Lassay-sur-Croisne : Quand la suspicion s’invite dans la vie d’un bourg tranquille


L’histoire d’un projet privé sur ladite commune, un complexe sportif, a projeté le feu aux poudres d’interrogations, et pire, continue d’alimenter l’incendie. Plus quelques brouettes de bricoles fumantes qui semblent de plus en plus irriter une poignée d’habitants.
Les maires n’ont guère la vie facile, désormais, et sont de suite épinglés depuis que le citoyen exige que les élus soient exemplaires et passent moins à travers les mailles du filet. Et la ruralité n’est pas épargnée par ce vent avisé d’inquisiteurs. Ainsi à Lassay-sur-Croisne, un collectif, qui refuse de s’afficher, se présentant seulement sous la dénomination d’“un groupe de citoyens inquiets qui ne veulent plus se laisser faire”, interpelle, non pas pour agresser, mais dans l’espoir d’obtenir des explications et un dialogue avec le maire François Gautry, lequel est jusqu’ici demeuré muet, en dépit de quelques articles de presse. Depuis quarante ans de mandat, l’édile en aura sans doute vu d’autres. Ce qui ne décourage aucunement ces Lasséens qui exigent des réponses face à certaines pratiques qu’ils jugent “illégales” ou encore “contraires à la démocratie”. Auprès de la presse qui ne fait que relater, ils et elles pointent de prime abord la soudaine disparition d’un compte-rendu épuré du site web de la commune, après y avoir pourtant été posté, ainsi que l’absence d’informations transparentes lors des tenues du conseil municipal. Ils accusent notamment celui du 15 avril, selon eux, “transformé en huis clos au nom de la crise sanitaire.” Ils incriminent ensuite, nous les citons, “des terrains communaux constructibles rendus inconstructibles en faveur des choix de l’édile” et dénonçant en sus, “un projet privé qui sera édifié sur des terrains appartenant à la famille du maire et qui sollicitera énormément les finances de la commune, qui nie la biodiversité et favorise la bétonnisation.” Ce groupe de citoyens éclairés souligne par ailleurs que “selon sa définition pénale énoncée à l’article 432-12 du code pénal, la prise illégale d’intérêts est constituée lorsqu’une personne investie d’un mandat électif public, se trouve dans la situation de prendre, recevoir ou conserver, directement ou indirectement, un intérêt quelconque dans une opération dont elle a, au moment de l’acte, en tout ou partie, la charge d’assurer la surveillance, l’administration, la liquidation ou le paiement. Cette infraction est punie de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 500 000 €, dont le montant peut être porté au double du produit tiré de l’infraction. Le maire d’une commune ne peut donner l’avis de la commune lors de la révision d’un PLU qui rend constructibles des terrains qu’il vient de transmettre à ses enfants.” Ils demandent pour conclure. “Dans l’intérêt de la commune, dans l’intérêt du maire et dans l’intérêt de la communauté de communes qui est le maître d’ouvrage du PLU (Plan local d’urbanisme) intercommunal, nous demandons que toute la procédure soit reprise pour ce qui concerne la commune de Lassay.” Dialogue de sourds, ou réponse imminente du principal concerné ? La bouteille à la mer solognote est en tout cas jetée. Jean-Luc Brault, le président de la communauté de communes du Val de Cher Controis, aura été alerté le 11 février de ses inquiétudes manifestées au sein des habitants comme du côté de certains conseillers, alors …
É.R.