Education : combien de fermetures de classes annoncées ?



A Chaumont-sur-Tharonne, RPI Couffy Seigy Châteauvieux, à Romorantin, à Villefranche-sur-Cher, à Salbris, à Lamotte-Beuvron, à Chaon, à Fresnes, à Candé-sur-Beuvron… des fermetures de classes sont en discussion. Dans le Loir-et-Cher, 34 classes sont concernées. La fronde commence à s’installer dans ces communes.
Emmanuel Macron avait pourtant promis en juillet, lors de la conférence des territoires, du 7 juillet 2017, qu’il « n’y aura plus de fermetures de classes dans les écoles primaires des territoires les plus ruraux », se souviennent élus, enseignants et parents en colère. Dans ce contexte, le député de la deuxième circonscription du Loir-et-Cher, Guillaume Peltier, pour qui « l’école c’est la République sur tout le territoire » a vivement interpellé le gouvernement à l’Assemblée nationale, le 8 février dernier : « Après quelques propos de bon sens, le Président nous dit avec clarté, les yeux dans les yeux : « les territoires ruraux ne doivent plus être la variable d’ajustement, il n’y aura plus aucune fermeture de classe dans les écoles rurales… Ma question ne s’adresse pas ni au nouveau monde, ni à l’ancien monde mais à un monde qui souffre. Depuis plusieurs jours, nous apprenons la disparition programmée de plusieurs centaines de classes dans nos villages et campagnes. Les parents, les élèves, les élus locaux, les instituteurs nous rappellent qu’il ne peut plus, qu’il ne peut pas y avoir de territoires oubliés. Oui l’école c’est l’avenir, l’émancipation, la liberté ». Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, a jugé « démagogique » les questions de l’opposition qui n’évoquent que les fermetures de classes, alors que « dans chaque département rural de France, on comptera à la rentrée prochaine plus de professeurs par élève que cette année… Si nous tenions compte de la démographie en milieu rural, nous devrions supprimer des postes… J’observe, que depuis quelques jours les personnes sur ces bancs (assemblée) ne parlent que des fermetures de classe, et non des ouvertures, et c’est la même chose pour votre département (le 41) », a-t-il encore dit. Certains élus soulignent qu’il est facile de parler de chiffres, 23 élèves par classe, sauf qu’en milieu rural, pour faire des classes de 23 élèves, il faut que les enfants fassent des dizaines de kilomètres en bus. Et le grand reproche entendu dans nos campagnes est : « Les écoles, les agriculteurs… est-ce une volonté mettre tout le monde en ville ? ». « Ce sont des territoires en souffrance », explique Dominique Dhumeaux, vice-président de l’association des maires ruraux de France, difficile d’expliquer à ces habitants, qui se sentent déjà délaissés et abandonnés, qu’on ferme leurs classes pour que les enfants des villes soient dans des classes de 12 ».

Carte scolaire : les élus du Loir-et-Cher s’abstiendront !
Pour les élus départementaux, il est indispensable de dépasser les logiques purement comptables, la carte scolaire doit tenir compte des spécificités rurales ; il en va de la vitalité du Loir-et-Cher ! Ils soutiennent, avec l’Inspection académique, la création d’une convention cadre relative à l’école rurale. Ils se sont abstenus sur la carte scolaire présentée mardi 13 février à l’occasion du CDEN. Ils rappellent qu’ils s’opposeront à tout détricotage du dispositif d’enseignement en Loir-et-Cher et proposent qu’une réflexion soit menée concernant la situation des collèges dans le département. Le député Guillaume Peltier a quant à lui demandé qu’un moratoire sur les fermetures de classe dans le monde rural soit immédiatement mis en place pour garantir à chaque enfant de France les mêmes droits et la même égalité des chances.
G. Bardon