Un label sécurité, suffisant pour rassurer les touristes ?


Cinq sites touristiques majeurs du département affichent désormais un « sécuri-site ». Comprenez un lieu présentant un dispositif de sécurité poussé au maximum. Sur le papier, c’est certifié en tout cas.

Tout le monde en parle, c’est avéré, les touristes font leur grand retour en France. Et pour redonner confiance à ces derniers, quoi de mieux qu’un beau label officiel sur fond bleu-blanc-rouge. En France, depuis le début de l’année, plusieurs sites affichent le panneau bienveillant ; le Futuroscope, dans la Vienne, a fait partie des premiers sites touristiques à ouvrir le bal. Dans le Loir-et-Cher, les châteaux de Blois, Chambord et de Chaumont-sur-Loire, Center Parcs à Chaumont-sur-Tharonne ainsi que le zoo-parc de Beauval à Saint-Aignan-sur-Cher montrent à leur tour ce printemps-été cette même patte blanche. Le château de Cheverny devrait incessamment sous peu s’ajouter à cette liste sûre. Ceci étant énuméré, il est légitime de se questionner : d’accord, mais Beauval a tout de même subi successivement un vol de singes puis de coffre-fort, alors ? « Nous avons renforcé les contrôles avant la billetterie, nous travaillons de concert avec la préfecture et la gendarmerie, » assurent Rodolphe et Delphine Delord, à la direction.  « Avec 1,5 million visiteurs, la sécurité fait évidemment partie de nos priorités. Nous ne sommes pas à l’abri d’un incident mais nous faisons tout pour l’éviter. »

Peut-être ben que oui, peut-être ben que non

Le risque zéro n’existe néanmoins pas, en effet. Seul le maire de Chaumont-sur-Loire a osé confier quelques inquiétudes selon la configuration de l’endroit. Quitte à paraître rabat-joie, il faut parfois reconnaître qu’il est possible d’entrer dans certains murs comme une lettre à la Poste. Nous en avons fait l’expérience il y a quelques semaines en Sologne, à Center Parcs, où personne n’a posé trop de questions lors de notre arrivée (hormis un éventuel supplément à payer), ni vérifié sur une liste nom et numéro de cottage que nous avons oralement déclamés. Idem à Paris, à l’Accor Hôtel Arena (anciennement Palais omnisports de Bercy), où nous étions présents mardi 29 mai, et où la foule, en nombre, a semblé dépasser certains agents de sécurité qui ont préféré faire accélérer le mouvement, pour être dans les temps du show, sans trop vérifier les sacs. Par conséquent, ces labels « sécurité-site », initiés par Matthias Fekl, jadis ministre de l’intérieur sous le gouvernement Hollande, la panacée ? « On n’est pas à l’abri d’un déséquilibré, » a remarqué la ministre Jacqueline Gourault. « La présence militaire est rassurante et le monde continue de vivre. » Il y a certes des fous partout. Et la peur n’évite de toute façon pas le danger. Parler comme des livres, c’est bien ; agir, c’est mieux, et c’est un premier pas pour débuter sereinement la saison touristique, sous l’ombre vigilante d’un panneau tricolore.

E. Rencien