Siemel Industrie, l’électronique fait main


C’est en 1994 que Bernard Ranty, l’actuel directeur du site de la société SN Siemel Industrie, a pris les commandes de la PME vatanaise. Issu d’une formation en électronique, il revenait à ses premières amours après un passage dans la confection. Une période qu’il ne renie pas quand il assure que, dans son entreprise, « on fait du travail fait main… »
Spécialisée en sous-traitance industrielle dans le domaine des sous ensembles électroniques et automatismes, l’entreprise était alors composée de cinq salariés. Vingt ans plus tard, ils sont une vingtaine sur les deux sites installés à Vatan. Dans le premier, ce sont les « petites mains » qui soudent, posent et installent les composants sur des cartes souvent élaborées par le bureau d’études maison. « Chez nous, le corps de métier est essentiellement celui de monteur-câbleur. On demande du sérieux, de l’application et de l’auto-contrôle » assure le gérant de la société, tandis que les cartes se déclinent sur les racks de finition. Il ajoute que « si l’entreprise va bien c’est que l’orchestre est au point. Sans chef d’orchestre, on ne fait pas de musique cohérente. Sans musicien, on ne fait pas de musique non plus ! »
Positionné sur un créneau de petites et moyennes séries qui nécessite de la réactivité, SN Siemel s’est aussi orienté vers les cartes et produits électroniques sur mesure. « On nous donne un cahier des charges parfois simple, et à nous de développer un produit. Par exemple, on nous a demandé un outil pour éviter la pousse des cornes des bovins ! Nous avons cherché les solutions… trouvé et conçu un produit. » explique Bernard Ranty qui ne manque pas d’ajouter que « nous avons retrouvé le même outil, à l’étranger et fabriqué après le notre, par les Chinois… Sauf que quelques petits détails dans l’électronique ne sont pas au même niveau !» Une preuve de la reconnaissance du savoir-faire berrichon, non ?
Cela dit, outre l’obligatoire main d’œuvre nécessaire, l’implantation d’une 2e ligne de production automatisée pour les composants montés en surface a demandé une extension d’atelier. « Quand on est chef d’entreprise on se dit que 200 m2, c’est bien. On s’aperçoit très vite qu’il fallait voir un peu plus grand … » Deux lignes de machines ont été adjointes aux chaînes de fabrication. Là, c’est un travail de programmation optimisé qui est demandé. A raison d’une obsolescence, à peu près quinquennale, du parc machine la fonction est des plus importante, capitale. D’autant qu’elle nécessite une remise à niveau quasi-continue.
Bernard Ranty est serein. En bon Berrichon qui se respecte, il ne met pas tous les œufs dans le même panier : « notre client principal ne représente que 12% de notre chiffre d’affaire… » Certes, la structure mise en place est dans un secteur fortement concurrencé mais, carnet de commandes à l’appui, il estime pouvoir dire son mot dans son domaine d’activité. D’ailleurs, il l’admet, un projet d’atelier supplémentaire est avancé. Il tempère cependant par un « si les contrats sur lesquels nous nous sommes positionnés sont validés » significatif mais encourageant.
F.S.