Bientôt des bassines en Loir-et-Cher ?


Le préfet de Loir-et-Cher, François Pesneau, a organisé fin juin son traditionnel rendez-vous d’échange autour d’un petit déjeuner en compagnie de la presse locale. Il fut question un peu de la reprise des contaminations Covid et beaucoup de la ressource eau.
Sécheresse, orages et forte grêle sur une partie du Sud du département en juin, dégâts et avaries liés … Il n’y a pas que le coronavirus numéro 19 qui nous ennuie, le climat nous joue des tours aussi. De mauvaises nouvelles n’arrivant jamais seules, le préfet Pesneau n’a pas donné trop d’espoir quant à la reconnaissance d’état de catastrophe naturelle, suite aux grêlons et leurs ravages datés du 19 juin. Pas d’inondations ni de coulée de boue, sinon cela aurait pu peser dans la balance, mais ici, en l’espèce, juste de la grêle. Pour certaines “victimes” climatiques, c’est déjà beaucoup mais ce n’est pas assez au regard des règles définies. “Cette procédure indemnise des dommages non pris en charge par les assurances. La grêle est un phénomène assurable. Donc il n’y aura vraisemblablement pas d’état de catastrophe naturelle” a indiqué le représentant de l’État. Les phénomènes climatiques (grêle, gel) tout comme le manque d’eau sont sans aucun doute à appréhender sur le long terme de toute façon, puisque les épisodes deviennent successifs, récurrents. En 1976, la canicule estivale était inédite, une calamité nationale, générant un impôt sécheresse décidé par le Président de la République de l’époque, Valéry Giscard d’Estaing, pour payer la facture aux victimes, notamment dans l’agriculture. Depuis au moins 2003… C’est désormais un événement à deux doigts de passer pour une normalité. « En 1976, tout le monde ne parlait que de ça. Aujourd’hui, la sécheresse n’est plus un aléa,” a confirmé le préfet à Blois. “Il va falloir vivre avec, faire avec moins d’eau ou en utilisant cette eau différemment.” Irrigation par aspersion ? Prélèvement nocturne pour limiter l’évaporation ? Donner de l’eau seulement lorsque la plante en a besoin ? Des pistes existent, il reste encore à les évaluer, les caler, les maîtriser. La fameuse bassine fait en sus partie des solutions, parades. François Pesneau en tout cas y voit un bon choix, citant l’exemple de la Vendée où ça marche. “Il n’y a pas de tabou. En Vendée, l’agriculteur paie l’utilisation de l’eau du bassin, donc la consommation est raisonnée. En Loir-et-Cher, nous débutons et nous n’en sommes pas là. Je préfère les retenues d’eau par ruissellement, évidemment en amont des sources, de l’ordre de 50 000 m3 pour commencer. Nous travaillons avec la chambre d’agriculture sur ce point de stockage d’eau, en particulier pour les gens en polyculture. Quelques projets ont été déposés en Loir-et-Cher, au Nord de la Loire. J’espère que cela fonctionnera pour la saison prochaine.”

É.R.