Chaumont se met à l’heure de la photo



Jusqu’au 20 février 2018, le Domaine de Chaumont est investi par le festival photographique

« Chaumont-Photo-sur-Loire », avec des travaux ayant toujours un lien avec le paysage et la nature.
« Une nouvelle étape dans le parcours de Chaumont. Nous voulons aller plus loin pour dire combien la nature et la création ont une place particulière dans cette région ». C’est avec ces mots que Chantal Colleu-Dumond, la directrice du Domaine régional; a présenté la nouvelle saison hivernale de Chaumont. Pour la première fois, sous le titre « Chaumont-photo-sur-Loire », sept expositions dans le château et les galeries et dans la Cour de la ferme, sont consacrées à la photographie. Sur plus de 2 000 mètres carrés seront présentées jusqu’au 28 février 2018, les œuvres de sept grands photographes posant leur regard particulier sur le paysage et la nature. Au programme, un hommage spécial à deux grandes personnalités du monde de l’image récemment disparues, Thibaut Cuisset et Gérard Rondau. Douceur, clarté, précision, invitation à la contemplation, ce sont les armes de Thibaut Cuisset disparu 19 janvier 2017 à 58 ans. Recherchant la lumière zénithale, il capture des scènes sans ombres, profondément épurées, incitant à la contemplation et inspirant une paix singulière, comme les images de Loire et d’Islande présentées cet hiver à Chaumont. « Grand amateur de voyages lointains, Gérard Rondeau, plus proche des ombres en suspens, savait, dans ses images intemporelles, en noir et blanc, capter l’essence d’un moment », explique Mme Colleu-Dumond. « Il aimait jouer avec le silence, autant qu’avec les mots. De la même manière qu’il saisissait aussitôt la profondeur d’un être dans ses portraits d’artistes et d’écrivains et ses reportages du Mali à Sarajevo, il comprenait instantanément la réalité profonde d’un paysage. » Ce sont ses paysages qui sont ici montrés, reflets en noir et blanc et souvent oniriques d’une passion de l’artiste pour les mystères et les vibrations de la nature, qu’il a célébrée sur tous les continents.


« Paysages de l’âme » en bord de Loire
Chaumont accueille également la première grande exposition en France de Elger Esser, photographe franco-allemand, présent dans les plus grandes collections, du Guggenheim à New York au Rijksmuseum à Amsterdam. « Si Thibaut Cuisset était inspiré par Corot, Cézanne ou Richter, Elger Esser se dit proche, quant à lui, de la peinture romantique et revendique des affinités littéraires avec Proust, Flaubert et Maupassant », nuance Chantal Colleu-Dumond. « Ses images très picturales, entre histoire et mémoire, sont, en outre, des paysages de l’âme, chers aux écrivains dont il se sent proche. » Techniquement, les temps d’exposition d’Elger Esser sont très longs. Les sténopés, technique ancienne utilisée par Robert Charles Mann et Hanns Zischler, à retrouver dans les galeries hautes du château, nécessitent également un temps long de pose afin de capter toutes les vibrations d’une scène ou d’un paysage. Quoique venus d’ailleurs, ils sont l’un et l’autre fascinés par la puissance poétique de la Loire que Robert Charles Mann découvre et exalte, au hasard de ses promenades, tandis qu’Hanns Zischler a contemplé le fleuve du haut de montgolfières. L’exposition « Chaumont-photo-sur-Loire » permettra enfin de découvrir les fascinants ciels humides d’Éric Sander et les sortilèges d’une nature transformée par l’art, sous l’égide du photographe et sculpteur nomade François Méchain.

ARP
Chaumont-Photo-sur-Loire
Paysages intérieurs – 7 expositions jusqu’au 28 février 2018