Des tournages en veux-tu, en voilà, en Centre-Val de Loire


Notre territoire fait décidément son cinéma en ce début d’année ! Alors que Jérémy Bellet s’apprête à dévoiler son premier court-métrage et que Mathieu Grillon termine la captation de son deuxième long-métrage à Blois, dans le Loir-et-Cher, et même au-delà, une cathédrale signée Jean-Jacques Annaud est en construction filmée à Bourges, dans le Cher. Et aussi, pour voir toutes ces pépites, un nouveau cinéma signé Francis Fourneau sort de terre à Romorantin. Silence sur les plateaux, et action en région…

 

Loir-et-Cher : L’étendard de Jérémy Bellet sur grand écran, début avril
Le jeune homme de 22 ans, artiste audacieux et touche-à-tout, originaire du Loir-et-Cher, n’a pas dit son dernier mot mais va présenter son “dernier souffle” ! Soit le titre de son premier court-métrage fin prêt à être dévoilé. À un moment où le harcèlement, notamment scolaire, est malheureusement plus que jamais d’actualité.
La naissance escomptée au mois de février 2020 avait été retardée à cause du maudit coronavirus. Mais tout vient à point… Ca y est ! Avant le retour des vrais grands soirs libérés, la sortie du film « Un dernier souffle », réalisé par le blésois Jérémy Bellet, avec la comédienne Fiona Gélin et Pascal Soetens (le Grand frère de TF1), est programmée le mois prochain, exactement le samedi 3 avril 2021. Mais en version digitale, en raison de la crise sanitaire mondiale. À travers une vidéo postée sur ses réseaux sociaux (Instagram, Facebook, etc.), le réalisateur du court métrage, le jeune Bellet (mannequin, chanteur, artiste… ) a souhaité délivrer, aux côtés des acteurs principaux du film, un message positif malgré un sujet difficile aux vécus personnels. À l’heure où dans le Val d’Oise, une collégienne de 14 ans a été assassinée par des camarades pour une rivalité amoureuse, depuis le Loir-et-Cher, Jérémy Bellet crève l’abcès à l’écran en donnant la parole à celles et ceux qui ont connu des discriminations de tous ordres, de la grossophobie au racisme, et autres joyeusetés de ce sinistre acabit. Le ton du court métrage en douceur n’est ni larmoyant ni culpabilisant; il permet plutôt d’oser mettre des mots sur des maux et de donner de l’espoir aux personnes dans la même situation qui ne voient que du noir à travers de lourdes peines parfois passées sous silence. Et Jérémy Bellet sait de quoi il parle puisqu’il a été lui-même victime de harcèlement scolaire à Blois au lycée Dessaignes il y a quelques années, du fait de sa différence d’apparence et homosexualité assumées. Les critiques pleuvent encore parfois, via des tweets désormais, mais c’est le revers de la médaille de tout personnage public qu’est devenu le jeune homme qui a su faire des railleries de gamins une force adulte.

Un film, une médaille
À l’écran également, Fiona Gélin a pour sa part accusé la violence conjugale de son dernier conjoint qu’elle aimait pourtant follement. Et autant de portraits qui libèrent la parole et mettent en exergue une gravité devenue combativité, comme un salvateur pied de nez à l’adversité. Et surtout, un “dernier souffle” qui finalement ne signifie pas du tout une fin funeste, mais au contraire le commencement d’un chemin vivifiant ! La première diffusion officielle du film sera célébrée par une avant-première parisienne, en comité restreint, en présence de la presse, pour respecter les gestes barrières et assurer la sécurité des personnes conviées. Une présentation en région Centre-Val de Loire sera organisée par la suite. À suivre le 3 avril en digital donc. Et cerise sur le film, Jérémy Bellet recevra ce jour précité un autre cadeau, à savoir la médaille d’argent des Arts et de la Culture internationale pour son engagement.

