Sous le feu de l’actualité, les nouveautés entre relance et ANCT


Le plan de relance est actuellement dans toutes les communications institutionnelles, du député Stéphane Baudu à Cheverny, du préfet Yves Rousset à Blois, en passant par le Medef, la CPME et le président de la CCI Yvan Saumet. Et au milieu du gué, coule désormais une agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT).
« France Relance », c’est le nom du plan B annoncé par le Gouvernement après l’arrivée du coronavirus qui aura fait bugger le programme initial de 2020. Soit une feuille de route « pour la refondation économique, sociale et écologique du pays », assortie d’une enveloppe consacrée pesant 100 milliards d’euros, dont 40 milliards issus de l’Union Européenne. L’ensemble réuni dans un objectif précisément visé, celui de retrouver l’activité d’avant crise d’ici 2022, pour « bâtir la France de 2030. » Autant dire que l’affaire n’est pas mince, d’autant plus que le virus Covid-19 s’avère tenace. Mais en plein marasme et à une époque où souvent la province a la sensation d’être méprisée, à en croire les données sur le papier, les collectivités peuvent compter sur l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT). Yves Le Breton, ancien préfet de Loir-et-Cher, en est le directeur général, suppléé concernant notre département, par un délégué territorial qui n’est autre qu’Yves Rousset, l’actuel préfet de Loir-et-Cher. La boucle est ici bouclée et cette entité est présentée comme un guichet unique avec une seule porte d’entrée, la préfecture, un seul courriel de contact, un seul pilote (sous-préfet) et un référent afin de « faciliter la mise en œuvre des projets de territoire » et-ou « répondre à des besoins plus spécifiques.» Par exemple, dans la liste, revitalisation des centres-villes, redynamisation du tissu industriel, attractivité économique, couverture numérique, offre de santé, modes de transport doux et alternatifs, etc. «Ce n’est pas un machin de plus, a indiqué Yves Le Breton. « L’idée est de trouver comment mieux travailler ensemble et d’identifier les territoires où il existe des manques. La structure est souple et déconcentrée, simple et efficace. Une logique de cousu main.»

Entre les deux, le coeur des entreprises balance
À voir à l’usage pratique, après la théorie, mais sans doute une fenêtre de tir préparant le terrain et ouvrant la voie aux futurs textes législatifs présentés par le député de la première circonscription de Loir-et-Cher, Stéphane Baudu lors d’une réunion à Cheverny en septembre, et sis dans la même veine consistant à repositionner l’église au centre du village (lois « 3D », « expérimentation ». « engagement et proximité », pour décentraliser, déconcentrer, redonner autonomie et confiance aux territoires, replacer la commune au coeur de l’action publique de proximité, etc.). Excepté le discours bien pensé, une « mode » bien accueillie en localité ? Yvan Saumet, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Loir-et-Cher, que nous avons sollicité suite à l’AG de la CCI du 28 septembre, commente de son côté. “Le plan de relance est fort bien doté, est tout à fait considérable en termes de sommes mises sur la table. Mais avoir de l’argent ne suffit pas. Beaucoup d’entreprises possèdent des capacités d’investissement mais ce qui manque, c’est la capacité à se projeter dans l’avenir, même si les indicateurs de consommation et d’investissement ne sont pas mauvais en Loir-et-Cher. En gros, 30% des entrepreneurs sont prêts à y aller, 25% n’y vont pas, et le reste attend un peu. Pour bénéficier du dispositif, il faut de plus que les projets soient prêts car on a bien compris que les premiers seront servis. Enfin, ce plan de relance s’avère très axé sur la transition écologique et numérique. Ce qui n’est pas négatif mais d’autres secteurs sont sinistrés, comme les bars et restaurants, et je ne parle pas aussi évidemment de l’évènementiel et des établissements de nuit. Nous insistons donc pour qu’il existes des mesures spécifiques face à un constat d’injustice. Il y aura forcément des laissés-pour-compte mais ça dépend des consommateurs également. ”
É.R.