Les jeux de société résistent héroïquement aux jeux vidéo


Les «survivants» ne sont pas tous sur la photo.

La douzième édition des 24H du jeu a attiré plus de huit cents joueurs. De tous les âges, de toutes les conditions. Rester plusieurs heures autour d’une table a donc encore du sens.
Vingt-quatre heures de jeu ! Certains posent une Rtt pour ne pas manquer l’événement, ils ont été près de cinquante à tenir d’un bout à l’autre du marathon. C’est vrai qu’avec trois cent cinquante jeux proposés par l’association «Jouons à Châteauroux» et la possibilité de tester des jeux n’existant encore qu’à l’état de prototypes, vingt-quatre heures c’est très insuffisant pour satisfaire la curiosité des joueurs les plus acharnés. Ici on ne parle pas de belote, bridge ou tarots, tous infiniment respectables, mais de jeux de stratégie. On joue cette fois à Outlive, Merlin, Tikal, Terra Mystico et à des jeux qui vous font découvrir le monde : Les géants de l’île de Pâques, Mexica, Ave Roma, ou King of New-York… Quarante bénévoles de l’association sont ainsi mobilisés, pas seulement pour faire tourner le bar (il permet de financer cette manifestation entièrement gratuite qui fait l’objet d’une année de préparation) mais comme maîtres du jeu capables de décrypter des règles très élaborées.

La deuxième tournée du facteur
Walter est venu de Limoges pour satisfaire sa passion du jeu. «Non seulement j’ai tenu vingt-quatre heures, mais avant la manifestation j’avais fait ma tournée de facteur si bien que je suis debout depuis trente cinq heures ! Je joue depuis un an et demi. Je participe à des jeux de société une fois par semaine, avec des soirées de temps en temps. Je joue aussi à des jeux vidéo. C’est la première fois que je participe aux 24H. C’est l’occasion de rencontrer d’autres joueurs.»
Walter a eu l’occasion de s’exercer à cinquante jeux pendant son week-end et il a reçu le titre de roi des testeurs en étant celui qui a essayé le plus de jeux nouveaux présentés par leurs créateurs.

Tommy et Walter , un peu fatigués par vingt quatre heures de jeu.

Trois ans pour mettre un jeu au point
C’est ainsi qu’il a rencontré Tommy qui présentait Tonton. « Professionnellement je suis télé-conseiller au CNED à Poitiers. Cela fait désormais trois ans que je mets ce jeu au point. Je cherchais un jeu familial, mais je ne trouvais rien qui me satisfasse, alors j’ai créé ce jeu de collection de photos qui fait appel à la mémoire et à la stratégie par rapport aux autres joueurs. J’ai créé un certain nombre de versions et je l’ai fait évoluer en fonction des retours de mes « cobayes ». Pendant les vingt-quatre heures j’ai fait une dizaines de parties avec une cinquantaine de testeurs. La version semble satisfaisante si je me fie aux résultats obtenus aujourd’hui et désormais il me faut trouver un éditeur. »
Ce n’est sans doute pas le plus simple quand on prend conscience du nombre de jeux disponibles sur le marché. Les éditeurs justement ont pris conscience de l’utilité d’un évènement comme les 24H du jeu puisque ce sont eux qui offrent les très nombreuses boîtes qui vont récompenser les joueurs ayant réussi à remplir leur passeport de 24h ou 12h de jeu. Car chaque joueur participant à l’événement dispose d’un passeport. Toutes les heures, la cloche sonne et ceux qui ont bouclé la séquence font valider le passeport.
A 16h le dimanche, les traits étaient tirés, chez les bénévoles au polo orange comme chez les joueurs, mais un large sourire illuminait tous les visages.
Qui sont-ils ces acharnés du jeu auquel il n’y a rien à gagner ? Si l’on excepte les familles venues participer à quelques heures de la manifestation, on les retrouve dans la tranche des 25-40 ans. Les hommes sont nettement majoritaires mais les femmes tombées dans la marmite du jeu ne sont pas les moins impliquées. Elles se costument parfois pour participer à la fête.
Pierre Belsoeur

Pratique : «Jouons à Châteauroux» soirées jeux tous les mercredis et vendredis de 20h à 23h, salle Saint-Christophe à Châteauroux. Contact : Alexandre Hamann 06.88.06.86.94 ou contact@jouonsachateauroux.fr

Pas besoin d’être déguisé pour participer à la tombola. Mais certains jouent le jeu à fond.