Des retrouvailles avec la biodiversité, et une bienveillance souhaitée


«La nature nous accueille, ne gâchons pas nos retrouvailles avec elle! » Via ce slogan avisé, l’Office français de la biodiversité prodigue les bonnes attitudes à adopter tout l’été (et même toute l’année) pour protéger faune et flore dans un contexte estival particulier. Ses agents étaient au parc des Mées à Blois pour informer et sensibiliser petits et grands vacanciers.
On ne change pas les gens ni la nature humaine, mais l’évolution vers le bon sens est possible. Si le confinement a parfois laissé des traces dans les esprits, il serait en effet regrettable que le déconfinement en imprime à son tour à l’air libre … En vacances, j’oublie tout, selon l’adage consacré, mais évitez tout de même de perdre de vue l’essentiel. Et Quel meilleur site que le parc des Mées à la Chaussée-Saint-Victor, en bord d’un fleuve Loire, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, pour maintenir en éveil les consciences ? En cet été 2020 très particulier, l’OFB, nouvelle entité étatique née en janvier 2020 du regroupement des missions, compétences et moyens de l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), avait ainsi mobilisé ses agents à la rencontre des vacanciers.

Ne pas se relâcher
Au pied de l’Observatoire Loire, à proximité des piles du pont qui serviront un jour prochain à soutenir une passerelle sur la Loire, en présence du préfet de Loir-et-Cher, Yves Rousset, du procureur de la République de Blois, Frédéric Chevallier, ainsi que des maires adjoints de la ville de Blois, Hélène Menou et Nicolas Orgelet, les agents ont communiqué sur la préservation du castor, des sternes ou encore des poissons migrateurs. Saviez-vous par exemple que la population du castor d’Europe, réintroduit en France en 1974 sur la Loire à Blois, est en 2020 nationalement chiffrée d’une fourchette large comprise entre 15 000 et 80 000 individus ? La question des espèces invasives – telle la jussie, cette plante aquatique jaune qui aime s’étendre et coloniser son lieu d’implantation, allant parfois jusqu’à étouffer celui-ci par son emprise, poissons y compris – a également été abordée, sans oublier la diminution des populations d’alose, une espèce peut-être trop pêchée. Jean-Noël Rieffel, directeur régional Centre-Val de Loire de l’OFB, a de surcroît insisté sur le recyclage des déchets, la nécessité de rester sur les sentiers balisés à pied ou à vélo ou encore la limitation des nuisances sonores pour la tranquillité des espèces. “Pendant les deux mois de confinement, la nature a eu droit à un répit formidable, au meilleur moment, celui de la période de reproduction,” explicite ce dernier. “Une parenthèse donc rêvée pour la biodiversité. Le déconfinement arrivé, la prudence revient en vigueur, les retrouvailles ne doivent pas être gâchées car il existe bien un risque avec la sur-fréquentation des sites par les locaux et les touristes. Même en bords de Loire, nous voyons fleurir de nouveaux loisirs comme le kite surf ou le paddle. Et ses adeptes ne sont pas toujours précautionneux et bienveillants avec leur environnement.” En bref, la biodiversité, c’est un peu comme le masque et les gestes barrière; il convient de ne pas se relâcher…. Cet été, et encore une fois, tout comme le reste de l’année. Finalement, il convient de cohabiter et respecter le rythme de la nature : par exemple, le castor peut être perçu comme dérangeant car creusant des terriers, abîmant des arbres, mais ce n’est que son fonctionnement, tout comme les êtres humains ont le leur, non ? Un schéma humain que nous imposons d’ailleurs davantage à la faune et la flore que l’inverse, parfois. Alors, à méditer… Et sinon, une plate-forme Web des gestes à adopter en toute occasion pour préserver la biodiversité est accessible sur ofb.gouv.fr/agirpourlabiodiversite
É. R.