É. Rencien

Teasing sur Instagram : jeremybelletoff

 

Loir-et-Cher : Mathieu Grillon à nouveau derrière la caméra
En vérité, à la fois derrière et devant l’objectif vidéo, puisque le comédien, natif de Blois, possède bien des talents. Connu pour les facéties de son “ange gardien” Pascal, ce petit personnage imaginaire qui l’accompagne sur scène depuis 2018, l’artiste ne peut pas monter sur les planches en cette époque sanitairement compliquée. Il ne manque pas pour autant de ressources créatives ; pour preuve, le tournage de son deuxième long-métrage vient de s’achever.
Pour rappel et / ou information, Mathieu Grillon n’en est pas à son coup d’essai. En 2016, il a réalisé un premier long métrage, baptisé “Baisse pas les bras”. Une comédie dramatique sur l’histoire d’amour entre un jeune homme et une jeune femme atteinte de la mucoviscidose, inspirée de la vie de Grégory Lemarchal, dans laquelle apparaissent à l’écran notamment le chanteur Mathieu Johann (Star Academy) ou encore Jean Michel Maire, chroniqueur TV. À l’époque, le film avait été présenté à Cap’Ciné à Blois. Mathieu Grillon rempile cette année 2021 avec cette fois, au casting, la chanteuse Magalie Vaé et l’acteur Alex Guéry. Le titre de ce nouvel opus cinématographique s’intitule “Ne m’oublie pas” et aborde un thème sérieux, la maladie d’Alzheimer. Cette fiction n’a pas vocation à “plomber” le moral du public, mais plutôt à faire passer des messages, positivement, comme nous l’expliquait Mathieu Grillon en décembre 2020, après des recherches documentées sur le sujet et avant le début de la réalisation. “Ce film de 90 minutes, que j’espère sortir en fin d’année 2021 dans les salles obscures, narre l’histoire d’un père qui vit seul avec son enfant et découvre qu’il est atteint par cette maladie. Mon souhait est de donner de l’espoir aux familles et à leurs proches concernant cette pathologie jugée irréversible. Nous allons tourner pendant deux bons mois puis le travail de montage et post-production s’étirera jusqu’en septembre.” Promesse tenue : le tournage s’est élancé le 20 janvier 2021 pour s’achever le weekend des 20 et 21 mars. Des semaines intenses où la caméra du chef opérateur blésois, Nicolas Hutteau (NCH Production), s’est posée, parfois pour des journées s’étalant de 8h à 22h, dans le Loir-et-Cher, l’Indre-et-Loire, le Loiret, à Blois, Mer, Muides-sur-Loire, Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, Autrèche, et même au-delà de la seule région Centre-Val de Loire, en terminant à Royan, en Charente-Maritime ! Au regard du casting, les médias autant locaux que nationaux se sont intéressés à cette aventure filmée, y compris l’émission “50 minutes inside” de TF1 qui y aura consacré un reportage le 20 mars.

Une scène chez Stéphane Plaza
Dans le respect des règles sanitaires en vigueur, nous avons eu l’opportunité chanceuse grâce à la générosité de Mathieu Grillon de pouvoir nous glisser, à Blois le 17 mars de bon matin, dans la peau d’une figurante, une certaine Madame Triade, l’espace d’une petite scène en tête-à-tête (sans masque, évidemment pour l’image, mais avec précautions d’usage) avec le charmant Alex Guéry pour une affaire de mauvais chiffres mettant dans la panade, dans le bureau de Stéphane Plaza (enfin, de l’agence estampillée!), mais chut, nous n’en dévoilerons pas davantage. Il faudra attendre le mois de novembre, si le coronavirus le veut bien, pour voir le résultat au cinéma et assister à l’avant-première dudit film. La souriante et sympathique Magalie Vaé, également sur place le 17 mars avec sa fille, joue le rôle principal de Laura, à l’écran. Elle aura confié son enthousiasme. “C’est un exercice différent, en effet. J’avais déjà testé en jouant dans la série Dreams (NRJ 12) mais ici, le personnage que j’interprète, Laura, est éloigné de ma personnalité dans la vie. Ce qui est donc intéressant car je dois aller chercher l’émotion, notamment faire ressortir un côté que je n’ai pas, un caractère désagréable (rires) !” Le comédien Alexandre Pesle (Caméra Café), l’humoriste Paulo et le footballeur Aly Cissokho figurent en sus dans ce navire, dans des seconds rôles. Même joie chez Fazli Curlu, directeur de l’agence Stéphane Plaza Immobilier, sise rue des Orfèvres à Blois, aura servi de plateau et décor pendant une heure. Il n’aura pu résister à réaliser une photo souvenir avec Magalie Vaé. “Nous sommes très contents d’avoir été retenus pour notre enseigne ! Une belle publicité et expérience. Un bel échange de procédés.” Entre deux prises, au pas de course, le passionné Mathieu Grillon, qui réalise « Ne m’oublie pas » et joue également dedans, aura fini par révéler un scoop. “J’ai fait appel à de nombreux talents locaux. C’est ainsi Clarisse Millet (pour celles et ceux qui savent, chanteuse lead du groupe blésois « Drôles de Dames”, entre autres casquettes musicales et artististiques) qui composera la musique de mon film.” Une raison de plus de ne pas manquer ce long-métrage au moment de sa sortie, escomptée fin 2021 donc dans les salles obscures.

