Apprentissage des métiers : le CFA nouveau sur les rails


C’EST PARTI ! Depuis le temps que ça se discute, cela donne presque l’impression que le sujet est vieux. Et pourtant, le projet d’un nouveau centre de formation interprofessionnel commence tout juste à s’élancer. Objectif 2023.

Emilie Rencien

Déconstruire ou reconstruire ? Telle fut la question, comme devant un jeu de Lego grandeur nature. La seconde option aura finalement été retenue, in situ. Le bâtiment du CFA actuel de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Loir-et-Cher (CMA 41), sis au 12 rue François Billoux, daté de 1976, obsolète, va par conséquent faire peau neuve. L’occasion ainsi de se mettre au goût du jour pour valoriser de fait les métiers (hôtellerie restauration, professions de bouche, automobile, services à la personne, formation continue, etc.) qui y sont-seront inculqués, et qui ont parfois du mal à séduire. « Certaines personnes ignorent encore qu’il existe un CFA ici, il est trop caché, » aura confié Stéphane Buret, pâtissier chocolatier à Blois et président de la CMA 41. « L’apprentissage est une voie d’excellence; nous devons préparer l’avenir des territoires et leur vitalité économique. C’est le top départ !» C’est en effet parti, d’autant plus que les finances nécessaires ont réussi à être réunies pour faire d’un rêve sur le papier une réalité immobilière. Poids du chantier : plus de 27 M€ dont la majeure partie est pécuniairement assurée par la région Centre-Val de Loire (25 M€). De façon moindre, la ville de Blois et la Communauté d’agglomération Agglopolys participent également à la cagnotte devant être mobilisée, mais accompagnent fortement le mouvement.

Photo CREA’TURE architectes / Orléans.

 

La Sologne, partie prenante de cette nouvelle vitrine

Autre contributeur, la Communauté de communes de la Sologne des Rivières met 56 000 € dans la tirelire affectée. Face à un futur CFA interprofessionnel sortant de terre à Blois, on peut alors se demander pourquoi cette seule collectivité du Sud du département, précisément, s’investit. «Il y a beaucoup à faire en matière de développement économique dans notre secteur en Sologne, surtout pour rattraper le vide laissé par les départs de Giat et Matra , » a justifié Pierre Maurice, conseiller communautaire et maire de Selles St-Denis. « Nous devons augmenter l’attractivité de notre territoire et former les gens, attirer des apprentis.» C’est dans ce sens, empreint de positivisme, qu’est envisagé le futur campus présenté dans l’ère du temps, ouvert sur la ville, étendu sur plus de 11 000 mètres carrés : parvis au plus près de la rue André Boulle et grand patio, murs connectés, amphithéâtre pour les apprenants et les professionnels, restaurant d’application, qualité paysagère au ren dez-vous… En découvrant le visage du lieu d’enseignement à venir, esquissé sur l’écran par l’architecte orléanais Patrice Debaque et le maître d’ouvrage, Romain Savigny (société tourangelle Avensia), Pierre Maino, ancien président de la chambre consulaire précitée, avoue être « un homme heureux » devant un dossier d’envergure qui prend enfin son élan. Pour entrer davantage dans le vif du sujet, côté calendrier, les études et les consultations des entreprises seront lancées en 2019 tandis que les premiers coups de pelle seront donnés en 2020, avec des déménagements au fur et à mesure, permettant au millier d’étudiants concentrer de mener leurs cursus sereinement. La première réception partielle est annoncée pour 2021 sur le pôle mécanique, avant un point final en 2023. D’ici là, les murs auront changé, donc, et peut-être, les élus, ici et ailleurs… Rendez-vous dans cinq ans. Même jour, même heure… Sur les marches du CFA.