Robert, prix Nobel de littérature … les temps changent


C’est décidé, je me mets au tabac sans tabac, à l’herbe à cultiver soi-même, au chichon sans chicher, au chapeau de cow-boy sans cow-boy dessous et aux bords façon Quaker, à l’anglois abscons, au message sur fiche carton, à la guitare électrique pour remplacer la vieille en bois. Je fais de l’unplug à l’envers. Complètement à l’inverse des tendances musicales actuelles. C’est bien le minimum si on veut titiller les étoiles et marcher dans les traces de Neruda, Steinbeck, ou Sartre.

Au début, on a cru à une version Gorafi (Figaro à l’envers) tout juste capable de berner les rapides du clavier, les autoproclamés pseudo-journalistes de l’immédiat. Que nenni, c’est bel et bien Robert qui s’est vu attribuer le prix Nobel de littérature. « Il a créé dans le cadre de la grande tradition de la musique américaine de nouveaux modes d’expression poétiques », ont expliqué les doctes membres de l’académie suédoise. Perso, il m’est plus facile de traduire les paroles des chansons de Robert que de la précédente nobelisée, la Biélorusse Svetlana Alexievitch. Les membres de l’éminente société ont décidément des idées bizarres en ce moment. On ne devrait plus s’en étonner depuis les succès des meubles Ikea, non ? Là, chez les Nobel, il paraît qu’il ne reste pas une seule vis, pas une rondelle, pas un écrou, pas une planche qui traîne une fois les meubles montés.

Déjà, les Nobel ont commencé par coller un camouflet à notre Nicolas de Neuilly à nous, celui qui est candidat pour être candidat au printemps prochain. Du haut de ses talonnettes, Nico avait tout bonnement annoncé que nos chercheurs, surtout les chercheurs fonctionnaires, n’avaient pas, ou alors si peu, la pointure de leurs collègues étrangers. Manque de publications disait-il. Et pan, avec la règle en bois sur le bout des doigts ça pique, un trio de chercheurs reçoit le prix Nobel de Chimie 2016. Parmi les trois hommes, un Français, Jean-Pierre Sauvage. En plus, le
Jean-Pierre a fait toute sa carrière à Strasbourg, au CNRS… payé par l’État ! Planqué, bon à rien, gréviste potentiel, et toute ces sortes de choses. Et, depuis le discours de Nicolas, en 2009, on compte quatre autres Nobel sur des sujets très différents comme la physique (2011), la médecine (2012), la littérature et l’économie (2014) … Pas visionnaire pour un sou !

Mais c’est vrai que l’on vous parle de Robert et vous ne connaissez pas Robert… Robert, c’est celui qui a écrit « Les temps changent » dans les années 60. Tu parles d’une idée. Les ordinateurs étaient gros comme des immeubles et les « bonnes », ménagères de moins de 50 ans, faisaient la vaisselle, le ménage, la cuisine et tutti quanti. Depuis, les téléphones sont portables, voire jetables, les ordinateurs sont portables, voire jetables. Les humains étaient déjà auto-portables. Ils sont devenus auto-jetables itou.

Si on vous dit Robert Alleen Zimmerman, vous commencez à voir qui c’est le Robert ? Quoique Zimmerman, c’est pas un nom qui implique vraiment des ancêtres gaulois. On vous aurait dit Gérard, on en avait plein à se mettre sous la plume. Quelques exemples : Gérard Kim Jon-Un, Gérard Depardieu, Gérard Trump,
Gérard Poutine, Gérard Valls, Gérard Le Pen, Gérard Staline, etc. On en connaît d’autres mais vous ne les connaissez pas… N’empêche, il existe une académie des Gérards qui distribue des parpaings, des vrais, fabriqués avec ciment, sable et eau, en guise de récompenses. Revenons à nos moutons. Pardon, à nos Robert. Lui , c’est dans la chanson qu’il excelle. Pas dans la chanson de geste télévisuel de la semaine dernière. Sous les yeux de millions de Français, nous avons eu droit à l’explication entre sept champions. Comme dans Les Sept Mercenaires sauf que, à la fin, il n’en restera qu’un seul … On n’a pas joué du couteau ni du colt à six coups mais certains avaient les yeux façon revolver rechargeable à souhait.

On savait que François IV, malgré ses efforts de conversation avec les journalistes, ne l’aurait pas, ce prix de littérature. Pourtant quelques phrases habilement sorties de leurs contextes pouvaient inciter à une lecture attentive. C’est que notre président de maintenant, pas encore officiellement candidat de bientôt, se lâche en fin de mandat. Il a le verbe facile notre président normal. Comme qui dirait qu’il se fait plaisir avant de passer à autre chose. Les couleuvres et tous les serpents de mer, il ne les pas avalés comme on pourrait le croire. A l’image des bambins qui font « pour semblant », François a bien noté les noms de ceux qui l’on embêté. Il serait rancunier que cela n’aurait rien d’étonnant. A la place de quelques-uns de ses amis-ennemis, je me ferais du souci pour les mois d’après le printemps. Règlement de compte à côté d’Elysée Coral, ça peut le faire pour le prochain festival de Cannes. A défaut du Nobel, peut-être que François va avoir la palme.

Pendant que vous lisiez le paragraphe précédent vous n’avez toujours pas trouvé qui c’est Robert ?

Si on l’appelle Bob, et que l’on fredonne « Combien de routes un homme doit-il parcourir avant que vous ne l’appeliez un homme? Oui, et combien de mers une colombe doit-elle traverser avant de s’endormir sur le sable ? » version Hugues Aufray, ça vous rappelle quelque chose. Ben oui, le prix Nobel a été attribué, pour 2016, à Bob Dylan… C’est Woody Guthrie qui doit se retourner dans sa tombe !

Fabrice Simoes