Lamotte-Beuvron : La guerre de 1870 a eu aussi lieu en Sologne


Le 24 novembre a eu lieu au cinéma le Méliès la troisième et dernière des conférence automnales présentées par le GRAHS, dont le thème était « Quelques faits de la guerre de 1870 en Sologne.
Daniel Boisset a tout d’abord présenté les grandes lignes de cette guerre peu connue des Français et dont on a fêté le 150e anniversaire en 2020. La guerre de 1870 a eu des conséquences importantes comme l’avènement de la 3e République et la perte pour la France de l’Alsace et de la Lorraine. En 1870, l’Allemagne n’était pas unifiée, étant composée de divers états dont le plus important était la Prusse qui avait 3 ans plus tôt créé la confédération d’Allemagne du nord et conclu un traité de défense avec les états d’Allemagne du sud. L’empereur Napoléon III ne voyait pas d’un bon œil l’extension de la confédération d’Allemagne du Nord. Pour Bismarck, chancelier de la Confédération, l’extension de l’Allemagne devait passer par une guerre contre la France. Le prétexte fut trouvée par la succession au trône espagnol avec la candidature d’un Hohenzollern, de la famille du roi prussien Guillaume 1er, à laquelle Napoléon III s’opposait. Le 19 juillet, la France déclare la guerre à la Prusse, ce qui entraîne l’entrée de toute l ‘Allemagne dans le conflit. L’empereur français était persuadé que l’armée française était invincible alors que ce n’était pas le cas, l’armée allemande est plus nombreuse et mieux équipée, notamment en canons.

Troupes françaises en Sologne
Le 16 août 1870, le maréchal Bazaine se replie avec ses troupes à Metz. Napoléon III vient à son secours avec une armée mais se fait arrêter par les Prussiens à Sedan le 2 septembre 1870. A Paris, la population se révolte et la République est proclamée le 4 septembre 1870. La toute nouvelle 3e République décide de continuer la guerre et Gambetta sort de Paris assiégé par les Allemands en ballon pour se rendre à Tours y lever une armée. La Loire devient la frontière à défendre et Orléans un enjeu stratégique important. Les troupes françaises devant défendre Orléans bivouaquent à la Ferté-Saint-Aubin et installent un camp retranché à Salbris car ordre est donné de mener une attaque sur Orléans de la Sologne et de la Touraine. Le 5 novembre 1870, Orléans est libérée et les combats se poursuivent plus au nord. Mais les Allemands regagnent vite du terrain et arrivent à Vierzon où ils détruisent les voies de chemin de fer. Le 18 janvier 1871, Guillaume 1er se fait proclamer empereur d’Allemagne à la galerie des Glaces du château de Versailles et 10 jours plus tard un armistice est signé avec pour objectif de laisser le temps aux Français d’organiser des élections législatives afin de légitimer le nouveau gouvernement républicain. Lors de ces élections, les monarchistes sont majoritaires et le Parlement accepte la signature de la paix. La France perd l’Alsace et la Lorraine et doit payer une indemnité de guerre importante. En attendant le paiement de cette indemnité, des troupes allemandes d’occupation restent en France, notamment dans le Loiret et le Loir-et-Cher. En réaction à cette décision du Parlement, la commune de Paris est instaurée.

La guerre à Lailly-en-Val
Jacques Niveau a ensuite évoqué la vie quotidienne pendant la guerre de 1870 dans la région de Lailly-en-Val évoquant les différentes réquisitions par les armées française et allemande, les passages des troupes ennemies ainsi que le massacre de la Croix Blanche, hameau de Lailly où le 22 octobre 1970 suite à un affrontement les soldats prussiens incendient des maisons et arrêtent 60 habitants. Lailly est libérée par le général Henri de Cathelineau le 8 novembre 1870 mais des troupes allemandes restent à Lailly jusqu’en février 1871. Joël Lépine a conclu la conférence en évoquant l’affaire de Chambord où le 9 décembre 1870, les troupes françaises installées dans le parc de Chambord se laissent prendre par 60 soldats prussiens… À noter aussi qu’un officier allemand a été tué par un braconnier à Dhuizon et qu’en représailles , les allemands ont détruit la moitié de l’église du village au canon, le 29 janvier 1871, soit le lendemain de l’armistice…
F. M.