Municipales 2020 à Blois : Guerre des “goodies” et surtout, des personnalités


Avant la trêve des confiseurs, la campagne électorale envoyait des marrons. Des listes, des caractères, des styles et même des verres collector.

Dans la famille des postulants politiques, nous demandons le chef d’entreprise Malik Benakcha et du kinésithérapeute Étienne Panchout; les Républicains versus Modem-LRem. Si à Blois, ce n’est quand même pas Dallas ni même le Far West, ça mitraille. Un entretien de Malik Benakcha paru dans les colonnes de nos confrères et consoeurs de la Nouvelle République du Centre-Ouest, avec notamment les mains tendues d’alliances aux candidats Prêtre et Panchout, aura mis le feu aux poudres d’invectives interposées. Si le maire sortant Marc Gricourt (déjà deux mandats) à gauche et l’autre candidat visé, Franck Prêtre donc (peu loquace jusqu’ici), n’auront bronché mots, Étienne Panchout aura dégainé par voie de communiqué, sans tourner autour de la cible. « Afin de mettre un terme aux tentatives maladroites de tractations politiques menées par Malik Benakcha, candidat trop éloigné de nos valeurs humaines et morales, nous souhaitons vous informer que nous refusons de travailler avec ce dernier, et que nous ne cautionnons ni son discours ambivalent, partisan et clivant, ni son positionnement.» Ouch ! Si Étienne Panchout est soutenu par les ministres Jacqueline Gourault et Marc Fesneau, Malik Benakcha a reçu le soutien de Laurence Daviau, candidate aux élections cantonales de 2015 sur Blois 1, ex-UMP … devenue LREM. Un partout, la balle de riposte replacée au milieu des stratégies diverses : “ne jamais parler de soi aux autres et leur parler toujours d’eux-mêmes : c’est tout l’art de plaire” (Edmond et Jules de Goncourt). À méditer, devant un petit verre ? Et pourquoi pas, dans l’un des deux goodies (produits dérivés) collector que nous avons récupérés (Cf. notre photo). Tchin et heureuse année ! Assurément, il conviendra de souhaiter aux postulants au trône d’édile, santé, bonheur … et voix par milliers.

Idées encore “vertes” ?

Le jeu ne saurait s’arrêter là. Dans la famille pour la course au scrutin électoral, le troisième homme, l’ancien adjoint au maire PS sortant, Gildas Vieira (sans étiquette). Pas de verre ici mais un macaron bleuté rappelant, nous l’avons déjà écrit, un certain Barack Obama, rien que ça. L’intéressé a organisé en décembre 2019 un meeting dans le quartier Vienne. Avec moments parlés et chantés, rien que ça. “Du jamais vu à Blois! » martèle ledit candidat qui enchaînera avec une première réunion publique 2020, le 11 janvier, dans le quartier Ouest. Derrière l’opération séduction, l’intéressé “ose” selon ses dires (c’est son slogan de campagne) et c’est dans l’ère du temps, dégaine ses idées écolos, entouré dans sa permanence du Bourg-Neuf à Blois d’une poignée de colistiers, Chrystel Lemieux-Scribe (ministère de la transition écologique et solidaire) et Nicole Combredet (Alliance écologiste indépendante), ainsi que de son directeur de campagne, Antony Vinciguerra. Autour de ce pôle développement durable, Gildas Vieira rappelle sans tacle que “la place de l’humain est prépondérante ici, il ne faut pas oublier l’humain derrière les questions environnementales, et le rôle d’une collectivité locale est d’aider le citoyen sur ce sujet, par exemple en termes de tri sélectif, de circulation à vélo, de consommation, etc. Le maire doit en plus donner l’exemple en premier et Blois doit devenir une ville modèle en la matière. L’écologie est un thème transversal lié à l’économie, le vivre-ensemble, l’éducation, la jeunesse, etc.», explicite-t-il, en annonçant notamment la création “d’une police des nuisances”, en promettant également “hausse du pouvoir d’achat et baisse des impôts fonciers ainsi que les taxes liées aux entreprises, zéro SDF, parkings et navettes gratuites supplémentaires”, “boutiques éphémères pour les producteurs locaux”, etc. “Quant au projet du carré St-Vincent, “nous le stopperons à notre arrivée, harangue l’intéressé, vers une proposition  plus verte. Les gens se désintéressent de la politique; oui, j’étais auparavant dans la majorité Gricourt et j’en suis sorti pour pouvoir oser et exprimer. Je ne suis pas juste dans la stratégie politicienne, je prends des risques.» Autant d’idées “vertes”, proches de la maturité ? “Examine si ce que tu promets est juste et possible, car la promesse est une dette” (Confucius) …

Émilie Rencien

 

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Ville : Marc Gricourt, maire de « responsabilité, volonté et solidarité »

Lundi 16 décembre 2019, la ville de Blois aura causé budget, avant le scrutin des municipales de mars 2020. «À travers ce dernier budget primitif de la mandature, l’équipe municipale peut revendiquer responsabilité, volonté et solidarité, a déclamé le maire sortant Marc Gricourt. Quelque soit l’avenir, nous pouvons par exemple nous féliciter d’avoir diminué l’endettement de la ville, tout en investissant massivement  et ce sans augmenter les taux d’imposition pour la 9e année consécutive. En somme, cette proposition de budget 2020 est l’expression de cette marque politique que je m’efforce à dispenser au quotidien dans ma fonction de maire : être discipliné, rigoureux, innovant dans les dépenses de gestion, pour améliorer les taux d’épargne et porter chaque année dry investissements importants, pour que Blois soit une ville toujours plus attractive et compétitive.» Dans l’opposition, Michel Chassier (Rassemblement National) s’est affiché en mode « oui un cap ambitieux, mais ». Il a notamment pointé du doigt le fait que, selon lui, «les gros projets portés par Agglopolys ne seront définis qu’après le scrutin de 2020», déplorant donc qu’il n’existe «pas une grande lisibilité» et se positionnant en ces termes « nous ne pouvons pas voter le budget ainsi présenté. » Louis Bureau, ex-PS, ex-LREM, a remarqué à son tour : « un budget n’est jamais une fin en soi. Depuis plusieurs années, Blois perd des habitants. Il faut mener une autre politique. » Quant à Jacques Chauvin, à droite, il aura été moins laudatif que d’ordinaire, avec un bémol apposé sur de sempiternelles interrogations sur le projet commercial Saint-Vincent … Mais en votant toutefois le budget. Ainsi va la vie, politique…

É.R.