Salbris : Règlement de comptes à O.K. Corral


La tension entre le maire et son opposition ne semble pas retomber. Entre refus de siéger en conseil municipal et attaque de la gestion des affaires des anciens édiles, l’ambiance est toujours aussi électrique. Un partout, la balle au centre.
Il ne vous aura pas échappé ces dernières semaines que la vie politique salbrisienne reste orageuse. Alors que les détonations des coups de pelleteuse démolissant la Franciade se font encore entendre, c’est un autre sujet qui agite désormais les esprits, celui du vote du budget. Les conseillers municipaux d’opposition ont en effet boycotté le dernier conseil pour protester contre ce qu’ils qualifient de mensonge électoral, à savoir l’annonce faite pendant la campagne par Alexandre Avril de baisser progressivement le taux de la taxe foncière sur les propriétés bâties, le budget ne prévoyant pas de baisse en 2021. La liste d’opposition Ensemble pour Salbris prédit qu’il n’y aura pas plus de baisse d’impôt en 2022 qu’en 2021. Pour le maire cette promesse de campagne était une promesse sur la durée du mandat… Il est donc trop tôt pour en parler. Rendez-vous en 2026…
Les choses auraient pu en rester là mais c’était sans compter sur la ligne de défense choisie par le maire en place, remettre dans la partie les anciens édiles et plus particulièrement le maire élu de 1999 à 2014, Jean-Pierre Albertini. Selon Alexandre Avril, les difficultés financières actuelles de la ville seraient liées à la gestion désastreuse des 20 dernières années. Ce qui n’a pas manqué de faire réagir Jean-Pierre Albertini qui a dégainé un communiqué dans lequel il rappelle que « la Cour des comptes est passée faire le bilan de ma gestion deux ans après et a conclu que j’avais su restaurer la capacité d’autofinancement. Je peux expliquer le rapport à Monsieur Avril s’il ne le comprend pas »… Ambiance. Avant de rappeler que la tâche ne fut pas simple : « Au tournant des années 2010, la fin des compensations de taxe professionnelle après les départs de MBDA, Thomson et GIAT a fait perdre la bagatelle de 1 million d’euro de rentrées fiscales à la commune sur un budget de fonctionnement de 5 millions. C’était énorme. Nous avons serré les boulons, nous avons mis la pression sur l’État pour obtenir 600 000 € de rallonge ; pour mettre la pression, j’avais fait voter le budget en déséquilibre en 2011. Certes ce fut mal compris par nos administrés mais je reste fier de cette stratégie qui a permis d’éviter une nouvelle augmentation d’impôts » et de conclure en invitant « Alexandre Avril à quitter les années 2000 pour se tourner vers les années 2030. » À bon entendeur…
Le climat ne semble donc pas prêt de s’apaiser et la presse locale aura aussi sans aucun doute encore à essuyer les critiques des deux parties en cause : « bonne qu’à allumer un feu de cheminée » pour les uns, « pas assez incisive » pour les autres. Peut-être enfin un sujet sur lequel ils pourraient s’accorder ?
F. Rose

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RETOUR VERS LE PASSÉ
Alexandre Avril, maire de Salbris et président la communauté de communes de la Sologne des Rivières, a décidément une dent contre les élus ayant occupé son siège avant lui. En effet, après avoir fustigé ses prédécesseurs pour la gestion de la mairie, il s’en est pris à l’ancien président de la communauté de communes, Olivier Pavy, pointant dans un post facebook «la gestion financière défaillante depuis des années, bien masquée par des comptes présentés comme systématiquement insincères. »
Si cette technique de communication, consistant à expliquer son incapacité à agir ou ses mauvais résultats, est très fréquente en politique; il arrive un temps, où le mandat s’écoulant, l’argument devient plus dificile à manier.
F.R.