L’Hôte Bureau : un espace de coworking pour les « sans lieu de travail fixe »


C’est nouveau, ça vient de sortir : un deuxième lieu de « coworking » (lieu de travail partagé) ouvre ses portes le 28 septembre à Blois, en centre-ville. Natacha Bazin et Nicolas Orgelet souhaitent redonner un cadre à ceux qui n’ont plus de cadre justement, dans un lieu participatif, convivial, éco-responsable et solidaire. On vous explique le concept. 

Ce n’est pas parce qu’on travaille à domicile qu’on n’a pas d’idées. Natacha Bazin, communicante et responsable de projet, et Nicolas Orgelet, paysagiste indépendant diplômé de l’école des paysages de Blois ont depuis longtemps eu l’idée d’un lieu de travail pour ceux qui n’en n’ont pas, justement. « Je cherchais un lieu dont j’avais besoin », explique Natacha qui a l’expérience des premiers coworking (lieu de travail partagé) à Paris il y a 10 ans. « Je cherchais un endroit calme pour travailler dans le calme, avec une connexion Internet et pas seule ». Car travailler à domicile, c’est bien, mais ça n’a qu’un temps, et il faut en tout cas être bien organisé et très rigoureux pour s’en sortir… L’idée du coworking est née avec Nicolas Orgelet suite à la campagne des régionales fin 2015, où ils ont participé à celle d’Europe Écologie Les Verts (EELV). « On allait au café le Labo, mais ça a fermé et ça ne correspondait pas à ce que nous cherchions. L’idée c’est de trouver un juste équilibre entre le travail et la vie personnelle, et avoir une vision positive du travail. Quand on est travailleur indépendant, la solitude peut être pesante. À plusieurs, même si on ne travaille pas dans le même secteur, les idées fusent en discutant de manière informelle », explique-t-il. Un effet réseau donc. C’est – entre autres – ce qui est recherché par les concepteurs de « L’Hôte Bureau » qui ouvre le 28 septembre à l’angle de la rue Haute et de la rue Pierre-de-Blois, en plein centre-ville, derrière l’ex Eurodif (nouvellement Bouchara).

L’Hôte Bureau a trois objectifs : être un lieu de travail chaleureux, « comme à la maison » ; être collaboratif, avec une co-gouvernance et un système d’entraide ; et être éthique et responsable en s’ouvrant sur le milieu associatif blésois. Les deux fondateurs de cet espaces de coworking – qui souhaitent faire des passerelles avec celui du « Lab » dans la pépinière d’entreprises de Blois, rue Roland Garros – sont allés chercher les associations qui œuvrent déjà dans l’économie sociale et solidaire : la recyclerie de Vendôme (pour le mobilier), l’équipe projet « Les Métairies », l’association Vélo 41 (avec un projet de mise à disposition de vélos pour des courts déplacements en centre-ville), la vitrine a été dessinée avec les futurs usagers, etc.

D’une capacité de douze places dans l’espace principal de travail au rez-de-chaussée, L’Hôte Bureau possède aussi une cave aménagée abritant une salle de réunion en location et pour les coworkers et un petit espace détente. Proposé aux tarifs de 6 € la demi-journée et 12 € la journée, avec possibilité de s’abonner au mois (190 €) ou un forfait 10 jours (110 €), la salle de réunion se loue 40 € la demi-journée et 80 € la journée. Connexion Internet, impressions A3-A4 et café-thé compris.

Natacha et Nicolas ne comptent pas s’arrêter là, et pensent qu’ils vont rapidement atteindre la capacité d’accueil maximale : « on cherche déjà quelque chose de plus grand, aussi en centre-ville. Nous allons également mener une étude dans les communes environnantes, car des travailleurs indépendants il y en a aussi en dehors de Blois », précisent-ils. Ils comptent bien s’appuyer sur les élus locaux, pour identifier ces travailleurs indépendants, et où sont-ils. « Dans le périmètre régional, on a du retard en matière de coworking, quand d’autres régions comme la Normandie par exemple sont en pointe avec 70 espaces pour une vingtaine seulement en Centre-Val de Loire. Nous préparons une cartographie pour les trouver plus facilement, et un argumentaire à destination des DRH pour montrer que le coworking, ça peut marcher ! » conclut Natacha. Ou comment être indépendant sans être tout seul dans son coin, et partager les bonnes idées tout en construisant son réseau…

F.Sabourin.

workinblois@gmail.com – Facebook : @lhotebureau.
Rue Pierre-de-Blois (à l’angle avec la rue Haute).


Phénomène de mode

La Chambre d’agriculture, à Blois, accueille elle aussi les travailleurs dans ses murs, aux portes du centre-ville et de la sortie de l’A10. Un espace de coworking vient en effet d’ouvrir ses portes rue Louis-Joseph-Philippe ; il n’est pas réservé aux seuls exploitants agricoles mais s’adresse bien à tout le monde, que l’on soit créateur d’entreprise, indépendant, télétravailleur. Sur place, salles de réunion, salle informatique, coin détente et restauration (boissons froides et chaudes, etc.). Ce « bureau » est accessible moyennant différents tarifs : 10€ à 15€ HT la journée, 20€ à 30€ le mois, 85€ à 125€ pour un  forfait 10 jours. Très tendance et parfaitement dans l’ère du temps donc. Il faut dire aussi que le régime auto-entrepreneur a connu une hausse de 7% en 2016…

É.R.