2020, la fin, enfin … Noyeux Joël !


“Il était une fois en l’an 2020 dans un pays fort fort proche, une dénommée France, dans l’expectative de sa destinée, scrutant inlassablement comme chaque matin l’horizon en haut de sa tour gelée à la solution hydro-alcoolisée, avec cette sempiternelle interrogation mêlée d’espérance languissante aux effluves d’hydromel et de chrysanthème. Fichtre, mais diable, quel vaccin sur son cheval blanc assez téméraire daignera enfin la délivrer de son balcon masqué ! Lui aurait-on menti sur le Kinder surprise promis, pour mieux la dévorer et la confiner ? … “ Cela aurait pu être un si joli et suave conte de Noël en ce dernier mois de cette satanée année ; seulement voilà, les enfants sont devenus grands, n’attendant plus sagement ni la carotte ni le père Noël pour avancer, préférant garder leurs chaussons pour leurs petons et écrire leur lettre en cliquant puis cueillant eux-mêmes leurs présents au point relais sélectionné dans la vitrine internet d’un clic de clavier, le tout arrosé d’un bon chocolat chaud et de petits sablés, sans folies de carburant rejeté dans l’atmosphère déjà embuée. D’ailleurs, cette info reste entre nous (éloignez les loupiots) mais entre deux films à la guimauve de la TV en mode Nativité nous abrutissant sirupeusement depuis au moins novembre, il se murmure que le vieux bonhomme au manteau rouge a trépassé au pôle Nord, effet domino de températures frisquettes conjuguées à un cas contact trop rapproché pour se réchauffer avec l’un de ses rennes aux atours coronavirusés du fait d’un lutin désinvolte. “Noël au balcon, Pâques au tison,” semble à la fois familier et lointain; il convient de se donner nonobstant des objectifs déconfinés pour que 2021 soit véritablement “de la bombe, bébé” (ça, juste pour la rime). Et ne parlons pas des textos de “bonne année”, de temps en temps hypocritement forcés, assurément à éviter car ils risquent de retomber tel un soufflé et même de devenir sources non pas de baisers mais de pugilats circonstanciés. Pour se rassurer, il est encore possible avant de jeter un dernier coup d’œil dans le rétro ho ho ho (de votre traîneau ou auto, non pas sur l’asphalte mais dans le garage, reconfinement obligeant) sur douze mois plus que bosselés. De prime abord, au niveau national. Dans ce cas présent, inutile de palabrer, vous savez, ce ballet de chiffres morbides et autres joyeusetés damnées qui nous emmurent sous cloche sans fonctionner ni tuer le virus, jamais. Réussissant par contre à bien achever depuis ce printemps les chevaux, de l’économie. En attendant, ça baisse par miracle, ça remonte par malice, ça s’en va, et ça revient mais pas du tout comme une chanson populaire. À défaut d’harmonie et de mélodie, une valse tourmentée donc dans l’Hexagone (et n’évoquons pas les élections municipales chamboulées, l’affaire Daval sous le feu des médias, l’épée de Damoclès prison pour Nicolas Sarkozy, et etc. etc. emplis de gaietés; ça ira mieux le jour d’après escompté ?), aussi bien que mouvementée à l’échelon local. Ainsi, considérant qu’en Loir-et-Cher, les électeurs selon un président de Département, d’un coup d’enregistrement sans filtre planté dans son dos, sont “cons”. Attendu qu’un président d’Agglopolys rechigne toujours à s’exprimer sur le don de 57 897 dollars de la fondation Gratitude America (de feu le délinquant sexuel Jeffrey Epstein) vers l’association de l’ex-maire de Blois, Jack Lang à laquelle il est pourtant lié, possiblement pour réaliser de prime abord un film (pas celui de DSK, enfin qui sait) tout bonnement selon le gouvernant blaisois incriminé “car il n’y a rien à dire”. Ajoutant que VGE s’est envolé à jamais avec pour ultime vol, son fief d’Authon, et qu’une affaire de harcèlement sexuel concernant des