Non aux pandas, oui aux hippopotames


Le questionnement amène parfois à des réflexions toutes aussi bizarres qu’étranges. Choisir c’est renoncer, la citation est attribuée à une actrice et un écrivain, Lætitia Casta et Dominique Lévy-Chedeville, selon la nouvelle encyclopédie du monde d’aujourd’hui, internet. Comme quoi, y a pas que le physique, y a la tête aussi. L’une et l’un venaient certainement de terminer la lecture du Choix de Sophie (William Styron) avant de dire ça. Donc ne renonçons pas !
Ainsi, pourquoi l’ONG WWF (World Wide Fund for Nature, dont la dénomination précédente était «World Wildlife Fund), Fond Mondial pour la nature en version française, a choisi pour emblème le panda plutôt que l’hippopotame ? Et pourquoi Hyacinthe, l’hippopotame, et pas Taz, le Diable de Tasmanie? La réponse est simple: et pourquoi pas l’hippopotame ! Alors : pourquoi le panda et pas l’hippopotame ? En terme de sens, on peut rester interloqué par ce choix anti-hippopotamesque. La grossophobie n’est pas loin depuis que l’on regarde Fantasia de Walt Disney autrement. En plus c’est mettre au ban de la société toute une population d’animaux sauvages. Les hippopotames ont tout de même le droit de vivre tout autant que les pandas. On est bel et bien dans l’ostracisme, dans le déni des droits de l’hippopotame. Dans le dénigrement même. Non à la mise au ban de notre société des hippopotames. Réclamons, ensemble, le droit à la libération de la parole des hippopotames, des gros comme de petits, des mâles comme des femelles. Lançons les #freehippopotame #myhippopotame ou #sauvonsnoshippo. Que les lanceurs d’alerte patentés, ceux des causes perdues et de celles gagnées, se donnent la main, mon cousin. Que Facebook, bêêe, Instagram pic et pic et colégram, Tiktok et Tac, Snapchatt,miaou, Likedink, ding dong, Twitter à la menthe, et Reddit le moi si tu l’oses, et même le Dark Vador web se mobilisent. La cause est forcément juste, et c’est pas que je préfère les hippopotames, mais … Je serais hippopotame, je sortirais la tête de l‘eau et je gueulerais un bon coup.
Au pire, on pourrait prendre pour emblèmes les deux animaux pour WWF. Comme le panda, et la politique qui va avec, est sacré en Chine, on pourrait faire broder, sur les tee-shirts, le nouveau sigle là-bas. Paraît même que certaines marques internationales font fabriquer leurs vêtements chicos par les déportés Ouïghours, dans des centres de formation professionnelle. Et pourquoi pas en coller sur les sacs à dos des Sherpas tibétains ! Ça rendrait sûrement les charges moins lourdes et aiderait certainement à la reconnaissance d’un pays annexé. On les ferait en coton récolté au Congo, les tee-shirts. L’ONG est bien connu sur le continent africain. En plus, il est peu probable que cela change l’image de marque de WWF sur ces territoires là. Les propos de Fiore Longo, la directrice de Survival France, une autre ONG qui s’intéresse un tantinet plus aux populations humaines autochtones, au sujet d’un documentaire diffusée sur une chaîne publique en hiver dernier, ne sont pas facile à effacer. « Le documentaire de Complément d’enquête montre ce que Survival dénonce depuis des années. D’un côté, le WWF s’allie à de grandes entreprises qui détruisent les forêts du monde. De l’autre, il soutient des expulsions forcées et d’autres violations des droits des peuples autochtones, les meilleurs gardiens de la nature. Ce modèle ne bénéficie ni à la nature ni aux populations locales, mais aux industries, au tourisme et à la chasse aux trophées… » Alors vous pensez bien qu’à WWF ils ont d’autres chats à fouetter que des pandas ou des hippopotames. »
« Tempora mundi, tempora mundi recorda. Ça ne veut rien dire mais j’avais envie de le dire quand même. » Disserter du choix d’un logo, entre panda et hippopotame, pourrait ainsi souligner la qualité de visionnaire de Loth d’Orcanie, dans le Livre III de Kaamelott. Et, finalement, on se rend compte que cela a un sens. Caché certes, mais un sens quand même…

Fabrice Simoes