Un cheval, cela ne se confine pas !


Touchés par la fermeture administrative due au deuxième confinement décidé par le Gouvernement dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire du Covid 19, en tant que ERP (Établissement recevant du public) de plein air, les centres équestres doivent faire face à une difficulté, la sortie de leurs chevaux et poneys qui contrairement à une raquette de tennis ou un ballon de foot ne se remisent pas au fond d’un placard en attendant que la pratique sportive soit de nouveau autorisée.
Lors du premier confinement, les établissements équestres ont été doublement sanctionnés par leur fermeture administrative et la nécessaire obligation de maintenir le bien-être des poneys et chevaux en assurant leur entretien courant et leur exercice physique. Lors de ce deuxième confinement, une nouvelle difficulté s’ajoute car contrairement au printemps, il est difficile de mettre les chevaux et poneys au pré dans de bonnes conditions de sécurité car les conditions climatiques hivernales ne permettent pas de les mettre dans les pâtures largement utilisées durant le premier confinement.
« En cette saison, les prés sont gorgés d’eau et donc inutilisables, particulièrement en Sologne, ce qui est la grosse difficulté de ce deuxième confinement, explique Pascal Deboudt, président du Comité régional de Centre-Val de Loire qui regroupe les 539 centres équestres de la région. Nous sommes dans une situation peu évidente mais nous prenons des risques importants en laissant les chevaux au box car il en va de leur santé. Nous sommes actuellement un peu coincés en Centre-Val de Loire car seul le préfet d’Eure-et-Loir a autorisé les cavaliers de club de venir monter les chevaux. Nous essayons d’obtenir du préfet de région et des préfets des autres départements un arrêté autorisant cette possibilité, dans un strict respect des normes sanitaires et une traçabilité à 100 %. Nous agissons aussi avec l’ensemble des clubs pour trouver des solutions collectives comme la bourse des soigneurs que nous avions mis en place lors du premier confinement et que nous avons réactivé afin de trouver du personnel en remplacement des salariés malades. »
Il est à noter que le ministère de l’agriculture au début du confinement a adressé une communication permettant aux propriétaires et à ceux qui ont des chevaux en pension de venir s’occuper d’eux et de les monter pour leur procurer l’exercice physique nécessaire et que le 10 novembre dernier, le Gouvernement a validé le protocole proposé par la Fédération Française d’Équitation pour assurer les activités physiques nécessaires au bien-être des poneys et chevaux de clubs, en organisant un accès organisé d’un à trois cavaliers par cheval par jour afin que ceux ci puissent venir les monter dans le respect des normes sanitaires. Malgré cette avancée, le problème n’est pas entièrement résolu car certains centres équestres ne seront pas couverts par leur assureur s’ils accueillent des cavaliers, les compagnies d’assurance n’étant pas unanimes sur le sujet. L’obtention d’un arrêté préfectoral ou un aménagement du décret régissant le confinement sont à souhaiter.
F.M.