Législatives : la 1ère circonscription de Loir-et-Cher convoitée


Dès le soir du premier tour de l’élection Présidentielle, les regards vont se tourner vers les 11 et 18 juin, pour les élections législatives. En Loir-et-Cher, dans la première circonscription de Blois, plusieurs candidats sont déjà sur les starting-blocks. Mais il reste encore une ou deux pièces du puzzle à trouver pour que le jeu soit complet.

L’élection Présidentielle n’a pas encore rendue son incertain verdict que tous les regards des arrières cuisines politiques se tournent vers les 11 et 18 juin, élections législatives qui conforteront peut-être le résultat des urnes du 7 mai. Dans la première circonscription de Loir-et-Cher (Blois), il ne fait pas mystère que le député sortant, Denys Robiliard (PS), est candidat à sa propre succession. Il l’a annoncé officiellement samedi 15 avril. La Commission national d’investitures (CNI) du Front national a également officialisé Michel Chassier (conseiller municipal de Blois, conseiller régional et secrétaire départemental du FN), déjà candidat en 2012 sur cette circonscription. Chez Les Républicains, c’est finalement Damien Hénault (47 ans, maire-délégué de la commune Montrichard-Val de Cher) qui a été choisi début mars, en lieu et place de Catherine Fétilleux, conseillère municipale de Blois qui a préféré jeter l’éponge pour convenance personnelle et professionnelle. Il sera secondé par Franck Prêtre, ancien directeur du CFA Bâtiment de Blois et actuel directeur des CFA de la région Centre-Val de Loire. Le plus jeune candidat à ces législatives s’est déclaré début janvier, il s’agit de Thomas Ménagé (Debout la France), 25 ans, actuel chef de cabinet de Nicolas Dupont-Aignan et maire adjoint d’Ouchamps.

Qui sera En Marche ?

Ce constat établit, on pourrait craindre l’assoupissement. C’est sans compter sur l’inconnue de l’équation : qui, du mouvement « En Marche » ira taquiner le jeu électoral dans la 1ère circonscription ? Quelles sont les secrètes alliances scellées avec le Modem ? Tout en semblant moribond, les caciques du parti de François Bayrou sont toujours là, et l’essentiel des troupes se trouve… en Loir-et-Cher : la sénatrice Jacqueline Gourault, le maire de Marchenoir Marc Fesneau (secrétaire général dont le succès dépasse, selon un proche du Modem, « tout ce qu’on peut imaginer »), Philippe Baudu (maire de la Chaussée-Saint-Victor et conseiller départemental), Marie-Hélène Millet (conseillère départementale). À deux pas, on trouve encore Philippe Ramos (Fay-aux-Loges, Loiret) et Vanik Berberian, président des Maires ruraux (Gargilesse-Dampierre, Indre).

À ceux du Modem se greffent donc des nouveaux bourgeons, comme l’adjoint municipal blésois Gildas Vieira, « en marche » depuis le début de l’aventure. S’imagine-t-il déjà au Palais Bourbon, ce cadre dirigeant de santé, très actif dans la campagne d’Emmanuel Macron ? « Non, pas encore », explique-t-il par téléphone. « C’est peut-être prévu, je suis pas mal poussé. Je suis en réflexion ». L’adjoint au maire de Blois délégué à la vie associative, qui « a des contacts avec Marc Fesneau » du Modem, indique que c’est « au niveau national que ça va se décider. L’idée est de sortir un candidat capable de gagner sur la circonscription pour pouvoir battre Denys Robiliard et Michel Chassier ». Denys Robiliard ? Le député sortant et conseiller municipal de Marc Gricourt, assis deux rangées de sièges derrière Gildas Vieira ? Ça promet du sport… « C’est un souci en effet, je fais partie d’une majorité où siège aussi Denys Robiliard ».

Autre inconnue, celle de Jean-Luc Brault, maire de Contres et président de la communauté de communes Val-de-Cher-Controis. Ira-t-il, et si oui, où ? Assez silencieux sur le sujet depuis son dépôt de candidature – comme 15.000 autres candidats – sur le site Internet « En Marche », il fait savoir, par son directeur de cabinet, qu’il est « urgent d’attendre. Les investitures seront données après le premier tour de la Présidentielle. Il s’interroge toujours, il n’a pas pris sa décision. Y compris sur le choix de la circonscription : entre la 1 (Blois) et la 2 (Romorantin) », explique Frédéric Hémery. Ou comment être « en marche » en alternant un pied sur l’autre…

Ce duel à distance et au centre pourrait – parapluie d’hypothèses et au conditionnel – être arbitré en haut lieu du Modem : on a vu dimanche 9 avril la sénatrice Jacqueline Gourault au baptême du bus « En Marche » de Loir-et-Cher au port de la Creusille à Blois… Or celle-ci a l’oreille d’un certain François Bayrou. Si celui-ci décide d’envoyer le maire de Marchenoir au charbon – Marc Fesneau donc – il faudra sans doute qu’il y aille. Sollicité par Le Petit Blaisois, le flamboyant secrétaire général du Modem et président de l’intercommunalité Beauce-Val de Loire n’a pas donné suite à nos demandes d’interview.

F.Sabourin