À Vierzon, le Frac se décentralise


Après deux éditions à Orléans, la Biennale du Frac vient de s’ouvrir à Vierzon. L’édition 2022 de cette biennale d’art et d’architecture « Infinie liberté, un monde pour une démocratie féministe » est composée d’expositions, de débats et d’ateliers. Elle sera en place jusqu’à la fin de l’année.
C’est dans le cadre d’une volonté de conduire de grandes orientations culturelles que la décision de délocaliser la biennale du Frac Centre-Val de Loire (Fond régional d’art contemporain) à Vierzon a été prise. Depuis 2018, le Frac entretient un partenariat « fructueux » avec la municipalité de la sous-préfecture du Cher. Et comme l’objectif est de faire de « la Biennale un événement moteur de dynamique urbaine, architecturale et artistique autant qu’un moment pour construire le vivre ensemble et engager les citoyennes et citoyens à s’approprier leur cité », Vierzon entrait parfaitement dans le champ d’investigation potentiel. C’est désormais chose faite après l’inauguration officielle de l’édition intitulée « Infinie liberté, un monde pour une démocratie féministe ». Le panel d’artiste choisi est exclusivement féminin. Un choix assumé par le Frac. La biennale se déclinera dans, et autour, des sites mis à disposition dans la cité berrichonne.

Anatomie et autonomie aussi…
18 lieux, pour 4 paysages – le paysage du temps ; l’utopie des territoires ; le monde bâti des femmes ; le tiers féminisme- ont été constitués à travers les installations de 30 artistes et architectes. Une partie de ces œuvres, spécialement créées pour Vierzon et liées à la cité berrichonne, devrait être maintenue sur place une fois la biennale terminée. Des lieux emblématiques vierzonnais, comme le B3 et le « Lieu des savoirs » au sein de ses structures métalliques, comme le site Rollinat, comme le pont de Toulouse, comme le square des remparts, sont investis. Même, face à la gare, l’artiste Katharina Cibulka affiche un message clair. Dès son installation, l’inscription « tant que mon anatomie déterminera mon autonomie, je serais féministe », a fait réagir.
Les membres du Frac expliquent que c’est une manière de repenser la manière de s’approprier l’espace public aussi. « Pensé comme un forum de débats » selon les organisateurs orléanais, ou « une suite d’accompagnements des mutations de politique publique », des actions citoyennes ont par ailleurs été dirigées, en amont, vers le tissu associatif local. Les œuvres seront toutes visibles jusqu’à la fin de l’année.
F.S.