Loir-et-Cher : Agglopolys, prétendante au titre BNF !


Le président de la Communauté d’agglomération blaisoise, Christophe Degruelle, avait soufflé mot de la candidature lors d’une récente rencontre avec le MEDEF. Une poignée de jours plus tard, le dossier prend forme et est même en cours de partance pour que la ville de Blois soit terre d’hébergement de deux services de la Bibliothèque nationale de France, trop à l’étroit dans la capitale.

Une fois n’est pas coutume, le conseil communautaire du 12 octobre fut très très calme et rapide (environ 2 heures) au Jeu de Paume à Blois. À tel point que contre toute attente, même le son de la voix de Malik Benakcha (LR) fut en mode « off ». Le conseiller d’opposition, qui est parfois par la majorité jugé longuet dans ses interventions, est pour une fois demeuré silencieux. Détonnante ambiance de facto s’apparentant à un long fleuve tranquille, ponctué néanmoins par quelques prises de paroles dans l’opposition de Gildas Vieira (SE) et Mathilde Paris (RN). Il faut bien en convenir, les sujets à l’ordre du jour ce soir-là (délégation de compétence pour le transport scolaire; soutien à la Maison de l’emploi du Blaisois pour l’expérimentation « Territoires zéro chômeur de longue durée »; aides au développement de 11 commerces, restaurants et artisans, etc.) ne laissaient pas présager de pugilats ni de pop corn dégusté pour profiter du spectacle politisé. Au milieu de cette quiétude olympienne, un dossier se précisant aura en particulier toutefois fort attiré l’attention, celui concernant l’appel à manifestation d’intérêt lancé au début de l’été par la Bibliothèque nationale de France auprès des collectivités locales. “Il semblerait que ce soit un vrai dossier ouvert; même si la BNF dépend du ministère de la culture, elle possède une grande autonomie. Je préfère rester très prudent car parfois des projets mirobolants  se terminent en queue de poisson,” a remarqué le président d’Agglopolys, Christophe Degruelle.

Suspense d’ici 2021

Dans le détail, pour les candidats, il s’agit de se porter volontaires pour accueillir une partie des activités de la Bibliothèque parisienne, en particulier un conservatoire national de la presse et un centre de conservation pour ses collections. Ce projet de la BNF s’intègre dans une nouvelle stratégie immobilière s’expliquant par des magasins de conservation des collections pleins à 85%; il consiste donc à construire un équipement d’une emprise constructible de 15 000 m2 au sol minimum et d’une hauteur de 20 mètres minimum au faîtage. Le coût de l’opération est estimé entre 70 à 90 M€, agrémenté d’une centaine de collaborateurs en équivalent temps plein sur site, sans compter la présence ponctuelle de chercheurs, journalistes et autres intervenants. Le critère retenu par la BNF s’agissant du futur lieu élu ? Une accessibilité en moins de 3 heures par la route et en moins de 2 heures en train de Paris. “Le président de l’Université de Tours nous soutient,” a ajouté Christophe Degruelle. “Et nous avons sollicité la ville de Blois, le Département de Loir-et-Cher et la région Centre-Val de Loire pour déposer un dossier commun. Notre territoire a déjà accueilli de grands éditeurs de presse comme M. Cino Del Duca à Blois, imprimeur des hebdomadaires « Nous deux » et « Télépoche », et M. Ernest Panckouke à Onzain, propriétaire des éditions Dalloz. » Il est encore mis en avant que ce choix du territoire blésois serait d’autant plus en continuité avec son histoire du fait que la Bibliothèque Royale, ancêtre de la BNF, fut créée à Blois par François Ier en 1537. Deux sites d’accueil pourraient ainsi être proposés à Blois, à savoir une parcelle dite Médicis de 30 000 m2 (ex-usine Air équipement), en proximité avec la gare Blois-Chambord, ou alors le terrain Laplace autour du Jeu de Paume (en dépit du fait que pour ce dernier, des lacunes d’image et aussi de transports ont été relevées dans un quartier en reconstruction urbaine). Quel suspense… Si le Loir-et-Cher est retenu au premier semestre 2021, les travaux s’élanceront à Blois entre 2024 et 2026. L’ouverture est quant à elle programmée en 2027. En sachant qu’en région Centre-Val de Loire, les villes de Tours et Saint-Pierre-Des-Corps, notamment, sont en sus sur le coup, alors, vraiment, en suspens …

Émilie Rencien

 

Et sinon, happy end politisé, en sécurité 

Parfois, en conseil communautaire et/ou municipal à Blois, l’opposition horripile, mais parfois, elle parvient à être entendue et écoutée. Résultat, au moment de lire les voeux relatifs à la tranquillité publique et nocturne à Blois, le maire adjoint Yann Bourseguin a proposé fin septembre en session municipale dans les murs de l’espace Jorge-Semprun en bonne intelligence, en fin de conseil municipal “une note positive” après les passes d’armes. Ce dernier a effectivement convié les différents conseillers d’opposition à se joindre à la municipalité lors d’un rendez-vous avec le préfet de Loir-et-Cher, Yves Rousset. Les groupes d’Étienne Panchout, de Gildas Vieira, Mathilde Paris, Malik Benakcha ont ainsi fait partie du comité de pilotage consacré. Tout est bien qui finit bien. Mais le rendez-vous est fixé le 23 novembre pour les prochains rounds de conseil… !

É.R.