femmes, élues départementales (envers un mâle aussi élu du 41) sont passées de mains de vilains feutrées à accusations aux tirs acérés. Quelle belle année de fèces et de mouscaille ! Qui plus est, la facilité aurait fait germer la tentation d’écrire en toutes lettres le nom de quelques-uns précités mais sans lancer l’anathème, nous vous offrons par ce biais un très aisé jeu de société, “qui est-ce?” ! Heureusement, dans ce marasme ambiancé, le Loir-et-Cher déploie une corde positive à son arc et possède désormais des “welcomers”, pardon en français “bienveneurs” (clin d’œil à celui qui me l’aura soufflé au creux d’un “mp”, message privé en english, eh oui encore de l’anglais) grâce à une nouvelle agence d’attractivité afin de faire briller nos terres de ruralité hors des seuls murs de pierres érigés sous François Ier. “La vie c’est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit,” (Louis-Ferdinand Céline). Toutefois, également “Vivre, c’est risquer de mourir. Espérer, c’est risquer le désespoir. Essayer, c’est risquer l’échec. Risquer est une nécessité. Seul celui qui ose risquer est vraiment libre.” (Paulo Coelho). De surcroît, «Écrire est un acte d’amour. S’il ne l’est pas, il n’est qu’écriture» (Jean Cocteau). Par contre, ne vous emballez pas quand le verbe aimer est présentement couché, sur le papier ! Je vous ferai gré de respecter les gestes barrières qui nous distancient, sachant que “c’est une casserole anti-adhésive, donc on ne s’attache pas!” d’autant que le prince charmant n’existe pas et de toute façon, s’agissant de “la belle au bois dormant, le mystère est résolu, elle est en réanimation, intubée, le professeur Raoult essaie toujours de la réveiller.” Nous avons emprunté ce dernier passage épigrammatique à Gérard Jugnot, pioché dans son politiquement incorrect mais succulissime “L’heure des contes” (où les fans de livres et curieux croisent l’homme, loup pour le loup à la sauce vegan; un rat pestiféré en ville en balade dans une campagne pesticidée; des enfants mal-aimés par leurs parents mais sauvés par le bus d’Émile pour une virée réprouvée; ou encore une jeune fille qui à défauts d’étoiles choisit de #Balancersonporc dans un firmament à glacer le sang; chez Flammarion). Allez, offrez-vous une bonne tranche … De bûche de Noël et sinon, pourquoi pas, en sus, de culture, en soutien, tiens. « Le français, une langue animale », alors lisez les billets d’humour de Jean D’Ormesson, ou Victor Hugo puisque “Ce qui fait la nuit en nous peut laisser en nous les étoiles”, ou Stephen King étant donné que “Quand la mère de Bambi explique à son faon le danger qui vient, que les hommes sont entrés dans la forêt, elle résume tout : nous, les hommes, sommes les monstres”, et pléthore d’autres perles littéraires (ou aucunement) à dénicher selon vos aspérités privées. Enfin, même acheter un son de MPokora ou d’Aya Nakamura est accordé, vous serez pardonnés, car aux grands mots / maux… Et j’allais oublier, testez cette recette au coin du (couvre)feu, détournés des jalousies, inepties et autres cruautés du même acabit : une pincée de fantaisie, un zeste de soupçon d’âme, deux cuillères de bonheur, une poignée de vous-même assumée et des dizaines de pépins d’audace libérée. Zappez le moule Absurdie (“Dans un voyage en absurdie que je fais lorsque je m’ennuie…”, peut-être laissez tomber également Michel Sardou), et optez pour le plat Bien-sensé; c’est bon pour la santé (“prenez soin de vous” est devenu trop éculé). Soyez sages (point trop n’en faut). Et surtout, à l’année prochaine au fil de nos colonnes (de retour dès le 13 janvier 2021), chères lectrices et chers lecteurs fidèles à nos papiers d’un ton (n’en déplaise, on ne peut plaire à tout le monde) souvent éloigné de l’inféodalité.

Émilie Rencien