Cheverny : Le golf voit la vie en vert !


 

Un inventaire et un label. Derrière le glamour et les green, une faune et une flore s’épanouissent. Une première distinction teintée de bronze vient récompenser ce travail de préservation.

Les idées préconçues peuvent parfois avoir la peau dure. Golf peut vulgairement être associé à sport de riches. Ce serait réducteur car le loisir peut aussi rimer avec nature et bon sens. Le golf de Cheverny et son directeur Aurélien Depont le prouvent en cassant les codes préétablis et surtout en mettant en perspective les enjeux de la biodiversité, pour éveiller les consciences. Un inventaire, diurne et nocturne, a ainsi été réalisé par Maurice Sempé (Athéna Nature) et Angélique Villeger (Sologne Nature Environnement (SNE)) in situ entre avril et septembre 2018. Pourquoi ? La raison est simple : la Fédération française de golf (ffgolf) est engagée, depuis 2006, dans des actions de sensibilisation et de préservation de l’environnement des espaces golfiques, notamment avec la signature de la charte « golf et environnement ». En parallèle, l’implication du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), dans des actions d’amélioration des connaissances de la conservation de la nature, résulte d’un engagement de longue date. Ces deux structures, soucieuses de l’environnement, lancent un programme national d’étude de la biodiversité ayant pour objectif d’évaluer à l’échelle nationale les enjeux de biodiversité des golfs, d’améliorer la connaissance, la gestion et la conservation de cette dernière au sein des espaces golfiques. Il comprend un plan d’actions à destination des clubs pour les aider à connaître, protéger et valoriser leur patrimoine naturel. La ffgolf et le MNHN ont notamment développé une démarche d’engagement des clubs intitulé « Programme golf pour la biodiversité ». Le golf du Château de Cheverny, sis à  proximité de deux sites estampillés « Natura 2000 », a d’emblée souhaité adhérer  audit  programme. Dans ce cadre, quinze habitats naturels ont par conséquent été recensés ; le constat plus précisément fait état de zones humides en bon état de conservation, de boisements diversifiés, de prairies mésiques et naturelles, quelques fourrés, sans oublier une pelouse tourbeuse. Côté petites et grosses bêtes, ont été comptabilisées 274 espèces (dont notamment 52 espèces protégées en France, 14 menacées en région) et 6 espèces d’amphibiens ; quant à la flore, sont dénombrées 188 espèces et 19 espèces patrimoniales. Ont également été notés un maintien des vieux arbres, une fauche tardive, des haies champêtres, un réseau de mares, peu d’artificialisation, aucune espèce exotique envahissante, entre autres caractéristiques relevées. En résumé, autant de bons points récompensés par un label bronze décroché. À terme, l’or visé ? « Nous y travaillons, ce n’est qu’une première étape, » commente Aurélien Depont. « Contrairement à ce que l’on peut peut-être parfois penser, les golfeurs sont des gens impliqués depuis longtemps dans la biodiversité et qui traitent bien la nature. » Des outils de communication sont d’ailleurs prévus avec l’association romorantinaise SNE, des visites organisées à destination des écoles sont dans les green, tandis que l’utilisation de produits bio-contrôles figure parmi les pistes prochainement évoquées. Dans l’Hexagone, en 2018, 28 clubs étaient engagés dans cette démarche bienveillante, 18 étaient labellisés bronze et 10 en label argent. Des pas qui en appellent d’autres.

http://www.golf-cheverny.com

 

Émilie Rencien