Saint-Aignan-sur-Cher : Au zoo, Bérangère Couillard a enchaîné les annonces biodiverses


La secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargée de l’Écologie, a assisté au congrès national de l’association UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) le 11 octobre. Elle n’était pas venue seule, accompagnée d’un discours volontariste.
L’an passé, le congrès UICN était d’ampleur mondiale, installé à Marseille; cette année, la teneur du propos était nationale, depuis le Loir-et-Cher et le zoo de Beauval; l’an prochain, les discussions auront lieu à Fontainebleau. Mais qu’est-ce que l’UICN ? Delphine Delord, directrice de la communication de Beauval, a déploré le 11 octobre le fait que les gens ignorent parfois l’existence de cette ONG qui a créé une liste rouge des espèces menacées, espèce sur laquelle s’appuient les Gouvernements notamment. Vous l’aurez en tout cas compris, peu importe le lieu, la préoccupation centrale de ces réunions au sigle méconnu demeure toujours la même : la protection de la planète et de ses êtres vivants. Devant le préfet de Loir-et-Cher, François Pesneau; la présidente de l’UICN, Maud Lelièvre; et donc la famille Delord, la secrétaire d’État, Bérangère Couillard, déjà mobilisée sur l’engrillagement ‘Cf. page 4), était parfaitement dans le thème avec le verbe chargé de mesures et d’euros débloqués. “La biodiversité est plus que jamais en danger. En France, 50% des zones humides ont disparu en 30 ans, 33% des mammifères terrestres sont menacés ou quasi-menacés. En Europe, 80% des populations d’insectes auraient également disparu. Ce constat, vous le faites et le portez depuis de nombreuses années. Il est temps d’accélérer notre action. Nous sommes, responsables politiques, désormais conscients de la gravité de la crise. Depuis que j’ai pris mes fonctions, il ne passe pas une journée sans que cette urgence ne se présente comme une évidence. J’ai la conviction que nous pouvons inverser la tendance. Si nous ne sommes pas à la hauteur des enjeux, si nous ne répondons pas à l’urgence, si nous ne sommes pas assez ambitieux, nous verrons notre biodiversité s’effondrer.”

“Allez réparer le monde!”
Parmi ses ambitions, la secrétaire d’État a confirmé la volonté de finaliser la stratégie nationale biodiversité. Parmi les armes, un “fonds vert, doté de 1 milliards 500 millions d’euros; des crédits nouveaux, tous orientés vers l’adaptation de nos territoires aux enjeux du changement climatique et de la lutte contre l’érosion de la biodiversité.” Elle a martelé aussi le développement des aires protégées. Soit l’objectif de “protéger 30% de notre territoire dont 10% sous protection forte d’ici 2030.” Elle a de plus assuré sa motivation dans la protection des espèces et son engagement pour le bien-être animal. Outre les captures accidentelles mettant en péril les dauphins dans le golfe de Gascogne, qui nécessitent que l’État français mette en place une expérimentation à grande échelle “de mesures techniques” (répulsifs, caméras sur navires), Bérangère Couillard a tenu à rassurer sur les grands prédateurs. “Si je reprends le cas du loup, l’objectif de voir ses effectifs augmenter a été atteint, tout comme celui de réduire les dégâts,” a-t-elle déclaré. “Il s’agit dorénavant d’accompagner l’augmentation des populations vers des populations viables en gérant au mieux les dommages sur les élevages. Avec les ministres Christophe Béchu et Marc Fesneau, nous voulons réussir son acceptabilité sur les territoires.” Enfin, sujet plus local, s’agissant du label parc national “zones humides”, qui sera peut-être attribué (ou pas) à la Sologne qui figure au milieu de 17 autres sites sélectionnés en France, la membre du Gouvernement a confirmé que cela induit des “restrictions,” ajoutant qu’une annonce pourrait être effectuée dans l’année, sans plus de précisions. À la fin du discours, alors que Mme Couillard découvrait le zoo qui peaufine les contours de sa grande volière de 2 hectares d’ici avril 2023, Delphine Delord a insisté. “Le politique insuffle un mouvement et ensuite, les acteurs de terrain agissent. Je suis parfois atterrée de lire que des jeunes femmes ont fait le choix de ne pas avoir d’enfants ! On met une chape de plomb sur la jeune génération. Moi, je lui dis : au contraire, allez réparer le monde, devenez chercheur, scientifique ! Je veux délivrer un message d’impulsivité. Nous avons besoin d’une prise de conscience générale. Ce n’est pas Armageddon, tout n’est pas perdu.”
É. Rencien