La vallée d’Ebbes nouveau poumon vert de Châteauroux


Le croquis du futur aménagement de la vallée d’Ebbes.

En bordure de Balsanéo et d’un hippodrome rénové, la vallée d’Ebbes offrira un nouvel espace de promenade, au milieu d’une nature qui va retrouver sa biodiversité.

ça bouge au bord de l’Indre. Dans la continuité du parc de Belle-Isle et de la la prairie Saint-Gildas, la vallée d‘Ebbes offrira au printemps prochain un espace de promenade pour les marcheurs et vététistes sur l’emplacement de l’ancienne peupleraie en bordure de l’hippodrome, en direction de Saint-Maur. « Il n’est pas question, insiste Roland Vrillon, maire adjoint au cadre de vie, d’ouvrir un nouveau jardin public. Cette opération de « renaturation » menée par le service espaces verts de l’agglo, en coopération avec Nature 36. Ce réaménagement consiste à tracer, sur un espace débarrassé des souches de peupliers, un cheminement en dur, mais à base de pierre et non de bitume comme dans le parc de Belle-Isle, d’y installer du mobilier urbain (bancs, poubelles, panneaux d’information) d’y effectuer un certain nombre de plantations de petits sujets et d’arbres plus importants… et de laisser la nature reprendre ses droits.»

Clairement il ne s’agit pas d’engazonner cette zone, aucun semi n’y sera effectué, mais l’herbe et sans doute des orties la coloniseront et, après un départ anarchique, une prairie naturelle du même type que Saint-Gildas (qui est également une ancienne peupleraie) reprendra le dessus. Une prairie qui ne sera fauchée qu’une fois l’an, fauche tardive avec constitution de zones refuges, qui permettra à la faune d’y prendre ses habitudes.

Cette zone est longée par l’Indre et renferme un bras mort de la rivière. La création d’une mare et le reprofilage d’un fossé permettront la circulation de l’eau et la constitution de frayères naturelles à brochets.

« Nous avons fait le choix, explique encore Roland Vrillon, de tracer le cheminement en nous éloignant du bord de la rivière. Il s’agit en effet de renforcer les corridors écologiques en bordure de la rivière et du bras mort. »

Pour ce faire, Fabienne Hourgué, technicienne au bureau d’études du service cadre de vie, détaille l’opération de reconstitution de la ripisylve. « La ripisylve est la végétation bordant les milieux aquatiques, elle est indispensable au bon fonctionnement de la rivière. 4 644 jeunes plants de deux ans, différentes variétés de saules et des plantes à petits fruits (aubépine, sureau, épine noire, noisetiers etc…) vont être mis en place et
482 sujets plus importants : saules blancs, érable champêtre, chêne rouvre, tilleuls à grande feuilles seront plantés, le long du chemin et taillés en têtards (ou en têteaux comme on dit en Berry) tous les six à neuf ans. Avec le temps ces têtes se creuseront pour constituer des caches à oiseaux. »

« Soyez patients, recommande Rolland Vrillon, au premier coup d’œil la vallée pourra vous sembler une zone à l’abandon, mais c’est voulu. Le bord des cheminements (un retour du chemin principal, en bordure de l’hippodrome, que les promeneurs découvriront, peut-être à cette occasion) sera régulièrement fauché, de façon à offrir une promenade confortable. Seule cette méthode permettra de rétablir la biodiversité au cœur de la ville. »

Ce futur parking de Balsanéo, qui pourra également servir aux turfistes les jours de réunion hippique (l’entrée principale du champ de course sera installée de ce côté) pourra être le point de départ pour les promeneurs désireux de parcourir cette seule boucle.

Un chantier de 125 000€ 

Après l’arasement du terrain de l’ancienne peupleraie les travaux de terrassement de l’allée piétonne viennent de commencer. Les plantations seront effectuées après la mi novembre puisque « A la Sainte-Catherine tout bois prend racine ». A cette première tranche de travaux de 105 000 euros il faut ajouter la fourniture et la pose du mobilier urbain pour arriver à un total de 125 000€ subventionné par le conseil régional Centre- Val de Loire à hauteur de 30%. Le reste étant à la charge de la Ville.

Pierre Belsoeur


Gros travaux sur l’hippodrome

Fabienne Hourgué n’est pas une turfiste acharnée, mais c’est elle qui supervise également les travaux de réfection de la piste de l’hippodrome. « La piste était devenue dangereuse, en particulier côté peupleraie où les racines des peupliers ressortaient, menaçant de blesser les chevaux. Des conditions qui avaient dissuadué certains propritaires de venir faire courir leurs trotteurs à Châteauroux. La piste va donc être applanie et réensemencée. Les délais sont réduits puisque pour avoir une bonne pousse du gazon il doit être semé au plus tard début novembre pour avoir une bonne accroche avant l’arrivée de l’hiver. Nous allons aussi relever les virages, suivant les préconisations de France Galop, en prélevant de la terre au centre de l’hippodrome, ce qui nous permettra de paysager cette partie centrale avec la création d’un point d’eau. »

Avec la construction du centre aquatique Balsanéo, mais également la création de bassins de lagunage pour purifier les eaux rejetées par le centre de traitement ce secteur de la vallée de l’Indre est véritablement l’objet d’une opération d’ensemble liée en fait à des causes particulières.