Vierzon : Encore et toujours, de farouches opposants au dossier Virtuo


Engagée depuis le 5 novembre 2019 par le collectif du même nom, cette action d’opposition au projet d’implantation d’une plateforme logistique dans la zone Sologne de Vierzon (Parc Technologique) est désormais soutenue par l’association « hangars et tout camion c’est non », dont l’Assemblée générale constitutive s’est tenue en mars 2021 avec une direction collégiale de dix membres élus.
Le constat de l’association ? Pour ses membres, « le projet Virtuo va aggraver une situation déjà insupportable ; la dégradation de l’environnement va s’accélérer et s’aggraver à Vierzon. En favorisant le tout camion, l’importation à bas coût et les emplois précaires, ce projet est contraire à la souhaitable réimplantation locale d’activités, au maintien des commerces de proximité et au développement d’emplois stables et rémunérateurs. Face à ce que les représentants de l‘association considèrent comme : « un déficit démocratique et d’information colossal, alors que ce projet aura un impact considérable et à long terme pour la ville », ils précisent : « Nous avons vérifié l’absence de sérieux des promesse d’emplois et leurs caractères néfastes pour les salariés qui devraient travailler dans ce centre logistique. Plus fondamentalement, notre motivation trouve sa source dans le rejet du gigantisme, des grands projets inutiles de plus en plus rejetés par la population. Nous voulons que les élus renoncent à cette opération et nous porterons le fer autour de thèmes majeurs et au travers de questions simples : le nombre d’emplois annoncé est très surestimé, le caractère nocif des emplois proposés, la bétonisation de 17ha de terrains, le choix du tout routier alors que le ferroviaire est bien moins polluant. Quand aurons nous les études d’impact environnemental »?

Lutte apolitique et citoyenne
Les élus de l’association ont particulièrement insisté sur le caractère apolitique de leur démarche et le respect de chacun : « dans ce débat, notre détermination est forte mais même si nous utilisons parfois l’ironie, nous sommes toujours respectueux de la forme et du respect du débat… ». Mais ajoutent-ils : « ces derniers temps, nous avons pu constater que la réciproque n’était pas toujours vraie, les élus, promoteurs du projet, usant du mensonge et de l’intimidation… » et de citer ce courrier d’avocats Walter & Garance de Joué-Les-Tours leur indiquant que suite à leur demande de recours administratif gracieux demandant le retrait de la délibération du conseil communautaire du 5 novembre 2020 portant sur la cession à la société Virtuo Industrial Property de plusieurs parcelles cadastrée à Vierzon, leur requête était rejetée comme inopérante. Et, ce qui provoque l’irritation de l’association, ce sont les derniers paragraphes de cette lettre qui met en garde la dite association contre une telle requête que le juge administratif s’il l’estime abusive, pourrait infliger d’une amende au titre de l’article R.741-12 du Code de justice administrative. Souhaitons que ces « menaces » ne soient pas mises en application et que la concertation l’emporte sur la polémique afin de reprendre le débat sur des bases sereines où propositions et contestations puissent s’exercer en toute clarté.
J. Feuillet

 

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Un peu de politique à côté, et un autre non
Certains ont voulu voir Vierzon, et ils ont vu Vierzon. Sans plateforme si possible. Si ça ne se fait pas ici, ce sera peut-être ailleurs, mais élections régionales obligent, à un moment, chacun doit bien se positionner. Ainsi, EELV 18 a choisi, en plantant en amont le décor décrié. “À Vierzon, le parc technologique de Sologne a été créé en 2010 sur 87 ha de terres arables en bordure de forêt. Une partie était destinée à des activités de logistique, et c’est dans ce cadre que la société Virtuo projette d’y construire une plateforme logistique pour installer un opérateur-exploitant dont l’identité n’a pas été révélée à ce jour. Pour ce projet, la ville de Vierzon a signé un compromis de vente avec cette société concernant une parcelle de 17 ha sur laquelle sera construit un entrepôt de 8,8 ha…” Mais, parce qu’il y en a, et même plusieurs. Les “écolos” accusent “une installation et une artificialisation des sols clairement en contradiction avec les orientations du SRADDET, schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires, voté par la région Centre-Val de Loire; “la destruction accélérée des terres cultivables et des espaces naturels”; des inquiétudes sur la qualité de l’air avec “la circulation de nouveaux véhicules chaque jour”; aussi, “une plate-forme logistique dans une zone dépourvue de tout raccordement au rail, qui revient à alimenter le transfert déjà bien entamé du fret ferroviaire vers le fret routier” et “une offensive du e-commerce qui a pour effet de concurrencer le commerce de proximité et de vider les centres-villes de leur substance. Salbris, Romorantin, Amboise, Mer…”. En conclusion, vous l’aurez compris, ça sent le roussi et en effet, après un nouveau long déroulé, EELV répond. Nous citons : “Les écologistes se félicitent que l’annonce de l’installation de la plateforme ait d’ores et déjà ouvert le débat sur le projet. Sur l’ensemble des territoires où cette question se pose, les pistes de travail mises « sur la table » convergent. Plutôt soutenir les acteurs économiques locaux existants, du secteur privé et ceux de l’économie sociale et solidaire, dans des secteurs économiques d’avenir. Tout l’argent investi dans des projets climaticides est de l’argent qui manquera pour des projets d’utilité sociale et environnementale.” Et donc, et donc, ils y viennent, sans surprise, c’est bien non. “Les écologistes ne soutiennent donc pas ce projet (…). À Vierzon comme ailleurs, ce débat est la condition indispensable pour réussir collectivement à opérer les changements dès maintenant !” Le changement, c’est… Un slogan déjà usité dans le passé, nan ? Blague à part, à suivre.
É. Rencien