sa ville.

Surgir. Vous avez le temps que vous voulez pour écrire douze pages sur ce verbe. Elles ont été un peu moins nombreuses que les autres années à trouver l’inspiration et une centaine de nouvelles seulement sont arrivées sur le bureau de la présidente Annie Ardelet-Hugon. Ennuyeux puisque les frais d’inscription des candidates participent à l’équilibre financier de ce concours de nouvelles particulièrement renommé. De nombreuses lauréates, depuis la création du prix, en 2004, à l’occasion du deuxième centenaire de la naissance de l’écrivain ont eu l’opportunité d’être éditées.

Bien loin de ces considérations bassement matérielles, Marie-Hélène Moreau et Fanny Orth étaient toutes à leur bonheur de venir recevoir leur prix « De la Nouvelle George Sand 2018 » pour la première. Du prix jeune « ville de Déols en Berry » pour la seconde.

L’intitulé des deux prix induit deux parcours d’écriture différents. La Parisienne, Marie Hélène Moreau a d’abord eu une carrière de responsable des ressources humaines avant de choisir de se consacrer depuis 2015 à l’écriture. « Châteauroux ne m’est pas inconnu. Je suis venue y faire des sessions de formation pour l’UIMM. » Elle n’est pas non plus débutante dans ce concours. Ses nouvelles envoyées en 2016 et 2017 n’étaient pas entrées dans le dernier carré mais lui avaient valu d’être repérée et son premier roman « Téléréalité » a été publié par l’Harmattan en novembre 2017. Tiens l’Harmattan, la maison d’édition qui publie chaque année les nouvelles lauréates du concours. Elle a d’ailleurs fait encore mieux cette année puisque le recueil « Surgir » était à la disposition des invités de la proclamation du palmarès dans la salle du conseil de la municipalité de Déols.

Fanny Orth, à 17 ans, n’a évidemment pas cette expérience. La Toulousaine n’a jamais mis les pieds dans l’Indre. Elle ignore même l’endroit où se trouve la maison de George Sand. « Pour gagner de l’argent de poche on peut faire du babysitting et d’autres petits boulots. Moi j’adore écrire et j’ai décidé de participer à mon premier concours de nouvelles et si possible de le gagner », nous avouait la lauréate.

Bien joué et superbement écrite cette nouvelle inspirée par « Surgir » une œuvre pour orchestre de Hugues Dufourt. Fanny la musicienne y met en scène un musicien autiste, halluciné… par le suspense qu’entretient l’élève de terminale S qui n’a pas l’intention d’entreprendre une carrière scientifique.

« Surgir » Concours de la nouvelle George Sand, 14e édition.

Six nouvelles, 100 pages

13,50 € aux éditions l’Harmattan.