Un CFA inauguré en grandes pompes et un vœu pas anodin


Le Premier ministre Bernard Cazeneuve est venu couper le ruban du nouveau centre de formation des apprentis du BTP de Blois. L’occasion de faire subtilement passer un message à quelques mois d’échéances électorales d’importance.

La région Centre-Val de Loire, du fait de sa proximité avec Paris, ne cesse d’assister à un ballet de personnalités politiques. Champion dans sa catégorie, on ne compte plus le nombre de fois où Bernard Cazeneuve s’est déplacé dans le Loiret et dans le Loir-et-Cher. Il y a un an d’ailleurs, le ministre alors de l’Intérieur visitait la maison de l’État de Romorantin et présentait ses vœux aux personnels des préfectures et des sous-préfectures à Blois. Pratiquement jour pour jour, douze mois plus tard, le ministre toujours ministre mais devenu le premier est revenu à Blois pour saluer le nouveau CFA BTP 41 sorti de terre dans la rue Bernard-Darada, coincée entre les avenues de Vendôme et de Chateaudun, et dont la première pierre avait été posée en 2015 par le ministre du travail de l’époque, François Rebsamen. Accompagné jeudi 19 janvier de l’actuelle ministre du travail Myriam El Khomri et de la secrétaire d’État Clotilde Valtier, Bernard Cazeneuve a manié le ciseau, arpenté les couloirs et les ateliers, rencontré de jeunes apprentis. Et il a pris son temps, restant trois heures sur place alors qu’il était attendu ensuite à Orléans pour parler transports et décentralisation de la politique ferroviaire. Le trio gouvernemental, apparu décontracté et tous sourires dehors sous un doux soleil hivernal dont les rayons ont eu du mal à faire oublier les températures glaciales, a rappelé que « l’apprentissage est une manière particulière de s’épanouir et de trouver sa
voie professionnellement. Nous y croyons nous-mêmes car l’État recrute 10.000 apprentis chaque année. Dans cette période qui s’ouvre, une période électorale qui sera nécessairement extrêmement riche de confrontation de points de vue et d’antagonismes, il faut faire ensemble le constat de ce qui marche, comme ces formations enracinées dans les territoires qui permettent avec un lien constamment entretenu entre l’entreprise, les jeunes et les structures de formation de donner une chance à chacun de trouver son chemin. »

Auto-dénigrement versus enthousiasme

En résumé, l‘apprentissage, c’est génial mais après toutes ces constatations positives, en fin de discours à Blois, jeudi 19 janvier, un sujet plus politique n’a pas manqué d’être mis sur la table. C’est encore la période d’émettre des souhaits qui deviendront peut-être des réalités, alors avant de rallier Orléans puis Paris, Bernard Cazeneuve n’aura pas tourné les talons sans émettre un vœu spécial. « L’enthousiasme marche beaucoup mieux que la sinistrose cultivée et cette volonté de dénigrement de notre propre pays. Ça s’appelle l’auto-dénigrement qui finit par désespérer tout le monde et quand on le fait dans des objectifs électoraux, ça donne le résultat de la montée du populisme et la consécration d’une formation politique au détriment des autres. J’invite les acteurs politiques à rester solidaires les uns des autres…» Ça, c’est fait. Finalement, avec tout ce foin médiatique, on en aurait presque oublié  le vrai sujet, à savoir un CFA nouvelle génération à Blois de plus de 8.000 m², doté d’une résidence hôtelière réservée aux apprentis, qui accueille plus de 450 jeunes en formation dans des filières d’excellence (bois, patrimoine historique des bâtiments, etc.) qui s’étalent du CAP au BTS et qui aura coûté la bagatelle de 24,475 M€ assumée grâce à des financements notamment de l’État, de la Région, du Département et d’Agglopolys. En n’omettant pas un chiffre national encourageant à retenir : sept apprentis sur dix décrochent un emploi après leur cursus.

Émilie Rencien


Direction Orléans

Parti ensuite sur Orléans, le Premier ministre a signé le protocole d’accord qui transfère les trains d’équilibre du territoire (TET) de l’Etat vers la région Centre-Val de Loire, c’est-à-dire les lignes Paris-Orléans-Tours, Paris-Bourges-Montluçon et Paris-Montargis-Nevers. L’État s’engage néanmoins à financer le renouvellement des rames à hauteur de 460 millions d’euros.