Gabriel Attal, entre déconfinement et tourisme

Le Loir-et-Cher, et notamment Blois, redevient prisé en tant que terre d’accueil de visites officielles qui s’accélèrent. En bon communicant, le porte-parole du Gouvernement s’y est déplacé le 30 avril. Peu d’annonces, beaucoup d’écoute et un zeste de lèche-vitrines.
À Blois, il serait exagéré de déclarer que Gabriel Attal est venu en “touriste”. Le trentenaire, à la cravate impeccable et au physique agréable (le même en vrai qu’à la TV; mais qui a fait son coming-out mesdames…), a effectué le job. C’est-à-dire confirmer sur le terrain le calendrier d’un nouveau déconfinement, s’étalant jusqu’en juin selon le plan de guerre du Président Macron, tout en rassurant et recueillant les doléances inhérentes à l’effet coronavirus. Le porte-parole du Gouvernement aura ainsi crapahuté à Blois tout l’après-midi du 30 avril du centre de vaccination du Jeu de Paume au château royal, en passant par la brasserie “Le Marignan”. Un tour complet des secteurs particulièrement d’importance en cette crise sanitaire qui persiste depuis une année. Le jeune homme n’aura pas apporté de réponses aux questions de jauge par exemple pour la réouverture du château royal, mais aura entendu, écouté et noté poliment (avec ce type de formules : « Bruno Le Maire va l’annoncer…, “avec Élisabeth Borne, nous allons regarder…”) le soulagement mêlé d’anxiété des acteurs du tourisme et de la restauration (Élisabeth Latrémolière, conservatrice et directrice du château; David Hameau, directeur de l’Office de tourisme Blois-Chambord; Christophe Pêche qui tient le restaurant “Le Rendez-Vous des Pêcheurs”, etc.). Ces derniers et dernières demeurent effectivement les fesses entre deux sièges : le banc joyeux face à la reprise en mai-juin, et le fauteuil préoccupé par la réalité de la relance, des prêts PGE, de la main d’oeuvre qui pourrait manquer et des chiffres d’affaires retrouvés (ou pas) au moment du déconfinement version trois. Pas non plus de manifestations d’intermittents du spectacle (occupant pourtant à deux pas du château la Halle aux Grains, surprenant) mais des idées d’escapade saisies au vol par Gabriel Attal qui se sera vu offrir par le maire Marc Gricourt, le livre “Blois, de sens et d’esprit” (Privat). L’ex-encarté PS, ex-membre du cabinet de la ministre de la santé, Marisol Touraine (2012 à 2017), de 32 ans, ne naviguait pas en terre totalement inconnue le 30 avril, voguant entre représentation professionnelle et confidences personnelles. “Notre boussole reste la protection sanitaire, la vaccination notre lumière au bout du tunnel. J’entends la lassitude des Français, j’entends les remarques blésoises; je suis bien le porte-parole et donc, ça marche dans les deux sens ! Les acteurs que j’ai rencontrés ici ont un point commun : la hâte de réouvrir. Les Français vont se précipiter dans les lieux notamment culturels, vont être au rendez-vous, j’en suis persuadé. Nous tenons nos objectifs; la date choisie du 19 mai nous a paru la plus sûre, et les efforts des Français paient. Et pourquoi me déplacer à Blois ? Parce que la ville représente cet art de vivre à la française que nous nous apprêtons à retrouver. Et puis, j’ai pu constater que c’est très beau, alors je reviendrai!” Autant montrer l’exemple déconfiné depuis l’Élysée, et mouiller la chemise en faisant (re)fonctionner le commerce de proximité, et pourquoi pas dans le Loir-et-Cher.

É. Rencien