Renards Chauves à la flamande, recette du sud-Berry


Les Renards Chauves ont encore frappé ! Endives est leur quatrième album. Garanti sans endives évidemment. Les auteurs ne sont toujours pas tonsurés.
Ce sont de drôles de types qui vivent du côté de Cluis. Dix ans qu’ils chantent et les chasseurs n’ont toujours pas réussi à les éliminer. Si on ajoute que les Renards Chauves sont une excroissance de la Compagnie Chez Mémé, de Mouhers, vous ne serez pas beaucoup plus avancés. Le mieux était donc de demander à Yvan Bernaer, renard fondateur (1), de présenter l’objet.
Pourquoi Endives ? « Parce qu’il n’y avait aucune raison valable de l’appeler endive et que c’est peu vendeur. En fait, notre mode de fonctionnement c’est de nous réunir pour une soirée, de faire un bœuf, d’enregistrer nos improvisations de retenir le meilleur et de travailler à partir de là. Là, il me semble qu’il y avait des endives au menu et que c’est un élément de décoration qui nous a bien plu. Un album c’est quinze jours pleins de travail, étalés sur trois ou quatre mois… ».
Le manuel d’endive qui accompagne le disque témoigne de l’imagination de l’illustrateur, Yvan en l’occurrence. Il fait voyager ses camarades, équipés de gilets de sauvetage rouges fort seyants, dans les environnements les plus invraisemblables.
Rien sur l’endive, donc, mais une succession d’interrogations sur la tristesse des taureaux, la disparition des pauvres, sur le vrai visage de l’enfer. Les Renards Chauves sont bien les seuls à avoir entendu les états d’âme du transpalette et fait parler Bernardo, le serviteur muet de Zorro. En voix off évidemment.
Ils sont les seuls également à offrir des secondes de silence aux souscripteurs. Le morceau le plus long de l’album en fait. Un délire sans musique en plus des quatorze autres morceaux.
« On fait tout nous même »
« On fait tout nous même, explique Yvan. D’abord parce que nous disposons en Sylvain Valière d’un vrai musicien et technicien et puis le travail en studio ne nous convient pas. Nous avions gagné trois jours de studio au « Bâteau Ivre » à Tours, mais ça prend trop de temps… et on change d’avis trop souvent. »
Les gaillards n’en sont pourtant pas à leur coup d’essai et ont déjà fait leurs preuves en participant à deux reprises à « L’air du Temps » le festival national de chanson française de Lignières. Ils jouent également au Printemps de Bourges.
« Nous sommes cinq copains qui n’avons jamais franchi le cap du professionnalisme. Trois d’entre nous sont intermittents du spectacle et travaillent sur d’autres projets entre la quinzaine de spectacles que nous donnons chaque année. La musique c’est le support mais il s’agit plus d’un spectacle que d’un simple concert. Un spectacle qui laisse une part à l’improvisation, en fonction de la réaction du public que nous faisons rentrer doucement dans notre univers. »
N’empêche que ce quatrième album est sorti et la soirée de lancement à La Châtre a fait salle comble. On retrouvera les Renards Chauves à l’Asphodèle du Poinçonnet en avril, à Crevant dans le courant de l’été, il serait bien étonnant qu’ils ne soient pas du prochain « Air du Temps » à la Pentecôte, mais si vous cherchez un groupe pour un spectacle festif ou si vous avez envie de vous procurer Endives (15€) rendez-vous sur leur site www.lesrenardschauves.com
P.B.
(1) Les Renards Chauves rassemblent Bertrand Duris, Françis Rivière, Sylvain Gourbault, Severin Valière et Yvan Bernaer.