Une croix processionnelle et une crosse pour Notre-Dame de Paris


Tout le monde a encore, en mémoire, l’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris et l’élan de solidarité qui s’en était suivi en faveur de sa reconstruction, le plus rapidement possible. Le Loir-et-Cher a apporté sa pierre à la renaissance résiliente.
Plutôt que d’effectuer un don sonnant et trébuchant, le Loir-et-Cher avait décidé de procéder à un vente aux enchères, à Chambord, en septembre 2019, d’œuvres offertes par trente-deux artistes locaux ou ayant de fortes relations ou attaches avec notre département. Mes Philippe et Aymeric Rouillac, commissaires-priseurs à Vendôme, Tours et Paris, avaient apporté leur concours bénévole et juridique à cette opération qui avait permis de collecter 21 690 euros. Le Conseil départemental avait doublé la mise et avait chargé le grand sculpteur Goudji, établi dans le Vendômois, de créer deux œuvres uniques, l’une pour Notre-Dame, l’autre pour le diocèse de Blois, en utilisant les matériaux les plus nobles. Goudji qui a, aussi, œuvré, bénévolement, a eu la joie de présenter à la fin du mois de mai 2021, en la cathédrale Saint-Louis de Blois, devant une assistance, certes clairsemée, en raison de la pandémie, mais fort attentionnée et recueillie, ce que son talent inégalable avait harmonieusement concrétisé. D’abord, une croix processionnelle en argent représentant le Christ-Roi, avec une couronne d’épines en or, d’une hauteur de 1,56 m et d’un poids de 5,6 kg, qui a été, solennellement remise à Mgr Patrick Chauvet, recteur-archiprêtre de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Ce dernier a annoncé une probable réouverture de l’édifice pour 2024, avant de remercier tous les généreux donateurs, les artistes ayant offert des œuvres et les acteurs de cette initiative exceptionnelle «d’autant plus forte et symbolique qu’elle est à ce jour la seule concrète envers Notre-Dame», comme il nous l’a confié après la cérémonie. «Cette Croix ouvrira toutes les processions dès le redémarrage des offices et pour les grandes occasions qu’elle ne manquera pas de vivre, à nouveau, quand tout le chantier sera terminé. Ainsi, Blois et le Loir-et-Cher n’en seront, ainsi, plus que présents à Paris».

Argent, or, et pierre de Pontijou
L’autre œuvre, tout aussi unique et magnifique dans sa finesse et son élan, une crosse sertie de diverses pierres, composée d’une fleur de lys, du symbole de La Trinité et d’un serpent (le tentateur de la Genèse), a été remise à Mgr Jean-Pierre Batut, évêque de Blois, pour le diocèse qui a promis, outre les cérémonies, de l’emporter avec lui quand il ira à la rencontre des jeunes évangélisés au fil des églises du département afin de pouvoir établir, de suite, un dialogue avec eux autour de tous ces symboles choisis par le maître
orfèvre Goudji. Ces deux œuvres, reposant sur des réceptacles en pierre de Pontijou, ont été admirées et photographiées tout au long de la cérémonie toute empreinte de sérénité pieuse et de fortes pensées dirigées vers la Seine, via la Loire…, autour du chantier en plein essor encerclant Notre-Dame.
Reste à savoir, si inauguration officielle de la fin des travaux il y a, combien de Loir-et-Chérien(ne)s pourront se rendre à Paris dans trois ans? Mgr Jean-Pierre Batut, né à Paris et ordonné à Notre-Dame, en sera sûrement… N’en doutons pas un instant!
Jules Zérizer