Lamotte-Beuvron : Marie-Ange Coutant n’est plus la première adjointe de Pascal Bioulac


La Sologne est définitivement un territoire boisé, riche en émotions, où chaque histoire fait couler beaucoup d’encre entre combats de coqs, de cerfs et … d‘élu(e)s.
Selon les commentateurs habitués, la nouvelle lamottoise n’est pas surprenante car le couac serait larvé depuis un moment, entre deux personnalités; un homme et une femme, à forts caractères. Il n’empêche que le conseil municipal du 21 juillet a rompu la discussion pour de bon, sans retour possible, entre l’édile Pascal Bioulac et sa première adjointe depuis deux mandats, devenue une ex cet été, Marie-Ange Coutant. “Le premier mandat s’est bien passé, avec une liste plutôt à droite. Le maire était LR à ce moment-là,” explique Mme Coutant remontée, au bout du fil, revenant sur la partie de ping pong d’antan qu’elle affirme avoir dû gérer entre M. Bioulac (qui a été investi par LR pour les législatives, tenté un temps fortement par les “Horizons” d’Édouard Philippe) et le député Guillaume Peltier (ex-LR aussi, passé chez Reconquête). Elle poursuit. “Quand notre liste a été réélue, j’ai gardé des missions au social et à la culture. Je suis une passionnée; quand je fais les choses, je les porte à fond. Mais petit à petit, nous avons eu des accrochages en commissions, et j’ai été mise à part sournoisement… J’ai refusé de démissionner malgré la pression du maire. Au dernier conseil municipal, où j’ai vécu un procès stalinien, une chasse aux sorcières, j’ai proposé à tous les conseillers de voter contre moi pour leur éviter de subir une pression et d’être mis sur la touche ensuite par le maire. Je suis toujours encartée LR, j’ai refusé de laisser ce parti que le maire, lui, a quitté. Au deuxième tour des élections législatives de juin dernier, j’ai voté contre la candidate macroniste pour ne pas redonner les pleins pouvoirs à Macron. Le maire m’accuse donc d’avoir trop de convictions, d’être extrêmiste ! Mon éviction est en réalité politique. Il n’aime pas qu’on lui tienne tête.”

« Manque de confiance” ?
Son de cloche côté mairie : “un manque de confiance réciproque, une divergence d’opinions » d’après le maire, Pascal Bioulac, qui en sus reproche une attitude toujours selon lui, “de provocation depuis 2020”. Sans pour autant remettre en cause le travail municipal de son ex-adjointe en chef. Joint également par téléphone, le premier magistrat détaille à son tour, reconnaît, répète : “Le souci n’est pas qu’elle soit restée LR. La confiance a été rompue, son jugement est devenu altéré. J’aime bien aller jusqu’au bout de mes idées et souvent, elle s’y opposait souvent en effet. Je lui ai proposé de démissionner car nous n’étions plus en phase, mais elle a refusé, et elle savait que je lui retirerai par conséquent ses délégations. Le ton s’est tendu un peu plus avec les élections départementales et mon choix de binôme avec Agnès Thibault (maire de Marcilly-en-Gault, ndrl). Elle a un fort caractère, et c’est vrai, moi aussi ! Je n’ai pas pris la décision de gaieté de cœur mais il fallait retrouver de la sérénité dans nos rangs. Je suis le capitaine du bateau municipal et je mène une liste apolitique à la mairie ! Je ne peux pas lutter contre l’extrême-droite de M. Peltier au Conseil départemental et fermer les yeux sur les posts extrêmes sur les réseaux sociaux de ma première adjointe.” On l’aura compris : malgré un discours, en écho, le divorce ne pouvait qu’être consommé, une tarte Tatin partagée n’y aurait rien changé. L’élue Coutant évincée demeure toutefois conseillère municipale et communautaire. À Lamotte, face à cette nouvelle donne, le nombre d’adjoints a été remonté d’un rang, le deuxième adjoint devenant de fait premier adjoint, et ainsi de suite suivant la liste.
Émilie Rencien