Blois : L’ADA n’est pas L’OM …


Les quelque 400 personnes présentes à la Halle aux grains (HAG) de Blois, le 6 septembre, pour la soirée réservée aux sponsors, partenaires, entrepreneurs, joueurs, bénévoles, accompagnateurs, fans, cadres techniques, sportifs, médicaux (etc. ; en un mot, à tous les amis des équipes de basket-ball de l’Abeille des Aydes de Blois), garderont un souvenir de cette manifestation festive qui a vécu un grand moment explosif.
Sous la conduite de Julien Monclar, manager général de l’ADA Blois Basket (BB), le show, qui se termina par la présentation de la majorité des joueurs qui doivent évoluer cette année, au Jeu de Paume à Blois et en déplacement dans le cadre du Betclic Élite de cette saison 2023-2024, a été marqué par la virulence du discours du président de la société anonyme sportive professionnelle (SASP) de l’ADA BB, Paul Seignolle. Après avoir salué ses invités et remercié les chefs d’entreprise de leur fidélité suivie et indéfectible au fil des ans, malgré des échecs, mais aussi des triomphes, M. Seignolle avoua que l’amour qu’il porte au basket sans frontières, avec des sacrifices, en compagnie de son entourage proche de managers, allait permettre, encore, de faire rayonner le nom de Blois bien au-delà des frontières du Loir-et-Cher. Mais pour cela, il convient que chaque partenaire tienne ses engagements, ce qui n’a pas été le cas de la communauté Agglopolys dont le président Christophe Degruelle aurait annoncé, par téléphone, malgré des promesses tenues à Chambord, le 8 juin dernier, la suppression d’une subvention de 200 000 euros, en arguant que, selon les affirmationq du président Seignolle, «l’ADA n’est pas l’OM».

Fusée explosive…
Depuis plus de dix ans que l’ADA évolue au plus haut des championnats nationaux, la remise en cause de cette somme déséquilibrerait le budget, juste à la veille de la nouvelle saison, en minant encadrants et joueurs. «J’ai eu l’impression d’être pris en otage, mais je poursuivrai l’aventure commencée, en m’estimant certes trahi mais confiant en l’avenir. Je mets ma démission sur la table si la situation perdure», a estimé Paul Seignolle le 6 septembre à la HAG. Face à cette prise de position virulente et peu classique dans ce genre de manifestation aussi festive que feutrée, chacun(e) des présent(e)s est resté(e) coi(te), et il semble certain qu’aucun membre de la garde rapprochée du président Seignolle n’avait été mis au courant dans la journée de cette fusée explosive désamorcée en public. Inutile de préciser que les orateurs suivants ont eu bien du mal à parer les éclats de cette sortie à la fois calme et intempestive. Marc Gricourt, maire de Blois et premier vice-président de la région Centre-Val de Loire, souligna l’émotion du président, mais aussi celle des chefs d’entreprises face aux crises successives, tout comme les élus des collectivités qui doivent jongler avec des budgets en baisse, l’État lui-même ne tenant pas ses engagements. Philippe Masson, maire de Villebarou, et vice-président chargé des sports au sein d’Agglopolys, fit comprendre que la porte du dialogue n’était pas complètement fermée et que de gros efforts avaient déjà été accomplis. «Tu es un excellent président. Le Département comme la ville de Blois et tes équipes ont besoin de toi» souligna d’entrée Philippe Gouet, président du Conseil départemental, en précisant que d’autres départements ou villes avaient cessé d’aider les clubs de leurs territoires, ce que ne fera pas le Département (410 000 euros), avant de souhaiter une réflexion du président sur son annonce.

… désamorcée
Pour Mohamed Moulay, vice-président régional délégué aux sports, il faut poursuivre le chemin emprunté, avec succès, depuis plus de dix ans et prouver que le sport est un vecteur d’attractivité certes sportif, mais aussi économique et social, auprès de toutes les générations d’un territoire. Blois, comme d’autres villes et clubs, reste un excellent vecteur de dynamisme en France et ailleurs. La région Centre-Val de Loire soutient plus de dix clubs importants sur son bassin de vie, ce qui est presque unique en France ! Le sourire des jeunes basketteurs, leur plaisir de se retrouver là pour cette fête de famille, la majorité des 240 partenaires du Basket Club Entreprises, la foi du staff, dont Mickaël Hay, l’entraîneur, ont quelque peu atténué l’explosion de cette soirée. Le 13 septembre, lors d’une visite de chantier du prochain centre d’entraînement, de formation et de perfectionnement de l’ADA Blois Basket au 96-1000 avenue de Châteaudun à Blois, pour la fin de la troisième phase des travaux, Paul Seignolle a annoncé que, en accord avec ses proches et ses amis, il ne mettait pas exécution à sa démission. «Et qu’on ne me dise pas que je profite de l’Abeille des Aydes, car Mme et M.Paul Seignolle ont toujours payé leurs places, au Palais de Sports comme au Jeu de Paume». Concluons donc que si l’ADA n’est pas l’OM, Paul Seignolle ne serait pas Bernard Tapie !
Jules Zérizer