Émilie Rencien

Sur Facebook : Mathieu Grillon.

 

Bourges : « Notre-Dame brûle », 1, 2, 3 … on tourne
Les films de Jean-Jacques Annaud (Stalingrad, Le Nom de la Rose, L’Ours, Les Deux Frêres, l’Amant, Le Dernier Loup, Sept ans au Tibet …) ont le don de faire rêver et s’émouvoir. Le dernier long-métrage du cinéaste baptisé « Notre-Dame brûle », a été réalisé, en partie, à Bourges. Retour sur le tournage.
La cathédrale Saint-Etienne a conquis toute l’équipe du film, en particulier Jean-Jacques Annaud qui confie: « voir la joie de toute l’équipe et cette fierté de pouvoir tourner dans ce monument ça me rend heureux. Je suis porté par ce magnétisme qui se dégage lorsqu’on entre dans cet endroit fascinant. Le cinéma fait rêver et c’est très excitant de faire ce cinéma, du vrai, avec de l’émotion ; c’est cela la magie du cinéma et je n’ai jamais écrit un scénario avec un tel bonheur. Aujourd’hui, la pandémie sape cette magie avec la fermeture des salles de cinéma et nous devons tourner ; sans quoi, ces salles resteront fermées. C’est notre devoir de tout faire pour que les gens aient envie de sortir et je pense qu’ils seront nombreux à venir à Bourges voir ce lieu magique du tournage ». Au départ, cela devait être un documentaire proposé par Jérôme Seydoux le patron de Pathé et finalement, après que Jean-Jacques Annaud se soit hyper documenté sur ce drame de portée mondiale, c’est le format du long métrage qui a été retenu, avec pour ambition d’être proche de la réalité : « je suis reconnaissant à la société Pathé de m’offrir cet honneur de faire un film luxueux avec des moyens considérables dans une situation extrêmement alarmante ». Jean-Jacques Annaud précisait que les images d’archives représenteront environ 5% du film. C’est douze minutes sur les quatre-vingt que dure le film qui seront tournées à Bourges et notamment la scène du sauvetage de la Sainte Couronne d’épines, fleuron du trésor de Notre Dame par le prêtre Jean-Marc Fournier, aumônier des pompiers. Ce épisode du drame s’est déroulé de façon rocambolesque ; pour sauver la Sainte Couronne, il fallait en effet trouver les clés du coffre qui la renfermait et surtout le code, que personne sur le moment n’était en mesure de communiquer. Ce qui faisait dire à Jean-Jacques Annaud que « ces choses qui se sont produites ont quelque chose de burlesque et baroque dans leur réalisation ; c’est même plus que l’on pourrait imaginer… ». Le réalisateur rendra également hommage au courage de tous les pompiers qui ont risqué leur vie pour sauver ce lieu sacré : « C’est autour d’aventures extraordinaires comme celles-ci que l’on fait des films… Que la cathédrale soit debout, c’est un miracle et on le doit à l’héroïsme de ces hommes et femmes ». Plusieurs pompiers du Cher participaient comme figurants au tournage tout comme une centaine d’autres jeunes et moins jeunes venus de tout le territoire jouer des touristes et autres personnages. La sortie du film, prévue en avril 2022, contribuera sans aucun doute à la renommée de la cathédrale de Bourges. Le curé de l’édifice, Stéphane Quessard témoignait avoir vécu ce tournage comme un enchantement et un symbole fort :
« Être les témoins d’un film de cette ampleur, retraçant cette sombre journée d’avril 2019 que nous avons vécue avec une forte émotion, est une fierté. D’autant plus que ce partage avec toute l’équipe au cours de ces cinq semaines fut un moment d’émotion et de grand respect de la part de tous ; professionnels ou non. Pas de culte le temps du tournage mais tous les paroissiens ont compris et accepté cet effort pour la bonne cause. »
Jacques Feuillet