Brest, sa base navale, son Île Longue et… un sous-marin


En janvier, une délégation du Loir-et-Cher était en visite pédagogique autour du Terrible… Immersion.
Si plusieurs villes du département sont jumelées avec d’autres cités, par ailleurs, dans le monde, le Département lui-même n’a aucun lien avec d’autres collectivités, mais il est l’un des seuls à avoir parrainé un bâtiment de la Marine nationale, à savoir «Le Terrible», sous-marin nucléaire lanceur d’engins. Et depuis ces liens, les voyages entre le Loir-et-Cher et Brest, pour les scolaires, comme pour des adultes, s’intensifient, créant, ainsi, des chaînes d’amitiés et de relations de plus en plus confirmées. Le dernier périple vers l’Ouest consistait à ce qu’une délégation de Loir-et-Chériens assiste à la passation de commandement de l’équipage bleu du Terrible, entre le capitaine de frégate Benoît Frankowski, nouveau commandant, et son prédécesseur, capitaine de vaisseau Pierre Rialland, parti commander l’escadrille des SNA à Toulon. Conduite par Marie-Hélène Millet, conseillère départementale, chargée du parrainage, et Geneviève Repinçay, conseillère départementale ; le président du tribunal judiciaire Denys Baillard ; le procureur de la République, Frédéric Chevallier ; le lieutenant-colonel Gabriel Bouchacourt, délégué militaire départemental adjoint ; d’un chef d’entreprise mérois ; d’un directeur d’établissement scolaire de Vineuil ; un président de l’association des anciens marins de Loir-et-Cher, Michel Lomba, et une bonne quinzaine d’invités…, la délégation a pu assister à la passation de commandement, avec temps breton typique en accompagnement, avant une visite d’une partie de la base navale de Brest et un échange avec l’équipage du Terrible au cours d’un cocktail déjeunatoire préparé par l’équipe de cuisine du sous-marin…

Plongée dans l’inconnu et la discrétion
La visite de la frégate multi missions «Bretagne» a remplacé, avantageusement, la visite du musée de la marine initialement prévue au programme, parfaitement concoctée par Cyrille Bonvillain, directeur général adjoint des services du Département et le cabinet du président Perruchot, avant embarquement pour l’Île Longue, base opérationnelle française des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, véritable centre névralgique de stationnement, chargement des missiles, maintenance et réparations de notre force de frappe maritime, plus gardée que des centrales nucléaires ou que les prisons de haute sécurité. Portables, appareils photos et autres moyens de capture des images sont prohibés et leur usage peut entraîner de graves sanctions pénales, assimilées à de l’espionnage militaire, car le lieu est hautement secret et stratégiquement protégé, jour et nuit, avec uniquement deux accès : un, par voie terrestre, et l’autre, par navette maritime, pour déboucher sur une seule entrée, par laquelle transitent, jour et nuit, plus de 2 500 personnes, civiles et/ou militaires. Point d’orgue de ce séjour, la visite du SNLE, qui restera le plus impressionnant de la journée pour tous. Surtout, quand on sait que plus de 110 personnes peuvent y vivre pendant des opérations secrètes de plus de 70 jours et qu’il faut avoir les nerfs et le cerveau, bien en place pour plonger ainsi dans…l’inconnu, avec, parfois, l’ordre d’être le plus discret possible à bord, pour ne pas faire repérer le bâtiment en mission secrète, comme d’autres, sous pavillons étrangers, tout proches, dans l’immensité du sous-sol marin. Seul, le Président de la République, chef des armées, en accord avec le président du Conseil de défense et de sécurité nationale, sous le contrôle du chef d’état-major des armées, est habilité à lancer un ordre d’engagement du tir, qui sera, alors, irréversible! Après les classes de 4e des collèges Marie-Curie de Saint-Laurent-Nouan et Saint-Julien de Montoire, les élèves d’une classe de 4ème du collège Léonard-de-Vinci de Romorantin-Lanthenay et deux de Notre-Dame des Anges de Vineuil seront du voyage prévu en mai avec participation au concours national des villes et départements parrains et/ou marraines. Et si des vocations naissent, vers des métiers liés à la mer et aux grands espaces, cette opération n’en aura été que bénéfique et porteuse…
Jules Zérizer